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Le Langage

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arrasser de Dieu, parce que nous croyons encore à la grammaire. »

Heidegger se livre à une critique de la métaphysique et entend penser en dehors d’elle. Il remarque peu à peu qu’il ne pourra le faire qu’à condition d’abandonner le langage de la métaphysique qui est aussi celui de l’expérience quotidienne, de ce qu’il appelle le « on ». Ce langage est un langage qui a une fonction purement instrumentale d’objectivation et de représentation des étants. Le langage de la métaphysique enferme, fige les étants au lieu de les laisser être en les dévoilant. C’est pourquoi Heidegger se tourne vers le langage de la poésie (notamment celle Hölderlin). Or, la poésie révèle que l’homme ne possède pas la langue comme un outil parmi les autres mais, qu’au contraire, il baigne d’emblée dans l’élément de la langue. Ainsi, il est impossible de dire qu’il dispose de la langue car c’est la langue qui dispose de lui. Similairement, Merleau-Ponty va s’opposer à la conception commune selon laquelle il y aurait en premier lieu une reconnaissance, une perception par exemple, de la chose qui appellerait ensuite le langage, la dénomination. Pourquoi, écrit-il, nos pensées elles-mêmes paraissent-elles tout à fait indéterminées tant qu’elles n’ont pas été formulées. Merleau-Ponty prend l’exemple de l’écrivain qui lorsqu’il commence son livre ne sait pas avec une précision absolue ce qu’il va y écrire, l’acte même de l’écriture développant au contraire les pensées. Lorsque je dis « c’est un stylo », il ne faut pas croire que j’ai dans l’esprit un concept préexistant de stylo sous lequel viendrait sagement se ranger, grâce à la dénomination, ce stylo particulier. Au contraire, en nommant un objet, je l’atteins directement, sans la médiation d’une « idée » existant séparément. Pensez ici à l’enfant pour qui un objet n’est connu que lorsqu’il est nommé. Le langage n’est donc pas postérieur à la reconnaissance d’une chose, il est cette reconnaissance même.

On a ainsi pu voir qu’il était possible de considérer le langage comme une condition de la pensée et même d’identifier pensée et langage. Mais n’en va-t-il pas de même des rapports entre le langage et la culture en général ? Von Humboldt défend ainsi la thèse que le langage est ce qui rend possible la formation par l’homme d’un monde conceptuellement articulé dans lequel viennent prendre place toutes ses activités. Le monde des sons du langage est ainsi une certaine manière d’assimiler le monde des objets, de se l’approprier, de le « maîtriser ». Cassirer va prolonger cette idée en affirmant que c’est par la médiation de formes symboliques, au premier rang desquels le langage, que l’homme développe un monde proprement humain, un monde de la culture qui produit l’art, le mythe, la science, etc. Cette idée d’un rapport essentiel de la langue et de la culture est notamment reprise par des linguistes tel que Benvéniste. Il rappelle, d’une part, que le langage se réalise toujours dans une langue, autrement dit dans une société singulière et, d’autre part, que la société ou culture, en tant que système organisé de représentations régi par des codes (religion, lois, etc.) nécessite pour fonctionner le langage. Il y a donc coextensivité de la culture et du langage. C’est autour de la notion essentielle du symbolique que se noue « ce lien vivant entre l’homme, la langue et la culture ». Certains auteurs ont désiré pousser cette thèse jusqu’à ses limites extrêmes en posant que chaque langue déterminerait une vision du monde singulière

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