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L'ingénu de Voltaire chapitre 12

Dissertation : L'ingénu de Voltaire chapitre 12. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  4 Novembre 2015  •  Dissertation  •  914 Mots (4 Pages)  •  1 191 Vues

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Commentaire littéraire sur l’ingénu, Voltaire chapitre 12
‘‘Ce que l’ingénu pense des pièces de théâtres’’

        L’ingénu est le texte que nous allons étudier et plus précisément le chapitre XII dont le titre est «Ce que l’Ingénu pense des pièces de théâtre ». Ce livre a été écrit en 1767 par Voltaire, philosophe des lumières. Dans l’extrait que nous étudions, l’Ingénu, personnage principal découvre le théâtre et apprécie particulièrement Tartuffe de Molière. Le théâtre de Corneille lui paraît artificiel et ne l'intéresse pas particulièrement. En revanche, l'Iphigénie de Racine l'émeut. Emprisonné injustement à la bastille, l’ingénu améliore ainsi son éducation et son jugement grâce à Gordon, un sage janséniste. Cette œuvre, qui critique les faux croyants, lui faisait penser à la vie européenne : des personnes de haut rang, qui, sous couverts d’un prétexte, font leur loi. Il apprécia certaines œuvres du théâtre grec, et en détesta d’autres car elles ne représentaient pas l’idée qu’il se faisait de la conception naturelle des choses. Nous verrons donc dans un premier temps le naturel et l’authenticité et dans un second temps la sensibilité et la lucidité.

  1. Le naturel et l’authenticité

        Les propos et les réactions de l’ingénu se présentent sous forme de discours intégré au récit comme on le voit dans le premier paragraphe ou sous forme de discours distinct du récit dans un dialogue ou style direct. Ceci a pour but de créer une impression de spontanéité, de naturel et d’authenticité.

        Ingénu vient du latin « ingenius » qui veut dire né libre donc qui a un parler noble et franc, une parole indépendante comme on s’en rend compte ici. L’ingénu refuse les préjugés, il est pour la liberté d’expression. C’est pourquoi sa pièce préférée de Molière est Tartuffe. On s’en rend compte à la rapidité de sa réponse. En effet Tartuffe est le modèle de l’hypocrite qui se sert de la religion pour s’élever dans la société et pour s’enrichir.

        Il était à l’époque bien vu d’admirer les tragédies grecques, mais l’ingénu, lui, ne les aime pas. Il émet un jugement péremptoire en utilisant une phrase nominale « Bonnes pour des Grecs ».

        Cependant, les tragédies françaises de Racine inspirées des tragédies grecques lui plaisent. Et il ne s’agit pas là d’une simple admiration mais d’un véritable enthousiasme « en extase », « soupira », « versa des larmes », « les sut par le cœur ».

        Un autre exemple montre le naturel du jugement de l’ingénu, c’est Rodogune de Corneille. « On dit que c’est le chef d’œuvre du théâtre » mais l’ingénu ne juge pas sur la réputation, ni sur ce qui plait aux autres. C’est sa propre idée sur l’œuvre qui le guide et Rodogune ne lui plait pas.

        D’ailleurs, son but n’est pas de devenir un lettré conventionnel c'est-à-dire un homme qui admire seulement la littérature afin de se valoriser socialement. Son intérêt au contraire est totalement authentique : il lit « sans autre dessein que celui d’avoir du plaisir ». Enfin, il cherche à juger honnêtement puisqu’il lit « très attentivement » même ce qui lui a déplu dès le début.

  1. Sensibilité et lucidité

        L’ingénu est un être sensible qui fait de la lecture un exercice de liberté affective. On peut d’ailleurs noter le champ lexical utilisé qui est celui de l’affection, de la sensibilité : « âme », « plaisir », « douleur », « cœur », « extase », « ému ». Ce champ lexical montre bien que l’émotion est bien le moteur de son appréciation critique. Pour aime ce qu’il lit, il faut avant tout que l’ingénu soit touché. L’intelligence et le cœur s’allient donc dans l’œuvre littéraire et dans l’appréciation du lecteur. La raison n’est pas le seul critère de jugement chez les philosophes des Lumières.

        Sa sensibilité est accrue du fait qu’il est amoureux. Son expérience personnelle fait qu’il aime particulièrement les poèmes d’amour et surtout « Les deux pigeons » de La Fontaine.

        Sa sensibilité devient aussi dans l’appréciation esthétique et plus exactement musicale des vers. Ainsi dès la première page il reconnait que Rodogune n’est pas de Racine

L’ingénu n’oublie pas pour autant la réalité. Il sait qu’il est en prison et qu’ « il est bien loin de pouvoir revenir à son colombier » Il apprend à connaitre les Européens qui lui faisaient connaitre « les mœurs de Paris et du genre humain » Etant très lucide, il n’apprécie pas que la dernière scène de Rodogune « paraisse peu vraisemblable ».  L’ingénu est tout à fait capable d’esprit d’analyse et de clairvoyance, sa sensibilité de l’égare pas pour autant.

        En conclusion, la lecture est ici d’ordre intellectuel et passionnel. L’ingénu est une personne de gout dont le plaisir est relié au cœur et à l’esprit. La lecture a des vertus précieuses pour l’ingénu et pour Gordon qui sont l’évasion, l’émotion, l’éducation de la sensibilité, le plaisir de l’âme, l’ouverture à autrui, le partage des sentiments et des émotions et la formation du jugement.

On peut cependant se demander en quoi l’emprisonnement favorise-t-il tout cela ?

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