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Peut t On Vouloir Ce Qu'On Désire Pas?

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d’un manque dont la satisfaction procure du plaisir. Mais le désir est insatiable, et de ce fait, source d’insatisfaction toujours renouvelée. Il y aurait donc une opposition entre un sujet moral guidé par sa volonté et un sujet subjectif emporté par un désir insatiable par essence. La volonté semble procéder de la raison ; le désir, de l’impulsion. Mais notre raison, influencée par notre inconscient, n’est-elle pas, elle aussi guidée par nos désirs ? Il est donc intéressant de se demander si un vouloir apparemment dépourvu d’un rapport à un désir existe réellement. Sommes-nous capables de soumettre notre volonté à des instances plus rationnelles que celles du désir ?

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Philosophie

(3ème partie)

Sujet 117

Corrigé du professeur_____________________________________________

Introduction

La question « Peut-on vouloir ce qu’on ne désire pas ? » peut être reformulée de la façon suivante : « Sommes nous capables de vouloir ce que nous ne désirons pas ? ». En effet, la notion de possibilité se confond ici à celle de capacité. Vouloir et désirer sont souvent synonymes dans le langage courant, si l’on s’arrête à cette synonymie, la réponse à la question est négative. En revanche, confronter les notions de volonté et de désir permet de mieux pénétrer la problématique du sujet. En effet, un acte volontaire peut être défini comme un acte trouvant son principe dans une libre décision du sujet. À la différence du désir, qui semble être un penchant subi, la volonté est un principe actif par lequel l’homme affirme sa capacité à se détacher de ses désirs et pose ainsi sa liberté. Le désir, quant à lui, est d’abord la prise de conscience d’un manque dont la satisfaction procure du plaisir. Mais le désir est insatiable, et de ce fait, source d’insatisfaction toujours renouvelée. Il y aurait donc une opposition entre un sujet moral guidé par sa volonté et un sujet subjectif emporté par un désir insatiable par essence. Ainsi la volonté semble procéder de la raison, le désir, de l’impulsion. Mais notre raison influencée par notre inconscient, n’est-elle pas, elle aussi guidée par nos désirs ? Ne s’agit-il pas alors d’une volonté soumise à un désir plus profond ? Une volonté sans désir peut-elle s’exercer ? Il est intéressant de se demander si un vouloir apparemment dépourvu d’un rapport à un désir existe réellement. Sommes-nous capables de soumettre notre volonté à des instances plus rationnelles que celles du désir ?

Plan du développement

I) Le désir nous trompe 1) Le désir est insatiable et contradictoire - Argument 1 - Le désir est contradictoire car il veut et ne veut pas être satisfait : une vie sans désir ne serait-elle pas dépourvue d’intérêt ? - Argument 2 - Aucun objet ne peut satisfaire pleinement le désir, ainsi, il est illimité, insatiable et sans cesse guetté par la démesure. Référence : Platon, dans le Gorgias compare l’homme qui désire à un tonneau percé qui ne peut jamais être rempli. 2) La satisfaction de certains désirs entraîne plus de troubles que de réjouissances - Argument 1 - Si le désir est insatiable, il risque d’entraîner l’homme dans des excès et de faire son malheur. L’homme est malheureux parce qu’il désire trop et mal. Il faut apprendre à limiter ses désirs. Références - La morale stoïcienne préconise d’apprendre à désirer seulement ce que l’on peut atteindre, en restant dans les bornes du raisonnable. La morale épicurienne préconise quant à elle de s’arracher à la peur superstitieuse de la mort et des dieux et de s’en tenir aux désirs naturels et nécessaires.

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- Argument 2 - Le désir est dangereux, précisément parce qu’il ne peut être satisfait. Le comportement humain est une perpétuelle marche en avant du désir. Sitôt satisfait, il se porte sur un autre objet, et ainsi de suite à l’infini ; mais comme les objets désirables ne sont pas en nombre illimité, mon désir se heurte tôt ou tard au désir d’autrui. Référence - Hobbes, dans le Léviathan montre que, parce qu’il est un être de désir, l’homme naturel est nécessairement violent. 3) Nous sommes soumis à la contingence, le désir aussi Si, comme le dit Sartre dans l’Etre et le Néant, nous sommes « jetés dans le monde », vouloir ce qu’on ne désire pas, c’est assumer de façon lucide une liberté à laquelle nous sommes condamnés, à laquelle nous ne pouvons échapper. En effet, l’incompatibilité entre une conscience transparente et l’opacité des choses témoigne de l’inaccessibilité de l’absolu auquel tend la conscience. Tel serait l’objet du désir : inaccessible. Nous serions ici obligés de vouloir ce que nous ne désirons pas d’après le constat que nous ne pouvons faire autrement. II) La force du désir 1) Le désir en tant que mouvement vers l’absolu - Argument - Nous éprouvons sans cesse des désirs. Désirer semble être l’essence de la vie qui sans cesse nous entraîne au-delà de nous-mêmes : vers les objets extérieurs pour nous les approprier, ou vers un idéal de nous-même. Référence - Spinoza a fait du désir l’essence même de l’homme. Ainsi, désirer n’est pas un phénomène accidentel mais bien le signe de notre condition humaine. C’est le signe d’un manque : on ne désire que ce que l’on a pas. Il y aurait au cœur de l’homme une absence de plénitude et un inachèvement qui aspireraient à se combler et qui seraient à l’origine de la dynamique même de l’existence. Le désir ne serait donc pas du côté de la passivité mais du côté de l’action. 2) Le désir en tant que recherche du bonheur - Argument - Pour atteindre le bonheur, il faut apprendre à ne pas se laisser emporter par des désirs insatiables. Se laisser aller à l’assouvissement de tous ses désirs serait non seulement irréalisable mais aussi non souhaitable car cela ne nous conduirait pas pour autant vers le bonheur. Transition - Le désir, sans la volonté et la raison conduirait l’homme à sa perte. Autrement dit, il s’agit d’apprendre à contraindre ses désirs, à vouloir ce que l’on ne désire pas vraiment ou tout au moins à contrôler ses désirs. III) La volonté : un désir compris et maîtrisé 1) La volonté contre les désirs - Argument - Nous avons vu que laisser libre cours à l’assouvissement de tous ses désirs conduirait l’homme à sa perte. Il est donc nécessaire qu’il fasse appel à une faculté qui lui est propre, la volonté, pour exercer un contrôle sur ses

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