La monnaie

A propos de la monnaie

Bref historique

Si la monnaie n’a pas toujours existé parmi les civilisations (Egypte ancienne par exemple) et date de 5000 avant J.C. environ, elle est en général apparue lors de phases d’intensification des échanges (marchands, culturels, diplomatiques). Elle est d’abord une monnaie marchandise : un objet ayant une autre fonction devient monnaie, et prend une valeur supplémentaire à sa valeur intrinsèque (coquillages, têtes de bétail, sel, céréales…). Puis, face au problème de sa conservation, la monnaie marchandise cède la place à la monnaie métallique (qui se conserve, se travaille par la fusion, se divise en quantité choisie), d’abord pesée à chaque échange, puis fondue et comptée, et enfin frappée d’un signe en garantissant la qualité et la provenance et lui donnant cours légal (on doit alors l’accepter comme paiement). Au moyen-âge, apparaît la monnaie fiduciaire, monnaie papier ou métallique dont la valeur faciale est déconnectée de la valeur intrinsèque, et qui repose donc sur la confiance : le billet, d’abord certificat de dépôt de métal précieux, est émis par les banquiers et les oblige à la convertibilité en métal précieux, tout en leur permettant d’émettre globalement plus de billets que ce que justifieraient les dépôts métalliques, car le banquier parie sur l’improbabilité d’une demande massive et totale de conversion par les déposants. C’est le début de la création de monnaie par les banquiers. Par ailleurs, dès le haut moyen-âge, se développe la monnaie scripturale, monnaie circulant par le biais d’écritures dans des comptes faisant apparaitre un payeur et un bénéficiaire. Les banques, là aussi, s’emparent de la création et de la gestion de cette forme de monnaie (comptes courants, escompte, opérations de change). Aujourd’hui en France 90% de la monnaie en circulation est de la monnaie scripturale, dont les supports sont divers (papier avec le chèque notamment, automatisés avec les prélèvements et virements, électroniques et informatiques avec les cartes, les réseaux informatiques).

A quoi sert la monnaie ?

Elle permet de remplir 3 fonctions indispensables aux échanges et à l’activité économique.

- Unité de compte : elle permet de mesurer la valeur relative des biens, tous ramenés à une seule unité d’évaluation, alors que sans cela chaque bien devrait être évalué en fonction de tous les autres biens.

- Moyen de paiement : elle est un « équivalent général », instrument de règlement admis partout sur un territoire donné, dont le transfert termine une transaction ou libère d’un engagement (extinction d’une dette). Il faut donc qu’elle se fonde sur la confiance de ceux qui l’acceptent : elle doit être crédible et légitime.

- Réserve de valeur : elle doit permettre de conserver la richesse dans le temps. Pour cela elle ne doit pas perdre de sa valeur (interne en termes de pouvoir d’achat, externe vis-à-vis des autres monnaies). D’autres biens pourraient permettre cette conservation de la valeur (exemple des biens immobiliers, des pierres précieuses, etc.), mais ils n’ont pas la liquidité de la monnaie (sa capacité à servir immédiatement de moyen de paiement). L’aptitude à constituer une réserve de valeur est essentielle, car elle permet de différer les transactions dans le temps, d’épargner pour ensuite dépenser, de rassurer les agents économiques en période de difficulté. Elle donne un temps long à l’activité économique.

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