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Philo. Peut-On Se Passer d'Un Maitre ?

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la première autorité à laquelle nous fûmes soumis. Cela veut-il dire que nous aimons obéir ? Sans aucun doute, nous ne pouvons vivre sans obéir car même dans les loisirs (qui vient du latin licere qui signifie « être permis »), qui sont sensés être le moyen de s’évader, d’être libre, nous avons instauré des règles. Même dans les arts, qui sont l’expression sans limites des Hommes, on trouve des règles (ex le solfège) . Les artistes suivent des mouvances; obéissent à des codes pour créer. La règle, la loi fixe une limite en deçà de laquelle nous nous sentons rassurés.

La fin de la scolarité, la libération semble effective, et de nouvelles possibilités s’offrent à nous, mais la découverte du monde du travail et ses obligations, ses contraintes est une nouvelle désillusion… « Le domaine de la liberté commence là où s’arrête le travail déterminé par la nécessité » Karl Marx qui affirme qu’on est libre que lorsqu’il n’est pas nécessaire de travailler pour gagner de quoi vivre. Cependant, même en imaginant n’être pas obligé de travailler pour suffire à ses besoins, on ne peut échapper aux lois établies par la société.

« La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres » [John Stuart Mill] C’est cette définition qui est appliquée dans nos société, qui montre bien que la liberté n’est pas absolue, qu’elle est subalterne à l’obéissance. Sommes nous libres de transgresser les lois ? Avons-nous le choix ? Cela revient à se poser la question du libre arbitre. Sommes nous Libres ? C’est à cette question que Lafcadio, héro du livre d’André Gide Les Caves Du Vatican a essayer de répondre. Pour cela il devait commettre un acte gratuit, c’est-à-dire qui n’obéisse à aucun motif. Il est assis dans un train où les portes s’ouvrent directement sur la voie, avec pour seul compagnon de nuit à partager son compartiment, un vieux monsieur du nom d’Amédée Fleurissoire. Alors que Lafcadio regarde le vieux bonhomme, il se prend subitement d’une pensée des plus saugrenues. Comme il tient là, sous sa propre main, la poignée de la portière, il lui suffirait juste de la tirer et de pousser son compagnon de voyage en avant. Qui le verrait ? C’est sûr, on n’entendrait même pas un cri dans la nuit. Acte libre par définition car indépendant de toute contrainte. D’autant qu’en lui-même il ne présente aucun sens, ne répondant à aucun critère de vengeance, de haine, de méchanceté, ou de pitié, etc. Se rajoute également à l’acte, le crime immotivé. Pas de mobiles du crime. Aucune motivation de la part du meurtrier. Donc selon Lafcadio, aucun lien entre l’acteur et l’acte. Et qui plus est aucune relation entre le protagoniste du meurtre et Amédée Fleurissoire. Autre soin particulier que Lafcadio porte afin de renforcer la gratuité du crime : remettre tout au hasard et compter, pour soumettre sa décision, à l’apparition d’un feu dans la nuit. Le caractère fortuit de l’acte le rend dépourvu d’intention consciente, donc de motivation intrinsèque.Et le crime a lieu… Est-ce un acte complètement gratuit pour autant ?

Lafcadio à tué « le petit vieux » pour se prouver qu’il était libre, son acte obéissait donc au motif de commettre un acte sans motif… Spinoza affirmerait que Lafcadio est comme l’alcoolique qui croit désirer librement la boisson alors qu’il en est dépendant. Il est victime d’un désir dont il ignore la cause . « L’homme n’est pas un empire dans un empire » Selon Sigmund Freud, il serait motivé par des tropismes inconscients. Et enfin Luther expliquerais que c’était le destin de Lafcadio de tuer le vieillard, obéissant aux Lois Divines.

« On ne commande à la nature qu’en lui obéissant » [Bacon, Novum Organum] les lois de la nature sont inviolables. Personne ne peut échapper à l’apesanteur terrestre, aucun être humain ne peut respirer sous l’eau…

Nos actes obéissent parfois à la morale, ou à des valeurs « suprêmes » . Prenons l’exemple de la bataille des Thermopyles (-480 av J.V) où 300 soldats spartiates menaient par le roi Léonidas ont combattus pendant 3 jours jusqu’aux derniers contre l’envahisseur Perse. Ils se sont sacrifiés au nom de Sparte et de ses lois, pour l’honneur et la gloire… Voilà pourquoi au sommet du Mont Kolonos (Péloponnèse), théâtre de l‘ultime résistance, on peut lire sur un mausolée en hommage à leur courage et à leur sacrifice l’inscription suivante du poète Simonide Céos : « Passant, va dire à Sparte que nous sommes morts ici pour obéir à ses lois fondamentales »

Les Hommes ont-ils toujours connu la servitude ? Les chevilles humaines sont-elles enchaînés depuis la nuit des temps ?

C’est l’hypothèse émise par Rousseau d’une époque de l’humanité où nous vivons sans nous plier sous le poids de la société et de ses lois: l’Etat de nature. A cet époque lointaine, antérieure à la société, où les hommes vivaient seuls en harmonie avec la nature: c’est l’Indépendance. L’homme de la nature est « un animal stupide et borné ». C’est-à-dire que ses besoins sont limités donc facile à satisfaire, ce qui lui évite d’en devenir esclave. Stupide car sa raison n’est pas développée. En effet la raison et les passions n’existent que dans la vie sociale. Ainsi l’Homme à L’Etat de nature est libre, et n’obéis à personne si ce n’est à la loi naturelle. En effet, L’Etat de nature était un état régit par des lois qui s’exprimaient par l’intermédiaire de deux sentiments :

D’abord l’amour de soi, tropisme qui commande à tous les individus de se maintenir en vie. Puis la pitié. Ce sentiment est d’autant plus fort que la raison (qui permet de prendre de la distance) est muette. Ces deux sentiments empêchent l’Homme de faire un usage excessif de sa liberté.

Il est impossible pour nous de revenir à cet état de grâce, nous vivons en société et cela implique de vivre avec les lois. Elles sont là, c’est un fait. Mais sommes nous pour autant obliger de les respecter ? Vous me répondrez que nous y sommes contraint si nous ne voulons pas finir en prison. Mais ces même prison qui vous terrifie sont la preuve que les lois peuvent être transgressées. En réalité, rien ne nous oblige à obéir, même la sanction n’a aucun pouvoir… Obéiriez vous à des lois qui vous semblent injustes, contraires à la moral ? Le risque d’être torturé par la Gestapo vous empêcherez de cacher un juif condamné à une mort certaine ? Nous avons le choix de désobéir, selon Descartes notre volonté est infinie. Ainsi ma dépendance vis-à-vis de l’extériorité ne dépend que de moi. Si je refuse d’obéir, personne ne pourra m’y contraindre. Comme le dis Shakespeare dans la pièce Jules César « Tout esclave à en ses mains le pouvoir de briser ses chaînes ». Le tout est d’assumer la responsabilité de ses choix. « La liberté implique des responsabilités. C’est pourquoi la plupart de Hommes la redoutent » [ Georges Bernard Shaw Maximes Pour Révolutionnaires]

Peut-on être libre sans impunité ? Sans risquer être condamné ? Le seul moyen d’assouvir ses désirs sans avoir à obéir, c’est être au dessus des lois et de contraindre les autres à sa volonté : c’est l’image du tyran ou du maître. Le tyran est libre d’accomplir ses désirs, il ne risque pas d’être poursuivi ou condamné car c’est lui qui incarne la Justice. Cependant le tyran ne bénéficie pas d’une liberté absolue car il est esclave de ses désirs, de sa quête d’honneur et de pouvoir. De

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