En quoi l’horreur de la première guerre mondiale a-t-elle permis l’évolution de la chirurgie réparatrice?

Mukai Taichi

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Aiki & Akino with bless4

Lia

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Galileo Galilei / Yuuki Ozaki

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Unison Square Garden

9mm Parabellum Bullet

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INTRODUCTION :

Au début du XXème siècle, l’Europe est divisée et fait face à de multiples tensions (politiques, nationalistes, économiques, territoriales en Europe et dans les colonies). En effet, l'expansion et la recherche de territoires nouveaux deviennent primordiales notamment pour l’empire Allemand. En comparaison avec l'Angleterre et la France, ses colonies sont peu nombreuses. Des rivalités coloniales demeurent donc entre ces différentes nations. En outre, différents nationalismes agitent l’Europe à la fin du 19ème siècle. Les Allemands ont pour intention d’unir les différents peuples germaniques en un grand empire appelé « Reich ». Un sentiment de supériorité et un rejet des peuples slaves les conduisent à la guerre. Enfin, après la défaite de 1871 et la perte de L’Alsace et de la Lorraine, la France éprouve un esprit de revanche animé par un patriotisme démesuré. Ces multiples tensions s’intensifient après la création de deux grandes alliances : d’un côté la Triple-alliance (triplice) composée des Empires allemand et autrichien et de l’Italie. De l’autre la Triple-entente constituée de la France, du Royaume-Uni et de la Russie.

L’événement déclencheur de la première Guerre Mondiale survient le 28 Juin 1914 : l’Archiduc François-Ferdinand, héritier de l’Empereur d’Autriche-Hongrie, et son épouse sont assassinés à Sarajevo par Gavrilo Princip, un bosniaque pro-serbe. L’Autriche-Hongrie accuse la Serbie d’être à l’origine de l’assassinat et se sert de ce prétexte pour lui déclarer la guerre le 28 juillet 1914. L’engrenage des alliances va transformer ce conflit local en guerre européenne et mondiale.

Résultent quatre années d'une guerre de position, communément appelée "guerre des tranchées", dont le front s'étend en Europe sur près de 700 kilomètres.

Ce conflit d'un genre nouveau marque une rupture dans l’histoire de la guerre en illustrant le concept de guerre totale. Il marque également les débuts de la guerre aérienne, l'emploi des chars et des gaz et se solde par des pays dévastés, par 10 millions de victimes ainsi que 20 millions de blessés. Parmi ces derniers, des dizaines de milliers de « gueules cassées ». Cette expression fait référence aux survivants de la Grande Guerre affectés par des séquelles physiques graves au niveau du visage et ayant subi pendant toute une vie les conséquences psychologiques de leurs blessures. Face à ces blessures nouvelles, le service de santé des armées doit s’adapter, ainsi que les chirurgiens avec la mise au point de techniques nouvelles. Du fait de la fréquence de ces « ravages » au visage, cette querelle sera à l’origine du renouveau de la chirurgie maxillo-faciale. C'est le début de la chirurgie réparatrice développée pour redonner des visages aux «gueules cassées» des soldats, qui plus tard donnera naissance à la chirurgie esthétique.

Ainsi, nous pourrons démontrer en quoi l’horreur de la première guerre mondiale a-t-elle permis l’évolution de la chirurgie réparatrice. Pour ce faire, nous étudierons dans un premier temps la prise en charge des blessés pendant cette grande guerre, puis dans une seconde partie le regard sociale et la perte d’identité des blessés de la face et enfin le rôle de la chirurgie réparatrice dans la société.

I- Prise en charge pendant la guerre :

1) Armes nouvelles :

La technologie durant la Première Guerre mondiale est le reflet de deux facteurs : l'industrialisation et la production de masse (armement, domaine militaire). Août 1914 marque la fin d'une période relativement calme en Europe avec une grande progression des techniques et de la science. La pensée que le XIXe siècle aura un futur pacifique et fortuné grâce à la technologie va vite être balayée par l'utilisation de la science dans un cadre guerrier au cours des deux futures guerres mondiales.

Les premières années de la Première Guerre mondiale furent caractérisées par l'affrontement de la technologie du nouveau siècle et les tactiques de l'ancien sous la forme de batailles meurtrières provoquant un nombre considérable de pertes de chaque côté.

De nouvelles armes et tactiques voient le jour durant la Grande Guerre. Dans cette partie, nous nous attarderons uniquement aux armes et aux tactiques ayant provoquées des blessures aux blessés dits « gueules cassées ».

A- Une nouvelle stratégie : la guerre de tranchée :

St Jacques Cappelle, tranchée de la fourmi, guerre 14 18 (collection-Michel.T)

Durant la Première Guerre mondiale, les deux camps élaborèrent des systèmes de tranchées face à face le long du front, protégés par des fils barbelés. La zone délimitée par les tranchées adverses avait pour nom le no man's land. Cette même zone était soumise aux tirs d'artillerie des deux camps. Les pertes lors des assauts furent extrêmement lourdes. Le fait d'être terré dans les tranchées rendaient accessibles la tête aux soldats adverses facilitant les blessures à la tête par les mitrailleuses et armes légères. Des mortiers étaient employés pour déterrer les soldats.

B- Une utilisation massive de l'artillerie :

Obusier de 420mm M16/17

L'artillerie connut des progrès considérables au cours de la Première Guerre mondiale. Au début de la guerre, l'artillerie était principalement composée d'artillerie légère pouvant tirer en tir tendu. Cependant, la guerre de tranchée nécessitait des munitions beaucoup plus lourdes tirées à partir d'obusier.

Au cours de la guerre, il y eut de nombreuses innovations améliorant les capacités de l'artillerie. Les principales pertes au cours de la première guerre mondiale furent causées par l'artillerie. Du fait de l'évolution au cours de la guerre de cet armement, de nouvelles blessures apparurent, principalement au visage. La Chambre des Officiers en est un très bon exemple puisque le personnage principal, Adrien, subit dès le début du film une blessure par les éclats d'obus qui le marquera à jamais.

Exposition Vu du Front. Représenter la Guerre

C- La démocratisation des armes légères :

BAR adopté par l'US Army dès 1918

La mitrailleuse eut un impact direct sur l'infanterie en 1914 et à partir du milieu de l'année 1917. Elle mit un terme nette à la tactique des vagues d'infanterie. Les sections et les escouades devinrent plus importantes et utilisaient des armes automatiques légères.

Le Lewis Mark I fut la première vraie mitrailleuse légère pouvant être utilisée par un seul homme. Le BAR fut adopté par l'US Army en 1918.

Les bandes de munitions permettaient au soldat de marcher et de tirer en même temps. Les premiers pistolets-mitrailleurs comme le Maschinenpistole 18 furent développés durant cette période.

Le Mascinenpistole 18 Lewis Mark I

D- Le développement de la grenade :

Grenade à main MK I

Une grenade à main est un petit engin explosif tenu en main et destiné à être lancé, pour ensuite exploser après un court laps de temps. C'est une arme particulièrement efficace contre un groupe d'ennemis dans un milieu relativement clos et qui ne peut pas être atteint directement par un tir d'arme à feu.

Elles sont apparues avec les explosifs mais leurs conditions d'emploi étaient difficiles. La plus grande production de poudre et les guerres de tranchées ont rendu son emploi fréquent pendant la Première Guerre mondiale jusqu'à créer des unités spécialisées.

Blessures nouvelles :

La première guerre mondiale a été très dévastatrice. Pour cette raison, la chirurgie connaît d'importants progrès durant cette période. Sur 8 millions d'hommes mobilisés, un million et demi sont morts et près de 300 000 sont mutilés.

• Tout d'abord, les soldats sont touchés aux pieds. Le « pied des tranchées » est une pathologie spécifique de la première guerre mondiale due aux conditions de vie difficiles dans les tranchées (hygiène, froid, humidité). Elle touche 1 % des combattants et se présente sous la forme d'un endormissement du pied, d'un œdème, de douleurs aigus et de démangeaisons.

• Ensuite les membres sont également touchés, 70 % des blessés sont atteints aux bras et aux jambes, ce qui s'explique pas

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