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Traité de paix Egypto-hittite

TD : Traité de paix Egypto-hittite. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  29 Avril 2020  •  TD  •  1 829 Mots (8 Pages)  •  626 Vues

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Au XIVe siècle avant Jésus-Christ, les relations entre l’Egypte et le Hatti sont plutôt correctes. Le Proche-Orient est déjà, et cela depuis longtemps, le centre d’attentions politiques des puissances locales. Par sa proximité avec l’île de Chypre, des cités comme Bylos ou Ugarit ont connu leurs heures de gloire dans le commerce. Cela, grâce aux richesses présentes sur cette île, à savoir le cuivre et l’étain, matériaux composant le bronze lui-même et qui est nécessaire à la fabrication d’ustensiles ou d’armes. Cette région est également célèbre pour deux de ses richesses naturelles, le cèdre et le cheval, ce dernier étant fort domestiqué par les Hourrites. Ceux-ci composaient l’essentiel de la population du royaume de Mitanni, qui exerçait son influence de puis le Zagros jusqu’à la région qui nous intéresse. Nous assistons ainsi à un contexte géopolitique caractérisé par une compétition entre Etats pour l’accès au bronze. Les pharaons du Nouvel Empire, au cours du conflit egypto-hittite, s’efforcèrent de contrôler les importations du cuivre de Chypre, indispensable à l’adversaire, afin de le contraindre à laisser les exportations d’étain vers l’Egypte. Les Hourrites composaient la majorité de la population du royuame de Mitanni qui, à cette époque, est divisé en deux, se composant d’abord à l'ouest du Shattiwazza soutenu par les Hittites du roi Arnuwanda II et à l'est du Shuttarna III soutenu par l'assyrien Assur-uballit I. Le Nord de la côte méditerranéenne est ainsi sous influence hittite alors que le sud depuis l’ouverture du Nouvel Empire, connaît l’influence égyptienne. Mais deux Etats vassaux égyptiens, Amaru et Qadesh, passent du côté hittite. Akhénaton, ne réagit pas, mais au XIIIe siècle, une nouvelle dynastie arrive au pouvoir en Egypte, et décide de reprendre ses anciens Etats vassaux aux Hittites. Le Pharaon déclare donc la guerre au royaume du Hatti. La crise paroxystique de ces deux antagonistes fut la bataille de Qadesh, aux environs de 1274, opposant Ramsès II à Muwatalli, successeur de Muwatalli. Les Hittites fondèrent un Etat puissant dans la boucle du fleuve Halys, en Anatolie centrale, leur capitale étant Hattousas. Au IIe millénaire avant notre ère, cet empire devint l’une des deux puissances de cette époque en dominant l’Anatolie durant plusieurs siècles.

Ramsès II, né aux alentours de -1304, appelé aussi Ramsès le Grand, est le troisième pharaon de la XIXe dynastie égyptienne. Il règne de -1279 à -12132. Son règne d'une exceptionnelle durée pour l'époque couvre la moitié du nombre d'années que comprend la XIXe dynastie. Il fait bâtir de nombreux monuments à travers tout le pays et fait sculpter de très nombreuses statues à son image. Il fait également graver son nom sur la quasi-totalité des temples. Cette quantité importante d'objets d'arts et d'éléments architecturaux à son nom explique que l'on retrouve sa trace dans presque tous les départements d'antiquités égyptiennes. Il est, sans nul doute, le pharaon qui incarne le mieux, aux yeux de nos contemporains, la puissance des rois de l'ancienne Égypte. Pendant son règne de 67 années, le rayonnement de la civilisation pharaonique est considérable. Pourtant différentes raisons comme la montée en force des assyriens, des famines ainsi que des épidémies pour les Hittites et l’apparition des Philistins, un Peuple de la Mer, pour les Égyptiens poussent les deux puissances, égyptiennes et du royaume de Mitanni, à s’allier. Cette alliance diplomatique est précisément l’objet de l’extrait que nous étudions. Ce traité, contracté entre Ramsès II et Hattushili III, est le premier traité de paix connu historiquement puisqu’il aurait été conclu autour de 1259 avant J-C. Il est également une des premières traductions, puisqu’il existe une version hittite, gravée en accadien, la langue de la diplomatie de l’époque, sur une tablette de terre, ainsi qu’une version égyptienne, gravée en hiéroglyphes sur une stèle du temple de Karnak, conservé au musée archéologique d’Istanbul. Il orne aujourd’hui les murs de l’édifice de l’ONU à New York. Cependant, le préambule reste vague dans la version hittite, tandis que la version égyptienne, rédigée de manière plus précise et directe, fait clairement référence à un conflit et donc une guerre. Les deux versions du traité sont étudiées.

En quoi ce traité de paix, grâce à la présence des Dieux et l’évocation du futur, permet-il d’assurer l’égalité des deux contractants ?

Nous sommes d’abord incontestablement frappés par une presque parfaite symétrie dans ce traité, qui va permettre aux contractants de se tourner vers le futur sous les auspices des dieux.

I/ L’égalité des deux contractants prouvée grâce à la symétrie du traité

Le traité de Qadesh, signé entre Ramsès II et Hattousil II, est le plus ancien traité de paix connu. Il est structuré de manière presque totalement symétrique.

A- Une supériorité inexistante

Les deux titulaires nommés aux lignes 1 et 17 avec les expressions « la Majesté du roi de Haute et Basse Egypte » et « le grand prince de Hatti Hattousil », sont placés sur le même piédestal. Aucun ne doit paraître plus glorieux que l’autre. Effectivement, tous deux sont énoncés avec des adjectifs qualificatifs, pour le roi égyptien « Sa Majesté », « doué de vie pour toujours et à jamais », « grand souverain », « le héros »… ; pour Hattousil « le grand prince de Hatti », « le héros » … Certaines de ces qualifications sont même identiques pour les 2 protagonistes.

B- Une symétrie au sein des engagements

« Réciprocité de la clause » Lignes 44 + 57, cette expression est valable pour l’ensemble du traité puisque toute obligation valable pour l’un, est valable pour l’autre. En effet, ce traité de paix politique, garanti l’égalité des deux contractants en respectant le système d’engagements réciproques. Par exemple, les différents articles du traité prévoient qu’aucune hostilité ne sera entreprise entre les deux nations (paragraphe 7) ; que les réfugiés politiques et les criminels seront rapatriés ( paragraphe 10) ; ainsi qu’une entraide en cas de rébellion ou de menace extérieure (paragraphe 8).

D’autre part, la monarchie hittite se caractérisait par sa la position indépendante de la reine qui jouait un rôle important dans les affaires de l’Etat et les documents officiels l’associent souvent à son époux. Ce traité de paix atteste de son sceau officiel « sceaux du couple royal hittite » en Annexe.

Mais ce traité de paix ne garanti pas exclusivement l’égalité des deux contractants, il permet également de jeter un regard vers le futur afin d’oublier un passé douloureux.

II/ L’évocation d’un avenir à construire permettant d’oublier le passé

A- Un passé douloureux

« le grand prince du Hatti ne peut plus s’emparer illégalement d’une quelconque portion du pays Égypte, ni Ousetmaatrê Sétepenrê, le grand souverain d’Égypte s’emparait désormais illégalement

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