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Avenir Des Monarchies Du Golfe

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il de coopération du golfe signera un accord de défense mutuelle en cas d’agression et une augmentation des forces du « Bouclier de la Péninsule » de 5000 à 20 000 hommes. Malgré tous ces efforts, on constate de nombreux litiges territoriaux, notamment celui qui oppose l’Arabie saoudite à nombre de ses voisins. Il est parfaitement clair que le régime saoudien voit d’un mauvais œil les transformations sociales et politiques qui ont lieu dans les monarchies limitrophes : instauration de systèmes parlementaires au Koweït, au Qatar et au royaume de Bahreïn et réformes parlementaires au sultanat d’Oman. Ces Etats se libéralisent peu à peu, comme en témoigne le lancement de la chaîne qatari Al-Jazeera en 1999 et entament un rapprochement avec les Etats-Unis (qui par ailleurs on déplacé leur base militaire d’Arabie saoudite au Qatar en avril 2003). En ce sens, les différents échecs du Conseil de Coopération du Golfe peuvent être interprétés comme autant de témoignages de la perte de puissance de l’Arabie saoudite sur ses voisins. A mon sens, elle semble être le pays le plus fragile de l’ensemble du conseil. Toujours est il que les autres pétromonarchies sont très attentives quant aux répercutions dues au printemps arabe.

Se pourrait-il qu’il ait un impact des mouvements de contestation et des révoltes arabes sur l’avenir des ces monarchies ?

Comme l’avait fait remarquer Abdulkhaleq Abdulla, expert dans les affaires du Golfe, les monarchies du Golfe ont été relativement écartées du vent de contestation. Elles ont même étouffé les manifestations dans certains pays et accélérant la transition dans d’autres. On remarque que soucieux de garder le mouvement de contestation hors de leurs frontières, les pays du Golfe (notamment l’Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis) se sont activement impliqués dans les crises par différents moyens (économiques, militaires et diplomatiques).

En mai, le Conseil de coopération du Golfe (CCG) s’est dit favorable à l’adhésion de la Jordanie et du Maroc, deux monarchies secouées par les contestations populaires. Deux mois plus tôt, à la demande de Bahreïn, les forces du CCG menées par l’Arabie saoudite, ont été déployées à Manama pour prêter main-forte aux autorités sunnites face à l’extension de la contestation chiite. Au Yémen, les monarchies du Golfe ont élaboré un accord de transition destiné à débloquer la crise qui paralyse le pays depuis des mois.

Même si ces six monarchies se présentent comme étant des exceptions, elles restent tributaires du printemps arabe. Par conséquent, le petit royaume de Bahreïn est du point de vue populaire, politique et sécuritaire le plus grand perdant. Effectivement, ce dernier avec l’aide de soldats d’Arabie saoudite, a du mater la contestation alors que pour Manama, la seule issue possible est le dialogue. Il est bon de souligner que la tension confessionnelle entre Chiite et Sunnites constitue une grosse part de la crise dans le pays ce qui par ailleurs, pourrait mener à de vive tension avec l’Iran, le voisin le plus dangereux du conseil.

Oman a du également faire face à des contestations qui ont mené les autorités à devoir effectuer un important remaniement ministériel, limogeant ainsi plusieurs ministres accusés de corruption par les contestataires.

Quant au royaume wahhabite, il semble avoir remporté une série de victoires comme par exemple son intervention militaire à Bahreïn qui représente un franc succès, notamment en permettant de repousser la contagion de la contestation hors des frontières du CCG. Il est clair que l’Arabie saoudite s’est montrée prête à user de tous les moyens (financiers, pétroliers ou même religieux) afin de préserver le statu quo régional. De plus avec cette intervention, l’Arabie saoudite a démontré la capacité des pays du golfe à agir indépendamment de la politique américaine et de manière intransigeante avec les iraniens.

Mais en dépit de tous ces succès, Riyad n’est pas à l’abri de la crise. Comme je le mentionnais plus haut, l’Arabie saoudite se trouve dans une position vulnérable en raison de problèmes sociopolitiques et pourrait connaître le même sort que les pays touchés par les révoltes. En février et mars, le royaume a connu une série de manifestations limitées mais le pays a directement réagit en injectant 37 milliards de dollars au profit de mesures sociales. On pourrait également parler de l’épineux problème concernant le droit des femmes qui préoccupe énormément les occidentaux ainsi que la situation très délicate en raison de l’état de santé fragilisé du roi Abdallah (86 ans). Bref, le royaume devra prendre des mesures nécessaires afin de garantir sa pérennité et sa stabilité, d’autant plus qu’il un poids lourd en matière d’influence sur les autres pays du CCG.

De tous les pays du Golfe, c’est surement le Qatar qui aura su le plus tirer profit du printemps arabe. Le premier producteur de gaz naturel au monde n’a pratiquement pas connu d’opposition et son influence politique et médiatique à l’échelle internationale a considérablement augmenté, notamment avec la couverture par la chaîne satellitaire al-Jazira des manifestations à travers la région. Al-Jazira, propriété de l’émir, a joué un rôle majeur dans le succès des révolutions tunisienne et égyptienne. On constatera également que l’émir Hamad bin Khalifa al-Thani connaît une hausse de popularité remarquable dans le monde arabe. Certain le considère comme le parrain du printemps arabe.

Les Emirats et le Koweït n’ont presque pas connu de mouvement de contestation. De plus, ils bénéficient d’une grande stabilité pour les investisseurs arabes et occidentaux.

La conséquence la plus grave au Moyen-Orient serait la perte d’homogénéité et de cohésion des pays du CCG. En effet, cela créerait une perte de stabilité politique dans la région et rendra plus forte la menace qu’est la république d’Iran. Cette menace reste le défi majeur pour les monarchies sunnites. Les pays du Golfe sont terrorisés à l’idée que Téhéran puisse disposer un jour de l’arme atomique. Dès lors qui pourrait empêcher l’Iran de s’emparer des sites gaziers et pétroliers du Qatar ou des Emirats arabes unis au nom de vieilles, et non résolues, revendications territoriales? De plus, un conflit entre Israël et l’Iran comme le relate actuellement la presse, pourrait également mettre à mal la position

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