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Rumours Of a Hurricane Tim Lott

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’une amitié masculine et qui gagne aussi un prix, le Whitbread First Novel Award. C’est en 2002 avec Rumours of a Hurricane, que Tim Lott propose à son lecteur un portrait de la working class durant les années 1980, sous l’empire de Margaret Thatcher.

L’extrait de Rumours of a Hurricane que nous allons étudier offre un tableau saisissant de ce qu’on a appelé la Wapping Dispute. Ce conflit social permet à Tim Lott de décrire une grève dans les années 1980 alors que le pays est dirigé d’une poigne de fer par Margaret Tatcher. Nous étudierons donc dans un premier temps le mouvement de grève et les remous qu’il provoque, puis nous nous intéresserons à la violence qui imprègne cet épisode, enfin nous nous interrogerons sur les valeurs que ces comportements (tant des grévistes que des forces de l’ordre) font apparaître.

I. L’évocation de la Wapping Dispute et du déclin des Trade Unions

Les années 1987-1986 sont considérées comme relativement calmes socialement. En effet, la grève des mineurs menée par Arthur Scargill suite à l’annonce gouvernemental du projet de suppression de 20 000 emplois, grève qui, commencée en mars 1984, ne s’achève qu’en 1985, avait marqué l’opinion mais montrait déjà le déclin des Trade Unions. Cependant la Wapping Dispute quoique moins connue, est aussi un moment charnière dans l’histoire des Trade Unions, elle symbolise elle aussi leur affaiblissement.

l.1-2 Spring 1986 […] Charlie, in a cloth cap and thin brown scarf, sits on a concrete bollard in the fading dusk, now being supplanted by blazing spotlights from within Fortress Wapping.

La Wapping Dispute commence le 24 janvier 1986 : ce jour-là 6000 travailleurs du journal News International se mettent en grève. Dès que la grève fut annoncée tous ceux qui devaient participer à l’action collective furent licenciés. News International avait construit et équipé clandestinement une nouvelle imprimerie dans le quartier londonien nommé Wapping, et lorsque les syndicats ont annoncé la grève, News International aidé par plusieurs entreprises, put commencer à faire fonctionner son nouveau site. Le syndicat pressait ses membres de continuer la grève, pourtant plusieurs membres ont commencé à travailler à Wapping. La grève s’effondra seulement le 5 février 1987, pendant plus d’un an près d’un millier de travailleurs furent sans emploi et sans salaire. Cependant la nouvelle entreprise installée à Wapping fonctionnait grâce à de nouvelles technologie et à un autre personnel fourni par d’autres entreprises si bien qu’aucune journée de travail n’a été perdu pendant toute la durée de la grève. La lutte sociale de 1986 apparaît ainsi comme un échec total.[2]

Le roman situe l’action au printemps 1986 : la grève est donc commencé depuis déjà plusieurs mois. On remarque l’identité ouvrière de Charlie Buck est inscrite, presque de façon programmatique, à travers ses vêtements et en particulier cloth cap qui faisait partie des habitudes vestimentaires de la working class et en particulier des ouvriers manuels.

Le mot Fortress appartient déjà au lexique de guerre : c’est ainsi que le mouvement social est conçu : c’est un conflit, une lutte, voire même, à la l.11, une guerre.

l.11 Like the last big action in ’79, it has the texture of a kind of war : long periode of boredom, interspersed with moments of excitement, rage, even fear.

La référence à 1979 est très importante. En effet, cette année est historique, c’est elle qui détient le record du nombre de conflits sociaux à savoir 4600 et le nombre de journée de travail perdues, 30 millions ![3] En janvier 1979 les routiers se mettent en grève, c’est le point de départ de ce que les médias ont appelé « l’hiver du mécontentement » (Winter of discountent) en référence à une citation du Richard III de Shakespeare. Il ne s’agit pas d’une grave crise sociale mais elle succède à tant d’autres que la lassitude gagne l’opinion. Six semaines d’arrêt dans les services publics paralysent le pays. Londres, envahi par les ordures qui s’accumulent dans les rues, donne une impression de fin du monde. Ou est-ce seulement la fin d’un monde ?[4]

Par ailleurs la métaphore de la guerre est très importante. Nous reviendrons plus tard sur les violences qui ont lieu dans ce contexte qui permettent de justifier cette métaphore.

l.22-26 He looks behind him (…) he wonders what whales have got to do with anything.

Dans cet extrait du texte, on sent une forme “d’impureté” du mouvement social. Notamment avec l’introduction, ici presque comique, du slogan « Save the Whales » qui pourrait être attribué à Greenpeace, organisation internationale fondée au Canada en 1971 luttant contre la pêche à la baleine mais aussi contre la pollution industrielle et le nucléaire[5]. Le courant écologiste prendra de plus en plus d’importance dans les années 1990 mais sa présence au sein d’une grève des imprimeurs apparaît incongrue.

Au milieu des bannières des syndicats, d’autres drapeaux apparaissent, peut-être un peu moins surprenants mais qui symbolisent eux-aussi la perte de cohérence et de cohésion du mouvement ouvrier et le déclin des Trade Unions. On remarque le sigle SWP pour le Socialist Worker Party. Ce parti avait un département dit « industriel » pour coordonner son action avec celle des Trade Unions. Alors que le syndicalisme des Trade Unions est modéré, l’action du SWP est un peu plus radicale, fondée sur une propagande sans nuance[6].

Mais plus radical encore est le groupe anarchiste Class War fondé par Ian Bone en 1983. L’organisation publiait un journal qui visait le public des jeunes anarchistes et des punks, proclamait que 75% de la population anglaise appartenait à la working class[7] (chiffre bien éloigné de la réalité qui avoisine plutôt les 40%) et demeure un groupe extrémiste. Le texte le montre bien en mentionnant les « balaclavas » que les membres du groupe portent comme un uniforme (qui n’est pas sans rappeler ceux des groupuscules fascistes des années trente) et en donnant à voir la violence manifestée par ces jeunes gens avec la tête de cochon brandie comme une arme ou comme un trophée.

Ces différents groupes (Greenpeace, SWP, Class War) , sans influence réelle (du moins à l’époque) nuisent à la cohérence et à la cohésion de l’action des Trade Unions mais tendent également à diminuer leur crédibilité. Néanmoins si les Trade Unions sont affaiblis en ce printemps 1986 c’est aussi par l’action du nouveau gouvernement et surtout des résolutions de Margaret Thatcher.

II. La violence de la répression : l’ère de la « Dame de Fer »

l.5-8 But they are only six pickets allowed outside the gates. The rest of the 6,000 or so demonstrators and pickets are kept back (…) keen for a fight

Le mot “allowed” introduit clairement la notion de loi et de règlement. En effet et dès 1980 Margaret Thatcher commence à règlementer l’action des syndicats afin d’atteindre ce qui est un des objectifs majeurs de son action gouvernementale : diminuer la puissance syndicale. En 1980 adopté l’Employement act qui interdit toute action fondée sur la revendication d’un avantage obtenu dans une firme ou une branche voisine. On limite la possibilité du monopole syndical d’embauche là où il n’existe pas encore, et la possibilité des grèves de solidarité. En 1982 on facilite les licenciements économiques, on autorise les actions en justice contre un syndicat reconnu coupable de manœuvres illicites, et on déclare illégales les grèves qui n’auraient pas une fin professionnelle, les grèves de solidarité et les grèves qui visent à imposer le closed shop (i.e empêcher l’entreprise de fonctionner) Mais la loi la plus importante est sans doute celle de 1984 qui impose une consultation à bulletin secret avant chaque grève, consultation qu’il faut organiser quatre semaines à l’avance. La loi de 1984 soumet aussi les dirigeants syndicaux à une confirmation tous les cinq ans de leur mandat à travers un vote à bulletin secret.

Le bras de fer durant la grève des mineurs de 1984-85 et même durant la Wapping Dispute aboutit à la victoire des nouvelles règles de Thatcher. Cette victoire ne se fait pas sans tension et violence : en mars 1984 un mineur du Yorkshire est tué. La Wapping Dispute est elle aussi montrée comme un affrontement violent entre les forces de l’ordre et les ouvriers. Les forces de l’ordre sont données à voir sous un angle particulièrement peu flatteur : la violence semble totalement leur fait et les ouvriers sont totalement démunis face à eux. Il y a ici une part de réalité au sens où effectivement les forces de police sont armées ( « Many carry shields and batons) et disposent d’une cavalerie (« some mounted, most on foot ») le jeu de force est inégal. Mais les forces de l’ordre, à la différence des syndicats, ont la loi et le gouvernement dans leur camp, et sans doute à cause de ça que le combat des ouvriers est d’autant plus vain.

Néanmoins la violence ne vient pas uniquement des forces de l’ordre. Les manifestations des syndiqués n’ont pas été aussi pacifiques que les responsables syndicaux l’avait promis. Nombres de provocation vient des grévistes. La tête de porc empalé constitue déjà en soi une violence symbolique et une provocation non masquée. Dans la réalité

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