Les Migrations Africaines Vers l'Occident : Quelles Enjeux Pour Le Continent?

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Grâce aux analyses, enquêtes et entretiens menés, nous prendrons en compte les fondements urbains des migrations. L’Afrique, particulièrement le Cameroun (centre, littoral, ouest, sud), servira d’illustration. En passant au peigne fin les challenges migratoires en cette ère de globalisation, nous démantèlerons les métamorphoses, répercussions et solutions aux défis migratoires du Cameroun, de sa sous-région, d’Afrique et du monde entier.

I- MIGRATIONS ET CHALLENGES A L’HEURE DES INTERCONNECTIONS

La balance entre les risques et les bénéfices des migrations n’est pas aisée. Nous avons étudié ses enjeux partant des répercussions familiales aux internationales.

I-1 AUX DEFIS DE LA MIGRATION URBAINE : LE CAS DU CAMEROUN

Lorsque j’ai eu vent de ce projet de dissertation, un tsunami d’idées tarauda mon esprit mais je n’en retins qu’une seule: aller sur le terrain.

1-1- Les jeunes de la ville de Dschang et les migrations : résultats d’enquête

Au départ, j’entrepris de me déplacer de métropole en métropole, d’interviewer la multitude d’immigrés de part le Cameroun mais, je me suis finalement casé sur ma communauté.

Dschang : une ville au cœur des migrations dans la Menoua

Durant six années à Dschang, la diaspora Mbororo et Haoussa a attiré particulièrement mon attention.

Elle occupe les petits métiers tels que: cordonnerie, vente de soya , de portions médicinales, d’objets d’arts élaborés traditionnellement, cafeteria. Portant le sobriquet de Waï ou Maguida, nombreux sont ceux originaires de la République centrafricaine, du Tchad et du grand Nord-Cameroun. Lors d’un entretien, j’ai eu quelques révélations. Maguidi peut gagner jusqu’à 200 000 francs cfa le mois . Ainsi apportent-ils un souffle à la vie sociale, économique, culturelle et linguistique de notre communauté. Quand ils ne sont pas là, notre vie en pâtit. Idem pour la vente de remèdes, de viande à la sauvette. Les « wadjo » , réputés pour leur capacité à manier l’art de passer la viande au feu de bois ou sur la braise, sont présents dans neuf snack-bars sur dix.

En outre, ces immigrés sont dotés de grandes valeurs morales et écologiques. Lors d’un entretien avec un cordonnier-immigré-sur-place, il me confit : « Les francophones dépensent beaucoup. Tout leur argent est absorbé par la bière». La gestion de leur alimentation est millimétrée, efficace. Leur mode de vie, très simple. Un exemple à suivre dans une période décrétée par l’OMS comme décennie des émeutes de la faim, où les dangers climatiques se font davantage pressants.

A Dschang également, des enseignants, chercheurs et étudiants en provenance d’Amérique du Nord et d’Europe centrale surtout apportent leur savoir faire. Via multiples stages en Afrique, ils donnent des séminaires et conférences, construisent des forages, enseignent les langues étrangères, encadrent dans l’exploitation de nos terres agricoles etc., impactant le développement de la communauté et de sa jeunesse.

Les jeunes de Dschang et le flux migratoire : quel impact ?

Dschang, site d’attraction d’enseignants et d’étudiants du pays, du monde, jouit d’une renommée offerte par la communauté de vingt mille étudiants qui constitue son poumon socio-économique. Pendant les congés, la ville paralysée économiquement, embrasse un silence de cimetière. Vers novembre, elle reprend son souffle : bars-restaurants, commerces, transports… Cependant cette circularité urbaine estudiantine cache le départ silencieux de plusieurs migrants vers d’autres cieux. Quand est-il donc de la grande migration ?

Pour répondre à cette question, j’ai distribué mille questionnaires . Je n’ai reçu en retour que 266 exemplaires mais les résultats qui en découlent sont étonnants.

Les 266 scolarisés ayant rempli le questionnaire sont en majorité originaires de la région de l’Ouest-Cameroun (75%), puis du centre (6%), du littoral (4%) .

Ainsi 81% (216 jeunes) pensent que les questions d’émigration et d’immigration les concernent contre 19% (50 jeunes) ne se sentant guère concernés. Les tableaux suivants dressent des statistiques bouleversantes sur les migrations de jeunes camerounais.

Etat est de constater ici le nombre de cerveaux ou potentiels investisseurs que les communautés camerounaises perdent au fil des jours. Où vont-ils, ces migrants ?

Selon ces données, 33% d’émigrés ne reviennent plus même si 20% rentrent investir au pays.

Sur un autre tableau , 7% de jeunes qui partent sont rapatriés parce que sans papiers, 10% à cause de la vie dure, 12% pour fin des études, 15% pour des raisons autres comme les vacances. La surprise : 36% n’ont pas rempli cette rubrique destinée aux nombres d’immigrés rentrés au bercail. Ce silence supposerait beaucoup de sous-entendus . Le marché du sexe faisant probablement partie de leurs motifs.

1-2 De l’exode rural aux marchés humains et sexuels

Le phénomène migratoire s’accélère aussi dans nos communautés vu les trafics humains ou sexuels courants.

Yaoundé et Douala : centres des clandestinités

Estropiés, borgnes, sourds-muets, enfants de la rue immigrés longent les rues de Douala et Yaoundé. Un accent haoussa, mbororo les accompagne. Ceux de deux à douze ans font la mendicité sous le regard épiant des parents à qui ils versent la recette.

Au port de Douala, capitale économique du Cameroun, camerounais et étrangers osent le pire tous les jours : émigrer, grâce aux réseaux, emballés comme des bagages au fond des bateaux.

Yaoundé, capitale politique, constitue un carrefour pour les mendiants étrangers qui, sans abris, papiers et espoirs, se livrent à la prostitution ; leurs filles, victimes d’abus sexuels des locaux les happant, sans distinction d’âge, avec quelques pièces d’argent. Ils sont la proie de trafiquants d’organe, de proxénètes, le champ de semailles des gangs armés.

La migration dans ce sens impacte négativement nos communautés : la vie des immigrés et des citoyens locaux est en danger. Ce vacarme est dû à la misère ambiante. Voilà pourquoi certaines régions comme l’Ouest et le Sud perdent leur réputation historique.

Internet, circularité urbaine et prostitution : le cas de l’Ouest et du Sud Cameroun

Moult prostitués de Douala et Yaoundé sont originaires de l’Ouest et du Sud, foyers du commerce sexuel camerounais en occident. Amély-James Koh Bala l’a plusieurs fois rappelé lors de conférences ou entretiens sur les chaînes nationales camerounaises.

Le phénomène migratoire du Sud a connu une ampleur à l’aube des indépendances . La conséquence: les ressortissants du Sud, au sol et sous-sol riches, se trouvent en majorité dans les ministères de Yaoundé, leur région d’origine presqu’abandonnée .

L’Ouest, le grenier intellectuel du Cameroun, a vu ses habitudes changer en une décennie. Il s’est ouvert à Internet et aujourd’hui, ses femmes, parfois avec l’accord de leur mari, vont en Europe exercer le métier de péripatéticienne. Les mariages-internet s’opèrent davantage. Bilan : les mentalités sont pourries. Toute la jeunesse n’a que pour sel rêve de partir . Le Grand bilan : Le Cameroun bat les records de prostitution en France et en Suisse ..

Les migrations provoquent un changement, un mélange de mentalités sur l’influence d’immigrés étrangers, des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Les historiens des migrations ou des mentalités attestent pourtant qu’autrefois les habitudes étaient différentes, les us et coutumes se succédant les unes aux autres selon les époques .

D’où le grand défi qui se pose à l’échelle internationale puisque la relation migration urbaine, migration régionale ou internationale étant palpable.

I-2- LES CRISES DE LA MIGRATION INTERNATIONALE

Le phénomène migratoire soulève des défis et des enjeux communs. Au-delà des défis urbains et communautaires, un examen minutieux de ses défis/enjeux historiques, démographiques, géostratégiques, politico-idéologiques, socio-économiques, sécuritaires, écologiques, culturels, voire moraux s’exige.

1- DU PASSE COLONIAL AUX BATAILLES IDEOLOGIQUES

Dans les anciennes colonies européennes, les mouvements migratoires charrient une connotation historique, des valeurs démographiques, géostratégiques et suscitent une tornade de discussions politiques à l’échelle internationale.

Comprendre la métaphore du « voyage à l’envers ou à rebours »

Plusieurs critiques littéraires pensent que le migrant africain va en découverte en occident en réponse au voyage colonial des occidentaux fascinés autrefois par l’Afrique. La migration n’est que la résultante d’une fascination par un ailleurs mythique. Dans ce sens historique, elle est perçue comme une conséquence aux fruits démographiques de la colonisation.

Combler le vide en main d’œuvre occidentale

Ces foules de jeunes qui bondent le marché de l’emploi en occident résolvent ainsi le besoin en main d’œuvre d’une population

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