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La France au sortir de la guerre : reconstruction politique et économique

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Par   •  4 Novembre 2018  •  Cours  •  8 789 Mots (36 Pages)  •  569 Vues

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La France de 45 à 74

C’est une période de bouleversements extrêmement importants ; la vie politique sera caractérisée par une longue et difficile reconstruction (échec Quatrième) qui débouchera sur la Ve qui sera faite par et pour C. de Gaulle.

La France au sortir de la guerre : reconstruction politique et économique

Bilan et héritage du conflit

Bilan terrible, la France est exsangue mais on ne compte « que » 600k de morts et les 2/3 sont des civils. Grosse faillite morale, régions sinistrées, transports désorganisés (surtout le ferroviaire), production paralysée par le manque de charbon qui engendre consécutivement une paralysie de l’économie. A cela s’ajoutent d’importants problèmes de ravitaillement. Forte inflation en 46-47 avec 50% par an en moyenne. Donc la situation est très difficile et délicate.

Les séquelles de Vichy et de l’Occupation : la société est divisée entre d’un côté les collaborateurs (de toutes les échelles) et de l’autre les Résistants (plus ou moins récents). L’immense majorité de la population n’a pas choisi de camp et est restée tranquille. Après les années 40, l’immense majorité a suivi Pétain qui choisit la collaboration et personne ne s’en offusque réellement en masse à l’époque. Les français avaient aimé le délire de « ville ouverte » où on laissait les allemands entrer librement et sans massacres dans les villes, une idée de Pétain.

La masse fut neutre puis rejeta le régime de Vichy mais pas Pétain. En avril 44 (mdr) Pétain fait une visite officielle à Paris et est chaleureusement accueilli quand Laval est violemment haï. Pétain garde l’image du sauveur, de l’homme de Verdun.

A la libération on hésite entre tuer sans sommation ou monter des procès – c’est le temps de l’épuration. C. de Gaulle et le GPRF veut qu’elle soit légale et qu’elle légitime le pouvoir. Malgré tout il y a des épurations/règlements de compte aux échelles locales. C. de Gaulle concentre l’attention sur deux grands procès : Laval et Pétain – Laval sera fusillé et Pétain sera gracié et clamsera à 96 ans en prison (condamné pour Haute Trahison).

On prend rapidement des lois d’amnistie et on tourne vite la page. A l’époque, on ne jugeait pas Vichy pour les crimes raciaux mais pour « trahison de la France ».

« Hypothèque historique » - double héritage à porter : la défaite militaire de 40 (TOUT le pays s’est fait balayer en 6 semaines dont la République, c’est humiliant) et Vichy qui représente une faillite morale. Et pendant 30 ans on en parlera pas – C. de Gaulle (pour légitimer son pouvoir) et les communistes (pour leur parti et sa fame) vont construire un récit national de résistance.

Volonté de renouveau dans tous les domaines : on veut sortir de cette situation difficile et le GPRF comprend qu’il y a des risques d’explosion sociale. L’état d’esprit général veut faire connaitre au pays une sorte de ‘révolution’. On veut le retour de la démocratie (rejet de Vichy mais aussi du bordel de la fin de la Troisième), on réclame de la justice sociale et on plaide pour une plus grande intervention de l’État sur le plan économique (combattre les crises des années 30).

On est devant une feuille blanche, on a l’impression que tout est possible et le programme du CNR l’illustre bien. C’est tout un programme politique, économique et social de reconstruction. Il y a là-dedans une forte volonté de rupture.

La naissance de la IVe République

Il faudra attendre deux ans et demi pour établir un nouveau régime (c’est long).

Quelles sont les forces en présences ? 
  • Le Général de Gaulle – sa force c’est évidemment sa position de libérateur mais aussi sa réussite dans l’unification des mouvements de résistance et la stabilité qui s’ensuit. Il est vu comme un homme de droite. Il n’a pas de parti pour le soutenir. Il transcendera toujours les partis et les combattra toujours.
  • La Résistance – qui jouit dans certaines régions d’un pouvoir de fait mais qui reste divisée idéologiquement – les communistes, les socialistes, les démocrates-chrétiens.
  • Les partis politiques qui renaissent – chamboulement des rapports de force.
  • Le PC est le premier parti de France (gloire de la résistance et de l’URSS de Staline par ricochet avec Maurice Thorez à sa tête).
  • La SFIO renaît.
  • Les Radicaux sont laminés parce qu’ils sont assimilés à la Troisième.
  • Tous les partis de la droite traditionnelle sont discrédités par Vichy, par la collaboration.
  • Nouveauté : le Mouvement Républicain Populaire, fondé en 44 par Bidault, c’est un parti démocrate-chrétien.

Les partis à la libération semblent en retrait, ils semblent assez timides mais s’affirmeront progressivement et récupèreront tous plus ou moins l’héritage de la résistance. Il n’y aura pas de partis à proprement parler qui surgira de la résistance.

Le syndicalisme renait aussi et c’est probablement là qu’il est le plus puissant dans l’histoire de France.

La France profonde, souvent attentiste, se rallie à C. de Gaulle comme elle s’était ralliée à Pétain (mdr) et elle sera appelée à trancher dans les scrutins de la reconstruction politique.

Le gprf

Le GPRF – de 44 jusqu’en 46 – est créé par C. de Gaulle en juin 44 pour ne pas que la France tombe sous la tutelle des Américains. Il est présidé par C. de Gaulle qui cumule la double casquette « chef du gouvernement + chef de l’État ». Le GPRF s’étend du centre aux communistes – qui seront représentés pour la première fois.

C. de Gaulle veut renforcer à l’intérieur et à l’extérieur le pouvoir du GPRF. Il sera peu à peu reconnu par tous les Alliés – les Américains sont récalcitrants.

Il faut aussi reprendre en main des régions qui auront été laissées « en friche » après le débarquement – c’est le rôle des commissaires de la République envoyés par C. de Gaulle, ils ont les pleins pouvoirs et agissent en son nom. Le PC, modéré et légaliste, back up C. de Gaulle dans cette entreprise.

L’épuration est un problème ; la justice de la République doit châtier légalement et donc il faut limiter totalement les épurations sauvages – preuve de légitimité. On estime de 9 à 10k le nombre de tués. Au final c’est une épuration modérée – moins de 1k d’exécutés par la République au total.

La mise en place des nouvelles institutions

On attend 45 pour cela, la capitulation allemande. On est désorganisés, on ne peut pas matériellement organiser des élections. Les femmes votent aux municipales de 45 – pris par décret par le GPRF (donc sans vote). Ce sont les premières élections depuis 36.

Le 21 octobre 45 on vote pour deux choses :

  • Elire une assemblée nationale (législatives),
  • Référendum : « souhaitez-vous que l’assemblée qu’ils élisent ait des pouvoirs de constituante ? » donc, littéralement : « voulez-vous une nouvelle République, de nouvelles institutions ? ». Elle aurait 7 mois pour la rédiger en cas de oui, en cas de non on repartait sur la Troisième.

Tous les partis appellent à voter à voter oui – sauf le Parti Radical.

Résultats : 96,4% vote oui (faible abstention) : double rejet : Vichy et la Troisième.

L’Assemblée Nationale qui est élue est donc une Constituante. L’Assemblée Nationale glisse vers la Gauche : les communistes sont le premier parti de France avec 159 sièges. Les socialistes en ont 146. Le MRP fait une bonne percée (150) – trois quarts de l’électorat vote pour la gauche (des cocos au MRP). Les Radicaux sont 29. Peu de droite, encore entachée par la honte.

→ Le centre de gravité s’est déporté vers la gauche et montre la volonté de changement des Français.

C. de Gaulle remanie, prend en compte les résultats et considère les trois partis majoritaires : c’est le début du tripartisme. Cette coalition est solide (3/4 du paysage politique d’alors) et ils vont se montrer efficaces dans la reconstruction.

Le 20 janvier 46 C. de Gaulle démissionne de son poste de chef du GRPF.

  • Politique – ça le gave de voir son autorité contestée par l’Assemblée Nationale et les Partis (qu’il méprise).
  • Tactique – il est persuadé que la France ne peut se passer de lui, qu’il incarne la France et qu’on va le supplier de revenir et de guider le pays – il sera alors en position de force et pourra imposer ses vues notamment institutionnelles. Il attendra douze ans et demi mdr.

Le GPRF ne se maintient que grâce au maintien du Tripartisme.

Un premier projet de Constitution est proposé en mai 46, marqué par les communiste et le pouvoir législatif serait limité à une seule chambre et aurait beaucoup de pouvoir. Ce projet est rejeté par C. de Gaulle, le MRP est pas très chaud non plus et le référendum aboutit sur un « non ». Donc il faut donc réélire une Assemblée, ce qui ne modifie pas radicalement les rapports de force mais le MRP dépasse de peu les cocos et les socialistes déclines. Le MRP va donc plus imposer ses vues et en octobre 46 on en propose une nouvelle constitution et on l’adopte - pas par conviction mais parce qu’il faut en finir : un tiers vote non (8 millions), un tiers s’abstient (8,5 millions) et un tiers vote oui (9 millions).

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