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L'Historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale

Fiche : L'Historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  31 Décembre 2019  •  Fiche  •  1 237 Mots (5 Pages)  •  517 Vues

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L’Historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France

Intro : Mémoire et histoire

  1. Mémoire et histoire : deux approches du passé

La mémoire :

  • Il n’y a pas une mais des mémoires. Celles ci reposent sur le souvenir vécu d’une période ou d’un événement. L’individu ou le groupe peut y lier une forte charge émotionnelle ou avoir un rapport affectif au passé.
  • La mémoire étant sélective, elle déforme les faits. Le porteur de la mémoire a une vision subjective du passé (pas neutre ou objectif). La mémoire suppose des phases d’oubli, d’amnésie, et est parfois influencée par les enjeux du présent.

L’histoire :

  • Volonté de comprendre un phénomène ou un événement passé par une démarche scientifique. Celle ci exige de l’objectivité et d'être reconstituée grâce à plusieurs sources. (permet la mise à distance des faits et des mémoires). Analyse critique des sources, croisement des données.

  1. L’historien face aux mémoires

Les mémoires sont une des sources de l’historien : importance des témoignages pour l’historien. L’histoire recherche des faits tandis que la mémoire se base sur la fidélité des souvenirs. Celles ci peuvent entrer en compétition et des groupes de mémoire peuvent faire pression sur le travail des historiens.

Les enjeux mémoriels et les usages politiques de la mémoires :

  • Le devoir de mémoire : terme apparu dans les 90’s, désigne l’obligation d’entretenir le souvenir des souffrances endurées par les victimes et donc l’obligation de réparer le préjudice moral ou matériel subi.
  • Les politiques mémorielles s'impriment dans l’espace (plaques, mémoriaux, noms de rue/établissement etc) et dans le temps (journées de commémoration).
  • L’intervention du Parlement français dans l’écriture de l’histoire (lois mémorielles) pose la question de l’autonomie de l’histoire par rapport aux mémoires et des attentes sociales du présent. Cette communauté n’arrive pas à se faire entendre et leur histoire est tabou. La parole se libérera avec le temps.

I/ Une “mémoire désunie” (1945-1950)

  1. La libération

  • Une “mémoire désunie” (Olivier Wieviorka) : des expériences de la guerre plurielles, différentes mémoires, différents vécus. (prisonniers de guerre, résistants, STO, malgré-eux alsaciens et lorrains, malgré-elles, justes, déportés raciaux et politiques, soldats, fusillés pour l’exemple, collaborateurs etc )
  • De nombreuses célébrations de la Libération : difficulté à penser la réalité de la collaboration.

  1. Les épurations spontanées/sommaires et l’épuration légale

Une épuration spontanée puis légale :

  • L’épuration illégale se déroule majoritairement pendant les 6 premiers mois. Ce sont des justices personnelles mais également un moyen de se protéger. Ses règlements de compte pouvaient engager une personnes ou le village entier.

20 000 femmes tondues

9 000 exécutions sauvages

  • Des tribunaux condamnent les collaborateurs et délateurs (1 fr sur 10 est concerné)

127 000 dossiers passent au procès sur 300 000 dossiers ouverts.

2 080 condamnations à mort/perpétuité

30 000 peines de prisons (majoritairements graciées avec les lois d’amnistie)

  • Octobre 1945 : procès de Pétain : condamné à mort puis peine changée par le général de Gaulle en prison à perpétuité (Ile d’Yeu).
  • Vote des lois d’amnistie (1946-47, 1951-53) après de violents débats : politique de l’oubli, volonté de faire taire les divisions, refoulement du souvenir de Vichy. (Les “années noires” : les  années que l'on veut occulter.)

  1. Le silence sur la déportation des Juifs

La spécificité de la Shoah n’est pas reconnue : à la différence des déportés politiques, les déportés raciaux ne sont pas des “victimes officielles”.

  • La communauté juive est abasourdie par l’atrocité des camps et l’ampleur de la Shoah.

II/ L’émergence des mémoires de la Seconde Guerre mondiale (1950-1990)

  1. L’hégémonie du mythe résistancialiste

Le “résistancialisme” mot forgé par l’historien Henry Rousso dans Le syndrome de Vichy : la seule vraie France pendant la IIGM est la France libre résistante, le régime de Vichy n’est qu’une parenthèse.

  • Cette vision de la résistance unie est entretenue par le général de Gaulle, de retour au pouvoir en 1958 (5e constitution).
  • Transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon en 1964 et discours de Malraux.
  • Un mythe remis en cause après la mort du général de G : le rôle du film Le Chagrin et la Pitié, de Marcel Ophuls en 1971.

  1. La mise en lumière de la collaboration

  • Le rôle de Vichy est d’abord minoré : L’Histoire de Vichy et de la Collaboration de Robert Aron (théorie du glaive et du bouclier).
  • En 1973, l’historien américain Robert Paxton, dans La France de Vichy, révèle l’ampleur de la collaboration du gouvernement français sous l’occupation.
  1. La naissance de la mémoire de la Shoah

Le procès Eichmann (Haut fonctionnaire du IIIe Reich) à Jérusalem en 1961 : émergence d’une mémoire des déportés et des enfants de déportés. Procès télévisé et journalistes du monde entier. Hannah Arendt (All de confession juive) écrira que l’on reproche à cet homme tout le crime nazi parce que Hitler est mort et que c’est injuste.

La loi reconnaissant l’imprescribilité des crimes contre l’humanité en 1964 entraîne plusieurs procès de hauts fonctionnaires de Vichy dans les années 1970.

Les étapes de l’affirmation de la mémoire de la Shoah :

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