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Quels sont les éléments qui dans l’œuvre de Debussy inaugurent des conceptions ou des orientations nouvelles de la musique du XXème siècle ?

Dissertation : Quels sont les éléments qui dans l’œuvre de Debussy inaugurent des conceptions ou des orientations nouvelles de la musique du XXème siècle ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  4 Août 2020  •  Dissertation  •  2 466 Mots (10 Pages)  •  607 Vues

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  • Quels sont les éléments qui dans l’œuvre de Debussy inaugurent des conceptions ou des orientations nouvelles de la musique du XXème siècle ?

    Claude Debussy (1862-1917) disait dans une de ses citations plus célèbres : « Il faut débarrasser la musique de tout appareil scientifique. La musique doit humblement chercher à faire plaisir ; il y a peut-être une grande beauté possible dans ces limites. L'extrême complication est le contraire de l'art. »

   Cette citation nous exprime largement sa pensée, son philosophie en rapport à la musique et à l’art en général. Cette pensée nous ramène aux idées des courants concomitants au changement du siècle, surtout aux idées qui prennent sa place dans le symbolisme avec ce rejet du modèle scientifique et son mise pour l’esprit plus essentiel de la musique.  C’est un des principaux caractéristiques dans l’œuvre debussyenne, l’esprit rebelle et anticonformiste, surtout à ce mont là du tournement de siècle, un moment historique où l’anti-germanisme prenait place dans la société et dans la communauté musicale française ; cet esprit rebelle ramènera le musicien à être considéré comme un des pères de l’avant-garde musical qui se déroulera au cours du XXéme siècle, avec toutes les courants bien diverses qui auront lieu au long du siècle. C’est un moment historique spécial où le romantisme musical commence à se diluer, en part dû à l’anti-germanisme et l’épuisement de face au règne des musiques provenant d’Allemagne qui se manifeste en anti-wagnerianisme ou pro-wagnerianisme, dichotomie dans le quelle Debussy se montre à faveur du musicien allemand  car il aime sa musique, ce n’est pas l’esprit romantique celui contre le quel proteste Debussy, c’est une proteste d’un ampleur plus long contre la tradition de la musique savante européenne qui prend ses racines en la tradition allemande.

  C’est le contexte dans le quel apparaît la musique de Debussy, aussi marqué par les circonstances plus proches du paysage musical français, centralisé autour de la capitale Paris et avec l’opéra comme le genre principal de production musical.

   Une fois introduit le contexte historique je m’adresse plus concrètement au sujet de cette dissertation : les éléments de l’œuvre de Debussy que inaugurent conceptions nouvelles à ce moment là nous les trouverons dans les particularités de son langage musical, et aussi dans sa pensée ou philosophie musical. Je parlerai de langage musical et non de technique de composition tel comment le compositeur voudrait, car son rejet du modèle scientifique va plus loin d’une simple citation, il rejet de la même façon  la composition basée sur formes préexistants, sur modèles préétablis, quelque chose  qu’empêche la liberté créatrice ; cette conception se reflète dans sa musique, qui donne l’impression de « devenir », comme si la composition  était le fruit de l’improvisation en face d’un piano, mais sans oublier le goût pour l’annotation et le détaille.

  Ce goût pour le détaille peut prendre ses racines dans ses goûts picturales (Odelon Redon, Edgard Degas, Camille Claudel par exemple), art germen de la courant impressionniste ; et nous le trouverons dans plusieurs aspects de son langage musical.

  A continuation je passerai à énumérer les éléments du langage de Debussy ainsi comme ceux de sa pensée musicale qui d’une manière ou d’autre peuvent influencer à autres compositeurs donnant lieu aux nouvelles conceptions, orientations, ou courants musicales :

  • La modalité : Debussy emploie les couleurs modales à l’heure de créer sa musique, tant en la mélodie comme dans la configuration harmonique, c’est une expansion du territoire tonal vers une conception plus basée sur le timbre, sur le couleur, sur le son lui-même. C’est réussi  par éléments divers comme la gamme par tons, qui libère la musique de la tension propre de la tonalité ; les gammes pentatoniques, influence de son perception de la musique oriental, comme celui là écoutée dans L’exposition Universel de Paris 1889 avec l’orchestre de gamelans de Bali ; aussi d’autres modes qualifies d’exotiques comme les modes phrygiens provenant de son goût pour l’Espagne ; les modes anciens provenant de son goût pour le chant grégorien qui se manifestent en une écriture mélodique melismatique et arabesques.

Toute cette modalité, mélodique et harmonique, en part anticipée par son maître au Conservatore de Paris Fauré, suppose une vraie nouvelle sonorité, plus atmosphérique, plus paysagiste ; et l’influence de ces nouvelles paysages sonores est immense tout  au long du XXéme siècle, cette nouvelle manière de composer en utilisant nouveaux gammes et modes anciens nous la pourrons trouver chez nombreux compositeurs : Messiaen et ses modes de transposition limitée, Albeniz ou Falla comme exemples de la musique espagnole de la même époque, l’œuvre de Bartok est aussi rempli de compositions avec une technique modale,… ou de manière plus explicite le jazz modal fait à partir des années 50 chez Bill Evans ou Miles Davis par exemple, … essayer de limiter jusqu’à où peut arriver l’influence modal de Debussy pourrait être une tâche interminable car c’est un de ces progrès en musique qui a été assumé par une vaste et diverse population d’entre les créateurs de musique tout au long du XXème siècle.     (exemple de œuvre modal chez Debussy)

  • L’harmonie debussyenne : en citant l’analyste musical Rudolph Reti « Debussy établi un nouvel concept de la tonalité dans la musique européenne ».

Bien que j’ai parlé de la modalité comme le premier élément caractéristique de l’œuvre de Debussy, la tonalité n’est pas entièrement abandonné sauf en certaines occasions, la tonalité reste cachée même quand elle semble avoir se dilué. Il se serve de la tonalité pour l’élargir avec unes techniques telles que le renversement des accords de 7éme (qui donnera lieu aux gammes par tons entiers), l’emploi de la 9ème presque au même temps que chez Satie, aussi la 4te et la 13ème comme matériau pour enrichir les accords ; aussi l’utilisation d’accords bitonales qui nous ramène à la polytonalité ou l’utilisation d’accords parallèles, autre similitude avec son ami Satie, sûrement influence aussi de l’admiration des deux pour le chant plaine, ces accords parallèles nous rapproche à l’harmonie modale qui sera exploré par nombreux musiciens du XXème siècle ( nombreux pianistes du jazz tels que McCoy Tyner ou Herbie hancock ou le théoricien du piano Mark Levine, ces exemples peuvent être les plus clairs concernant l’utilisation des accords en parallèle). Les modulations chez Debussy sont souvent sans préparation apparente le quel nous ramène à l’idée de liberté et d’improvisation, cette caractéristique peut être trouvé dans plusieurs exemples de musique composée d’une manière ou avec une intention plus libre, l’idée d’improvisation c’est beaucoup antique en musique mais sera à partir du XXème siècle quand nous pourrons constater une présence et un développement de cette aspect de la musique, certaines fois oublié ou décrié dans nombreux genres, surtout en la musique dit « moderne » (jazz et ses fils de la musique noire, rock, pop,… ou conceptions plus liées à la musique contemporaine qui parient pour l’improvisation radicale comme racine de la musique).

 Je dirais que l’harmonie est une dimension de la mélodie chez Debussy, c’est une coloration de la mélodie, de la note comme son.

  • Le timbre, le couleur, le son lui-même chez Debussy est d’une grand importance, influencé par la sonorité de Wagner, de la quelle d’une manière ou d’autre il été captivé, l’intérêt pour le son lui-même commence a prendre sa place dans l’histoire de la musique avec Debussy, les notes commencent a être traitées d’une autre manière et s’encadrent dans un contexte différent, celui de l’univers debussyen  qui suivi un discours jamais vue jusqu’à ce moment là, tous ces éléments que composent le langage debussyen composent un univers sonore personnel et poétique, d’inspiration souvent dans le monde visuel de ses peintres admirés sûrement de technique pointilliste/impressionniste , autres fois inspiré du monde littéraire (Mallarmé, Boudelaire,…), et souvent de la nature avec le thème de l’eau  principalement (Jeux d’eau, l’île joyeuse, jardins sur la pluie,…  vérifier), univers poétique d’inspiration plus libre où la musique semble surgir de façon plus naturelle, sans la préoccupation par la forme et le moule, idées préétablies quant à la forme, le développement du moule de la forme sonate et la tonalité, ancrées dans la tradition ; univers aussi où les notes acquièrent une autre dimension, une autre sonorité se déploie à partir des notes que composent la mélodie, une autre sonorité par rapports entre notes mais aussi par l’approche conceptuel de Debussy vers la mélodie et la forme de la colorer, la mélodie est plus fragmenté et inspirée des textes et mélodies françaises suivant les inflexions et asymétrie du langage français ; et l’harmonie colorée la mélodie d’une manière novatrice et surprenant, couleurs jamais vus avec les éléments harmoniques/modales déjà mentionnés. Des éléments plus petits aux plus grands la musique de Debussy se profile d’une manière innovatrice donnant lieu à sonorités jamais écoutées qui enchantent les oreilles de l’époque.

Toute cette nouveauté éveille aussi nouveaux sentiments et une nouvelle conscience des possibilités sonores. En plus de l’harmonie et la modalité debussyennes s’ajoute sa sonorité, tous ces éléments ouvrent nouveaux chemins, nouveaux possibilités en musique, de manière générale et chez chaque compositeur, jazzman ou simple musicien créateur. Les chemins sont nombreux et diverses, autant que chaque création. Cette nouvelle manière de traiter les notes/les sons influera chemins aussi diverses que la préoccupation pour le son pure chez Varese, chez Ligeti ou chez Ohana entre  bien d’autres; avec son considération de la résonance dans l’écriture pianistique et l’utilisation des pédales aussi ;la musique concrète et l’électroacoustique jusqu’à les courants spectrales, même la musique sériel chez Webern par exemple et la considération de chaque note avec une identité propre.

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