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Adam Simth Vs David Ricardo

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travail qu’avant et la même productivité, consommer davantage des deux produits.

S’en tenir à la présentation de cette opposition entre Smith et Ricardo, c’est oublier que les deux analyses ne poursuivent pas le même objectif et s’opposent sur des points essentiels.

Adam Smith combat les idées des "mercantilistes". Ces derniers considèrent qu’il faut absolument éviter tous les échanges qui pourraient conduire à réduire le stock d’or national. Il faut vendre mais il faut éviter d’acheter.

Cette approche qui voit dans l’exportation un gain et dans l’importation une perte domine la pensée économique de la fin du XVIème siècle au milieu du XVIIIème siècle. Le but de l’échange est d’amasser de la richesse, il faut donc que la nation dépense (importe) moins qu’elle ne gagne (exporte). Les surplus permettent d’amasser de l’or, les déficits en font perdre.

Adam Smith s’attache donc à montrer les bienfaits qu’on peut attendre de la réciprocité des échanges.

Dans les Leçons de Jurisprudence (1762-1763), il soutient que tout échange volontaire améliore la situation des agents qui y participent. « Car la cause même de l’échange est que vous avez plus que moi besoin de mes biens et que j’ai davantage besoin des vôtres que vous. Et si la négociation est conduite avec une prudence ordinaire, l’échange doit être avantageux pour les deux. Il doit en être de même pour les nations. »

Dans Recherches sur la nature et les causes de la richesse des Nations (1776), il reprend cette intuition et affirme que l’échange international accroît la valeur du produit et le taux de profit. « Quand le produit d’une branche donnée d’industrie dépasse ce qu’exige la demande du pays, le surplus doit être envoyé à l’extérieur, et échangé contre quelque chose pour lequel il y a une demande dans le pays. Sans cette exportation, une partie du travail productif du pays doit cesser, et la valeur de son produit annuel diminuer (...) Ce n’est que grâce à cette exportation que ce surplus peut acquérir une valeur suffisante pour compenser le travail et la dépense pour le produire. »

Il contredit ainsi l’argumentation des mercantilistes : "La maxime de tout chef de famille prudent est de ne jamais essayer de faire chez soi la chose qui lui coûtera moins cher à acheter qu’à faire. [...] Ce qui est prudence dans la conduite de chaque famille en particulier ne peut guère être folie dans celle d’un grand empire" [2].

David Ricardo combat pour l’établissement du libre échange, parce qu’il y voit un moyen d’augmenter ou de maintenir les taux de profit à un niveau permettant d’accumuler du capital. Il s’agit pour lui, clairement de retarder les effets de loi des rendements décroissants, de repousser dans le temps l’échéance de l’état stationnaire.

Il rejette la thèse de Smith : le commerce n’augmente pas la valeur du revenu bien qu’il permette d’accroître la masse des marchandises consommées et la somme des satisfactions. En effet, la valeur de tous les biens étrangers qui sont importés est mesurée par la valeur des biens domestiques donnés en échange. [3].

La valeur des importations ne serait pas plus grande si, par la découverte de nouveaux marchés, les résidents obtenaient deux fois plus de marchandises pour une quantité donnée des leurs. L’ouverture de nouveaux marchés accroît la richesse des agents, c’est-à-dire la quantité des biens nécessaires, agréables ou commodes à la vie dont ils disposent, mais non la valeur du produit. [4]

Adam Smith affirme que les échanges internationaux accroissent les profits du capital. Selon lui si les produits des résidents trouvent de nouveaux débouchés à l’étranger, le taux de profit du capital s’élèvera dans les secteurs exportateurs et le capital s’investira dans ces activités. Dans les autres secteurs, la production diminuera. Le déséquilibre entre la demande et l’offre y entraînera une hausse des prix qui permettra au capital d’y obtenir un taux de profit aussi élevé que dans les secteurs exportateurs. L’égalité des taux de profit résultera de leur augmentation générale.

David Ricardo soutient, au contraire, que le taux de profit des activités exportatrices diminuera rapidement pour rejoindre le niveau général. Selon lui, le stock de capital dans les activités anciennes ne diminuera que si la demande de biens y est moindre et, dans ce cas, le prix de ces biens n’augmentera pas. Mais, il n’y a aucune raison qu’il en soit ainsi car la variation des importations a pour contrepartie une variation d’égale valeur des exportations. Si les sommes consacrées à l’achat de marchandises étrangères augmentent, on ne pourra pas en consacrer autant à l’achat de produits domestiques et la fraction du capital qui était employée à la production de ces biens deviendra disponible. Mais, simultanément, il faudra en employer davantage à la fabrication de produit exportés.

Ce n’est pas l’ouverture de nouveaux marchés qui augmente les profits. Ils ne peuvent être augmentés que par une baisse des coûts salariaux et cette baisse ne peut découler que d’une réduction du prix des denrées nécessaires aux travailleurs.

Si l’extension du commerce extérieur permet aux travailleurs d’acquérir à moindre frais les biens qu’ils consomment, les profits augmenteront. Si les marchandises achetées à l’étranger sont exclusivement consommées par les riches, les profits resteront inchangés mais les capitalistes verront leur situation s’améliorer puisque avec le même montant des profits ils pourront se procurer davantage de biens.

C’est ce raisonnement qui justifie l’engagement politique de Ricardo qui entre à la Chambre des Communes en 1819 et sera jusqu’à sa démission pour des raisons de santé en 1823 (peu de temps avant sa mort) un ardent partisan de l’abolition des "corn-laws" [5], ces droits de douanes qui augmentent le prix du pain et par contre coup, les salaires des ouvriers anglais.

C’est un des moments forts du triomphe des idées des "économistes" face au "vieux monde". [6]

Notes

[1] C’est d’ailleurs le cas dans l’article présentant ces théories dans ce dossier.

[2] Recherches sur la nature et les causes de la richesse des Nations, Livre IV, Chapitre II

[3] C’est un point essentiel très difficile à faire accepter parce

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