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Les paysans au 19 ème siècle

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Par   •  25 Juin 2020  •  Dissertation  •  5 551 Mots (23 Pages)  •  465 Vues

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LES PAYSANS AU XIXème SIECLE

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Le paysan est celui qui vit à la campagne du travail de la terre, de l’élevage, il renvoie à toute une culture parfois nommée « paysannerie » correspondant à l’ensemble des traditions distinguant les terroirs. Les paysans ne forment pas une population homogène bien que des caractéristiques communes comme leurs habitudes de vie existent, on dénombre de grandes disparités entre les différentes régions françaises et les différentes époques. Les plus modestes d’entre les paysans ont très peu de biens propres et travaillent donc pour autrui, comme métayers c'est à dire qui cèdent au propriétaire une partie de leur récolte ou comme ouvriers agricoles, les fermiers qui versent au propriétaire un loyer en argent bénéficiant pour leur part d’une condition et de revenus supérieurs.

La France  a hérité des siècles précédents d'une population nombreuse, majoritairement catholique et rurale et des élites riches, cultivées et sociables.

Mais la rupture révolutionnaire et la reconstruction napoléonienne qui marquent le passage du XVIIIème au XIXème siècle, ont entrainé l’émergence de nouveaux principes politiques et de nouvelles références collectives, et un renforcement des pouvoirs de la bourgeoisie aux dépends de l’aristocratie. L’urbanisation et l’industrialisation, le développement des classes moyennes et l’apparition d’une classe ouvrière ne doivent pas faire oublier que la France de ce siècle est l’image d’un double héritage : paysanne et bourgeoise.

 Les conséquences de cette époque ne vont pas sans faiblesses, la situation démographique est mauvaise, il y a un déclassement industriel par rapport à l’Allemagne et aux Etats-Unis, les conditions de vie restent dures pour le plus grand nombre.

En fait, c’est l’originalité de la vie politique qui singularise le plus fortement le pays des coups d’état et des révolutions aux yeux de ses voisins, et c’est cette prééminence du politique dans le XIXème siècle en France qui est la base de notre analyse sur la catégorie sociale la plus nombreuse à cette époque: les paysans.

Comment la condition de la classe paysanne évolue-t-elle tout au long du XIXème siècle ?

 Si l'on étudie de manière rigoureuse le XIXème siècle, nous pouvons alors en déduire que dans ce dernier, trois phases distinctes se sont succédées : premièrement, entre 1789 et 1815, soit entre l'Ancien Régime et la Restauration, la paysannerie va connaître une vraie révolution, tant juridique que sociale ; Ensuite de 1815 à 1870, la classe paysanne va connaître son apogée notamment grâce à des mutations lentes mais efficaces du point de vue du progrès technique par exemple. Enfin de 1870 à 1914, les années dîtes de « Crises » où la paysannerie connut un déclin notamment dû à la difficile intégration de la France dans l'économie internationale. Ces trois phases précédemment évoquées nous servirons de bases pour le plan de notre exposé.

I. La paysannerie entre l'Ancien Régime et la Restauration (1789-1815)

Tout d'abord, la classe paysanne apparaît au XVIème siecle du fait d'une révolution agricole. La jachère, terre laissée au repos permettant la maintenance de la fertilité des sols, va alors disparaître au profit de prairies artificielles et l'élevage va alors prendre de l'ampleur notamment avec les herbivores. Cet essor de troupeaux va apporter une quantité importante de fumier disponible pour épandre sur les cultures. De nouvelles plantes alimentaires comme le maïs et la pomme de terre ainsi que des plantes industrielles comme le lin ou le chanvre vont faire leur apparition et les récoltes catastrophiques vont peu à peu disparaître. C'est le début de la sélection de variétés végétales et de races animales plus productives, mais aussi moins rustiques et plus exigentes.

Le système de renouvellement d'assolement (réalisée à partir des prairies artificielles et non plus à partir des jachères) va être revu. L'utilisation des engrais existants va être plus réfléchie et plus diverse (purin, fumier, composte de fientes, tiges et herbes) tout comme les labours, l'aération des grains et quelques intuitions sur le bétail (art vétérinaire). Cela va alors impliquer tout simplement de nouveaux systèmes d'exploitations.

Ces changements marquent la révolution agricole qui va elle-même permettre la naissance de la classe paysanne.

Cette révolution agricole est très étroitement liée à la première révolution industrielle. Mais les deux ont travaillé mutuellement l'une pour l'autre. En effet, l'accroissement des rendements agricoles augmente la rentabilité et la valeur des terres, et permet de dégager des possibilités financières pour l'investissement dans du matériel. Parallèlement, la grande industrie fournit à l'agriculture de nouvelles machines révolutionnant les techniques alors en place. Par exemple, la moissonneuse-batteuse  va être mise au point en 1834, la nouvelle charrue en 1837 et les engrais chimiques sont créés en 1840. Ces instruments vont permettre une meilleure productivité.

L'agriculture du XVIIIème siècle est largement une agriculture de subsistance, caractérisée par la polyculture (culture de diférentes espèces végétales dans une même exploitation agricole) et l'autoconsommation. Mais cela va changer et va entraîner un nouveau départ pour l'agriculture et la paysannerie. En effet, les terres cultivées vont être considérablement étendues.

Au début du XIXème siècle, le monde paysan, marqué par une permanence des structures sociales et des techniques agraires, occupe une grande place dans la société française. La grande majorité des Français est alors composée de paysans mais le système agricole est encore très fragile et soumis à de nombreux aléas comme les perturbations météorologiques.

Mais la paysannerie va connaître une véritable révolution tant juridique que sociale un peu avant le début du XIXème siècle, en 1789 pendant la Révolution française. La paysannerie de l'Ancien Régime, période désignant les deux siècles précédant la Révolution, est marquée par un nombre important de pesanteurs, aussi bien dans le domaine agricole que dans le domaine social, la paysannerie est alors dominée et dépendante. En effet, il n'existe pas de véritable marché agricole a l'échelle nationale, ce n'est qu'une juxtaposition de systèmes agricoles régionaux  mal connectés entre eux. La Révolution va alors tenter de supprimer ces pesanteurs de l'ordre social qui pèsent sur le pays. Cette nouvelle classe paysanne va alors apparaître et se fédérer implicitement pour lutter notamment contre les ennemis de la liberté.

 

Auparavant, de nombreux paysans n'étaient pas propriétaires de la terre. Cette dernière constituait une véritable source de prestige pour ceux qui la possédaient (nobles, bourgeois urbains et clergés). Ceux-ci avant la Révolution possédaient plus de la moitié des terres et notamment les meilleures (les plus fertiles, moins exposées aux aléas climatiques).

De ce fait, on notait déjà de larges disparités de conditions, de revenu et de statut à l'intérieur même de la paysannerie de l'Ancien Régime. La majorité de cette classe était alors assez modeste et peu instruite.

La crise de subsistance de la fin du XVIIème siècle s'est généralisée en 1789 et l'on a bien assisté à une révolution paysanne au sein même de la Révolution de 1789.

Cependant, le monde paysan a très peu participé aux évènements politiques parisiens qui ont fait la Révolution puisque seulement deux députés du Tiers Etat (Sous l'Ancien Régime, il représentait l'ensemble des personnes qui n'appartenaient ni au clergé, ni à la noblesse et qui formait le troisième ordre du royaume) étaient des laboureurs. Mais les évènements révolutionnaires vont alors provoquer une lourde agitation notamment en Province que l'on va appelée la Grande Peur puisque la paysannerie va vouloir régler ses comptes avec la noblesse. L'Assemblée va alors abolir tous les privilèges de la noblesse le 4 Août 1789 et va donc libérer la paysannerie de ses anciennes contraintes économiques et juridiques.

Le second évènement qui va modifier la paysannerie est la vente des biens nationaux qui va pendant la révolution constituer une vaste redistribution des terres et permettre aux paysans de s'approprier la terre qu'ils ne possédaient que si peu. Cependant, cette redistribution a favorisé principalement le haut de la classe paysanne et la classe bourgeoise puisque la terre reste un placement très rentable. En effet, les paysans les plus pauvres n'ont pas eu les moyens d'acheter ces biens nationaux qui leurs auraient permis de s'approprier leurs terres.

Par suite, on assiste donc à un éclatement du groupe paysan causé par plusieurs facteurs comme le poids de la guerre qui va, lui, touché en masse la classe paysanne puisqu'elle est la plus présente sur le sol français. De plus, en raison des travaux des champs, les bêtes leurs sont réquisitionnées, et ils sont touchés au premier plan par l'appauvrissement, le brigandage et toutes les conséquences néfastes de la guerre.

Autre facteur de l'éclatement de la classe paysanne, celui de la vente des biens nationaux puisque celle-ci va créer une différence de richesse et de possession au sein même de la classe paysanne puisque les plus modestes ne seront toujours pas propriétaires de leurs terres alors que les moins pauvres pourront acquérir la possession de quelques terres. Les paysans vont alors se révolter contre la bourgeoisie des villes qui achètent "leurs" terres nouvelles ce qui va engendrer une véritable césure paysanne.

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