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Commentaire Composé Zone Apollinaire

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ublié le nom

Neuve et propre du soleil elle était le clairon

Les directeurs les ouvriers et les belles sténo-dactylographes

Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent

Le matin par trois fois la sirène y gémit

Une cloche rageuse y aboie vers midi

Les inscriptions des enseignes et des murailles

Les plaques les avis à la façon des perroquets criaillent

J'aime la grâce de cette rue industrielle

Située à Paris entre la rue Aumont-Thieville et l'avenue des Ternes

[...]

Extrait de Zone - Apollinaire, Alcools (1912) |

Annonce des axes

Etude

I) L'innovation poétique :

1.1) Une énonciation originale

→ Les repères sont brouillés (de temps, de personne), il n’apparaît pas d’ordre logique dans le déroulement du poème.

a) Indice personnel "je" = poète (vers 15 et 23)

b) Indice personnel "tu" : le christianisme est personnifié et Appolinaire s'adresse directement à lui à la deuxième personne du singulier (vers 7).

Dialogue fictif entre le poète ("je") et le christianisme, ainsi que le Pape.

Enonciation personnelle complexe et propice aux ambiguïtés.

c) Indices temporels : "Ce matin" est employé à la fois avec des verbes au présent (énonciation immédiate), mais aussi avec un verbe au passé composé. On peut donc se demander où sont situées les paroles du poète.

Tous les repères sont brouillés, d'autant plus que la ponctuation est inexistante → décalage constant, effort de représentation de la part du lecteur. Représentation de la réalité fragmentaire. A partir du vers 16, évocation du rythme hebdomadaire et quotidien de la rue industrielle.

Ce matin / Le matin

→ précis → en général.

Mais l'innovation du poème se trouve aussi dans l'écriture.

1.2) L'écriture

Absence de rimes : dans ce début du poème Zone, Apollinaire se contente d'assonances ou de rimes pauvres.

L'auteur use de rythmes qui n'apparaissent pas classiques : vers libres, pas de mètres particuliers, mais aussi vers plus longs (± 15 syllabes). Ceci va à l'encontre des habitudes des poètes de l'époque. Pourtant, il s'agit bien d'un poème, comme le montre le vocabulaire potique utilisé par Apollinaire.

C'est lui le premier à supprimer la ponctuation.

Vocabulaire remarquable : nombreuses expressions familières, banales : "il y a", "prospectus", …

→ risque de mettre en péril la qualité poétique du texte.

Ce vocabulaire est introduit dans la poésie, car elle fait l'éloge du quotidien, de la vie moderne.

II) L'éloge du quotidien, de la modernité

2.1) Le monde nouveau, opposé au "monde ancien", à "l'antiquité" :

Dès le premier vers, le poète fait l'éloge du changement, de la modernité.

La strophe 4 (vers 4, 5 et 6) fait s’interpénétrer deux mondes qui se nient : la simple religion ancienne d’une part et le monde moderne des automobiles et des avions d’autre part.

La strophe 5 (vers 7 à 14) précise le heurt de ces deux mondes et place au milieu du conflit l’auteur qui choisit la religion et la poésie du monde moderne : affiches, prospectus, journaux, police, politique...

Apollinaire : lancement de l'"art nouveau" : incitation envers les écrivains, les poètes à écrire sur les nouveautés (Cendrars, …) → innovations les plus récentes.

Les inspirations grecque et latine sont laissées de côté.

Ensuite, Apollinaire fait l'éloge de la vie quotidienne d'une "rue industrielle".

A partir du vers 11, il évoque la rue, ainsi que tout ce qui se lit dans la rue, énumération (prospectus, affiches).

→ littérature moderne (publicité, …) prose populaire (Journaux, romans policiers).

Affichent leur Une : gros titres, photos

Idée de la rue que l'on peut déchiffrer (reprise vers 21) : "les inscriptions des enseignes et des murailles.

→ Des mots dans la ville, avec une évocation plus banale des bruits, des mouvements de cette ville.

Fréquence de passage des employés : vers 18 : "Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent"

"gémit"

"clairon"

"cloche rageuse y aboie".

L'idée de modernité est liée à l'idée de quotidienneté. Il s'intéresse aux mots écrits dans la ville (publicité, …)

Comme si à travers les mots, il arrivait à déchiffrer la ville.

La pub, … représente la poésie.

Décalage commerce / poésie

Prospectus

Catalogue

Volonté de dire le contraire de ce qui est convenu.

Poésie : liée à la démocratisation. La prose revient à la presse (livres considérés comme des produits de consommation).

On est au début de la littérature policière.

Ville où hommes et femmes travaillent, et qui est encore rythmée par la cloche, mais aussi par les horaires des travailleurs.

Réseau lexical des bruits, métaphore (vers 15-16), surtout visuelle (clairon ne se rapporte pas spécialement au bruit → éclat du soleil) → vision naïve et amusante de la ville.

Vers 22 : "Les plaques les avis à la façon des perroquets criaillent"

Allitération en [k], mais aussi en [p] et [r], qui établissent une harmonie imitative : les sons imitent le caquètement du perroquet.

2.2) Le monde ancien et éternel

La ville en tant que sujet de poésie est associée au monde ancien (vers 1), et à l'Antiquité grecque et Romaine.

Apollinaire se détourne de l'inspiration classique, traditionnelle (Pléiade, XVIe, Parnasse, fin XIXe), pour être résolument moderne.

La religion est pour lui éternelle, au dessus de ces valeurs ("tu n'es pas antique ô Christianisme" vers 7).

Il associe la religion

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