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Des Coches, Montaigne

Commentaire de texte : Des Coches, Montaigne. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  5 Janvier 2019  •  Commentaire de texte  •  1 139 Mots (5 Pages)  •  1 252 Vues

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Commentaire Composé

« Des Coches » Montaigne, Les Essais

Michel de Montaigne est un philosophe et moraliste de la Renaissance éduqué suivant les valeurs humanistes. Il consacre de nombreuses années a son unique œuvre. Les Essais ont été écrits à la fin du XVIème siècle, une période marquée par un certain pessimisme, que l’on retrouve d’ailleurs dans l’extrait du chapitre « Des Coches » que nous allons étudier. Dans cet extrait, Montaigne décrit la rencontre fictive entre des colonisateurs Espagnols et des Natifs par un dialogue argumenté presque comique grâce à l’inversion des rôles. Dans ce commentaire nous tenterons de montrer comment l’auteur invite le lecteur à remettre en cause la prétendue naïveté des Indigènes.

A travers cette reconstitution fictive, Montaigne imagine cette rencontre entre deux peuples qui entretiennent un dialogue argumenté.

Premièrement on remarque que l’argumentation des Espagnols est quelque peu bancale. En effet, ces derniers sont ridiculisés d’abord par la longueur excessive de leur tirade (l. 3-11) pour un discours qui n’a pas lieu de durer aussi longtemps. Les colonisateurs utilisent de nombreuses expressions hyperboliques, ils exaltent leurs supérieurs en affirmant que leur Pape est le « représentant de Dieu sur la Terre » (l. 5-6) et que leur « roi de Castille, [est] le plus grand prince de la Terre habitable » (l. 4-5). Leur discours regorge d’énumération que nous pouvons qualifier de ‘lourdes’ dans lesquelles le roi est surdimensionné par exemple l’utilisation excessive du mot « que » qui rend leurs propos difficiles à comprendre. De plus, ils ne cessent de se contredire : ils se disent « des gens paisibles » (l. 3) mais « menace[nt] » (l. 11) les Autochtones, se disent riches puisqu’ils possèdent « la principauté de toutes les Indes » (l. 6) mais demandent des vivres, se pensent civilisés mais sont ignorants car leur roi serait le plus puissant « de la terre habitable » (l. 5) mais ils viennent juste de découvrir une terre habitée puisqu’ils ont devant eux les habitants mais qu’ils ne possèdent pas puisqu’elle était jusqu’alors inconnue. On remarque que les Espagnols ont pour seul intérêt l’argent et qu’ils sont cupides puisqu’ils mentent sur l’utilisation de l’or par peur qu’on leur refuse ou même qu’on leur convoite ce qu’ils ne possèdent pourtant pas. Ce raisonnement boiteux les rend peu crédible, surtout comparé à celui des prétendus ‘sauvages’.

Montaigne place ses Indigènes sous un angle positif en imaginant une réponse exemplaire. En effet leur réponse semble mieux construite puisqu’ils répondent point par point en mimant le style des Espagnols. Ils reprennent les propos des colonisateurs dans l’ordre dans lequel ils ont été dit et les décortiquent pour mettre en évidence leur incohérence en utilisant « si » (l. 12) pour remettre en question leur propos. Leur discours est rythmé par l’anaphore de « quant à » répété quatre fois et est beaucoup plus long ce qui montre qu’ils ne se sont pas laissés déstabilisés et ne sont pas ‘naïfs’. De plus, il est bien plus riche que celui des Espagnols puisqu’ils ne parlent pas pour ne rien dire, est plus structuré, et ils ne se contredisent pas. On peut dire que les propos tenus par les Autochtones sont une sorte de miroir déformé pour ceux des colonisateurs puisqu’ils semblent imiter en tout point ces derniers par le font et la forme mais en les dépassant. En effet, Montaigne utilise aussi du discours indirect pour rapporter leurs paroles mais cette fois on a l’impression qu’il rapporte plus fidèlement et sans moqueries ce qu’ont dit les Indigènes ; alors que dans le discours des Espagnols on sent qu’il se distance de leurs propos comme pour dire qu’il n’est pas responsable. Leur répartie implacable montre qu’ils sont plus civilisés et qu’ils ont le dessus sur les Espagnols ce qui fait sourire le lecteur puisque les occidentaux sont les colonisateurs.

Montaigne nous montre le côté comique de cet échange grâce à plusieurs inversions.

Tout d’abord, l’ironie est omniprésente. En effet, elle est provoqué et permit par le discours rapporté utilisé par l’auteur pour relater l’échange. Aussi, on remarque une certaine ironie sur

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