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Acte I , Scène Ii - Cyrano De Bergerac ( Lecture Analytique )

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it monter sur scène le soir même ce qui a pour effet d’inquiéter Ragueneau mais aussi et surtout Le Bret, grand ami de Cyrano.

2) Montrez que le portrait fragmenté de Cyrano insiste sur l’aspect « hétéroclite » du personnage

Le mot hétéroclite (vient du grec « étéroclitos » : « qui s’écarte des règles de l’art »).

Cet adjectif a des sens très précis suivant la manière dont il est employé :

• manière didactique : qui s’écarte des règles ordinaires.

• manière courante : mélange d’éléments habituels, peu compatibles, peu homogènes.

• manière artistique : Se dit d’une œuvre dont les différentes parties appartiennent à des styles et des mouvements artistiques différents.

• manière plus ancienne, plus familière : en parlant des personnages et des choses, qui a une apparence ridicule, étrange, bizarre, singulière.

Tout d’abord, on retrouve l’aspect hétéroclite de Cyrano au travers de l’enchaînement des vers un à quatre. En effet dès le vers un Cuigy dit que Cyrano n’est pas un homme ordinaire grâce à la litote « n’est ce pas que cet homme est des moins ordinaire » V.1.

Puis, la façon dont Le Bret répond à Cuigy (« avec tendresse » V.2), fait qu’il affirme cette opinion. Le Bret répond alors en faisant une réification « Ah ! C’est le plus exquis des être sublunaire » V.2. L’adjectif « exquis », qui caractérise habituellement de la nourriture, définit ici Cyrano qui est désigné par « être sublunaire ». Enfin le mot sublunaire (entre la terre et la lune), donne l’impression que Cyrano est au dessus de la moralité humaine.

La réponse de Le Bret va servir d’introduction aux réponses des autres personnages présents qui vont argumenter à travers une énumération : « Rimeur ! Bretteur ! Physicien ! Musicien ! » V.3. L’exclamation après chaque mot prononcé montre que Cyrano présente différentes facettes (il n’est donc pas monotone).

Enfin la seconde justification à l’aspect hétéroclite de Cyrano est le reflet de son aspect moral qui est énoncé au vers six, dans la tirade de Ragueneau, par l’intermédiaire de l’énumération « bizarre, excessif, extravagant, falot » V.7. Cette énumération ne peut pas être une gradation à cause du terme« falot » qui présente un sens différent des mots

« bizarre » et « excessif » mais aussi et surtout du mot « extravagant ». C’est ainsi que Cyrano peut également apparaître comme un homme effacé.

3) Structure de la tirade de Ragueneau

a) Dans la première partie de sa tirade, Ragueneau fait allusion à deux grands peintres du XVIème et du XVIIème siècles ; il s’agit de Philippe Champaigne (peintre français classique d’origine brabançonne) et de Jacques Callot (peintre, dessinateur et graveur lorrain).

En nommant ces deux artistes, Ragueneau dévoile en fait une opposition. En effet, l’un des deux peintres, Philippe de Champaigne ne peint que des personnages de la haute noblesse et par conséquent, il n’aurait jamais peint un personnage tel que Cyrano de Bergerac.

A contrario, le peintre Jacques Callot qui lui aussi traite des sujets religieux, préfère par dessus tout peindre des instants de la vie quotidienne. C’est donc pour cela que, d’après Ragueneau, Cyrano, au travers de son portrait moral (« bizarre, excessif, extravagant, falot » V.7), aurait fourni un parfais modèle à cet artiste.

b) La deuxième partie de la tirade de Ragueneau renseigne le lecteur sur l’aspect physique de Cyrano.

Dans un premier temps, Ragueneau décrit l’aspect vestimentaire de Cyrano. Il démontre que l’habillement de Cyrano est contemporain de la date de l’oeuvre (1897).

En outre, en parlant de l’aspect vestimentaire (« en sa fraise, à la Pulcinella » V.15), Ragueneau compare Cyrano à « Pulcinella ». Ceci renvoi une référence à la comédie italienne : la fameuse « comedia dell' arte » qui nous est présentée dans l’œuvre au travers de Polichinelle (en italien, Pulcinella). Ce personnage très célèbre portait, tout comme Cyrano, un long nez (il s’agissait en réalité d’un masque) ainsi qu’une fraise (col de lingerie formé de plis ou de godrons. Elle est placée autour du cou et met en valeur le visage de celui qui la porte. On la désigne également sous le terme de collerette).

Le nom italien, Pulcinella, employé dans Cyrano de Bergerac sert, en vérité, à jouer sur les mots puisque la sonorité « - nella » de « Pulcinella » est retrouvée sous une orthographe différente mais avec une sonorité commune au vers seize : « ce nez-là ».

Dans un second temps, Ragueneau enchaîne avec une description du nez de Cyrano. Ragueneau tourne en dérision l’appendice, démesuré, de Bergerac au travers d’une réification ironique : « Oh ! non vraiment il exagère ! Puis on sourit, on dit : il va l’enlever …» V.18-19. Ici le mot « enlever » présente, en plus d’une réification (un nez ne peut être enlevé), une autre référence à Polichinelle. En effet, dans la comédie, Polichinelle portait un masque, représentant un long nez, amovible (le fameux masque).

4) Quelles sont les deux principales caractéristiques physiques de Cyrano ?

Les deux principales caractéristiques physiques de Cyrano sont :

a) Son habillement qui est décrit dans la tirade de Ragueneau des vers dix à onze.

On apprend que Cyrano est vêtu avec :

• « un feutre à panache triple » V.10 (sorte de chapeau orné de trois plumes),

• « un pourpoint à six basques » V.10 (vêtement du haut porté avec des pans),

• « une cape, que par derrière, avec pompe » V.11 (cape accrochée dans le dos),

• « une fraise » V.15.

On découvre aussi qu’il est équipé de l’ « estoc » V.11 (l’épée) qui est désigné au travers d’une comparaison : « comme une queue insolente de coq » V.12. Ici la « queue insolente » correspond, dans le texte, à l’allure de Cyrano quand il se promène avec sa cape et son épée et le « coq » correspond à Cyrano lui-même.

De plus, le passage qui s’étend du vers treize au vers quatorze nous démontre la fierté qu’éprouve Cyrano quand il porte son habit (on pourrait comparer cela à la « fierté de l’uniforme » qui est une valeur que l’on enseigne, en France, à toute profession qui se rapporte au domaine militaire).

Par la suite, au vers quatorze, Ragueneau parle de la Mère Gigogne (personnage de théâtre enfantin entouré d'un grand nombre de petits enfants qui sortent de ses jupons). C’est ainsi qu’il dit que Cyrano est le plus fier des Artabans de Gascogne. Il termine en disant que cette région fut et sera l’aimé de Mère Gigogne (personnification : une région ne peut pas être aimée de quelqu’un).

b) Son nez qui est abordé dans la tirade de Ragueneau des vers treize à dix-sept.

On constate que le nez disproportionné de Cyrano soulève de l’étonnement (vers dix-sept/dix-huit : « On ne peut voir passer un pareil nasigère/ Sans s’écrier », et ainsi fait penser à une plaisanterie qui en réalité n’en est pas une du fait que l’appendice de Cyrano soit bel et bien réel (c’est ce qui fait, d’ailleurs la popularité du personnage).

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