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La Technique Libere-t-Elle l'Homme?

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indépendance progressive de l’humanité, toujours plus poussée, jamais achevée. On dira en ce sens que la technique permet un progrès indéfini de l’humanité, ie une liberté comme processus.

- d’un autre côté, le rapprochement est problématique, car il n’est pas sûr qu’on puisse réduire la liberté à une augmentation de puissance. En effet, cette vision de la liberté assimile liberté et indépendance, ie affrachissement ou réduction des contraintes et des obstacles. Etre libre, ce serait ne rencontrer aucun obstacle, aucune limite imposée de l’extérieur. Etre libre, ce serait donc faire ce qui nous plaît, ou ce que nous désirons. Cette identification courante de la liberté est pourtant problématique : il faut distinguer indépendance (non obéissance à des règles) et autonomie (obéissance aux règles que l’on s’est prescrites soi-même). Dans cette perspective, assimiler la liberté à une augmentation de puissance sans règle qui vienne l’orienter, c’est réduire la liberté à l’indépendance.

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Nous rencontrons donc 2 problèmes en envisageant les rapports entre technique et liberté :

- peut-on réellement réduire la liberté à l’indépendance ? Autrement dit, peut-on se contenter d’une vision de la liberté comme augmentation de puissance ? Ne faut-il pas penser la liberté autrement que comme puissance indéterminée ? Il s’agit ici de valoriser l’autonomie contre la licence.

- si la technique permet une indépendance accrue par rapport à la nature, ne crée-t-elle pas de nouveaux risques, de nouvelles formes de dépendances de l’humanité ?

- en s’affranchissant des conditions de vie posées par la nature, en devant se spécialiser dans la division du travail en société, les hommes ne se retrouvent-ils pas asservis à une organisation sociale aliénante ?

L’enjeu est donc d’éviter les écueils à la fois d’une vision naïve comme d’une vision noire de la technique, en compliquant la notion intuitive de liberté.

Dans un 1er temps, on insistera sur l’accroissement de puissance permis par la technique, qui permet un affranchissement et des contraintes naturelles et du travail. Dans un 2nd temps, on soulignera l’irréductibilité de la liberté à l’indépendance ou à la puissance non maîtrisée, et sur les nouvelles formes d’asservissement engendrées par la technique.

I la Technique comme libération de l’humanité

On peut soutenir dans un 1er temps que la technique permet une libération de l’humanité.

1) le mythe de Prométhée

Le mythe de Prométhée, raconté dans le Protagoras de Platon, permet de soutenir une telle vision libératrice de la technique. En effet, les hommes sont présentés initialement comme une espèce en défaut par rapport aux autres espèces animales. Epiméthée a attribué rapidement l’ensemble des défenses naturelles aux animaux (cornes, poisons, becs, serres…), et Prométhée, ayant pris son temps, n’a pu donner à l’homme qu’un bout de fourrure sur le crâne, son frère ayant distribué à tout va les armes aux autres espèces animales. L’homme est donc présenté comme un être bien proportionné et harmonieux, mais dépourvu de défenses naturelles. Il est en exception dans la nature par son manque ou son défaut vis-à-vis des autres animaux. Toutefois, Prométhée vole le feu aux dieux pour le donner à l’homme, et l’infériorité initiale est ainsi avantageusement compensée. Le feu symbolise en effet la technique, et permet à la fois d’attaquer, de se défendre, de cuire les aliments, de fabriquer des armes performantes. Ainsi, la technique est présentée dans le mythe comme ce qui arrache l’homme à la nature. Avec la technique, l’homme entre dans la sphère de la culture, entendue au sens ontologique comme ce qui démarque l’homme de l’animal. Cette entrée dans la culture se fait sous le signe de la puissance : l’homme passe d’une impuissance initiale à une puissance extrêmement développée, lui permettant de vaincre les animaux les plus forts et les plus rapides.

Ce mythe nous enseigne donc que d’une part la technique est liée à l’anti-nature, d’autre part la technique est liée à la puissance. D’une part, la technique est en discontinuité avec la nature : c’est un attribut divin (suprahumain) volé par Prométhée. Elle confère donc à l’homme une place d’exception dans la nature, en le décalant de sa place initiale : l’homme n’est plus un être situé en défaut des autres animaux, mais il est situé en excès sur eux. D’autre part, la technique, c’est la puissance de l’impuissant. C’est la force du faible, c’est la force de celui qui n’a que peu de force. Si la technique est non-naturelle et si elle donne la puissance, cela signifie-t-il qu’elle donne la liberté ? Examinons ce point.

2) analyse de la liberté-indépendance

Dans un 1er temps, il est possible de définir la liberté comme indépendance, ie comme affranchissement. C’est un affranchissement par rapport à aux contraintes naturelles et par rapport au travail dans la société.

- l’affranchissement des contraintes naturelles a une face négative et une face positive.

Etre libre, négativement, c’est ne plus être dépendant des intempéries (en construisant un habitat), de la faim (chasse, cueillette…). Assurer la survie est la condition minimale de la liberté, ou sa limite basse.

Etre libre, positivement, c’est aménager ses conditions d’existence de façon à avoir non pas simplement la survie, mais une vie agréable, voire une vie heureuse. Vivre bien ou atteindre le bonheur est le but maximal vers quoi tend la liberté, ou sa limite haute. Elle permet par exemple de réaliser des désirs anciens de l’humanité : voler, augmenter la durée de vie, peut-être même bientôt ralentir le vieillissement voire vaincre la mort. De même, les OGM permettront d’éliminer la famine, l’amélioration du patrimoine génétique permettra de créer un nouvelle espèce d’homme plus puissante etc… Dans les 2 cas, survie ou vie heureuse, la technique est un auxiliaire précieux : qu’elle nous protège de la nature ou qu’elle nous rende la vie plus facile en nous débarrassant des corvées, la technique est une bénédiction. Avec la technique, l’homme devient « comme maître et possesseur de la technique » soutient Descartes. C’est dire qu’on doit penser le rapport de l’homme à la nature non pas en termes de dépendance mais de maîtrise. Grâce à la technique, ce n’est plus l’homme qui est soumis à la nature, c’est la nature qui est soumise à l’homme. La technique libère l’homme en asservissant la nature.

- de même, l’affranchissement des contraintes liées au travail est rendu possible par la technique. L’Antiquité justifiait l’esclavage au nom de la nécessité de travailler, d’accomplir des taches d’entretien quotidiennes. Par exemple, Aristote écrit que « si les navettes pouvaient tisser toutes seules, il n’y aurait pas besoin d’esclaves ». Aristote lie ainsi la nécessité de l’esclavage à l’insuffisance de la technique, n’imaginant pas qu’un jour les navettes à tisser pourraient tisser toutes seules. D’après lui, il est impossible que les navettes puissent tisser toutes seules, donc il faut des esclaves pour tisser. Mais ceci veut dire également : si la technique était suffisamment développée, il n’y aurait pas besoin d’esclaves. Pour Aristote, la technique peut en droit libérer les esclaves du travail, même si elle ne le fait pas en fait. Le défaut de technique légitime l’esclavage, mais le développement de la technique légitimerait son abolition. Ainsi, les hommes pourraient tous être libres, au sens où ils pourraient tous se détacher de la torture du travail (activité méprisable) pour se consacrer au délices des activités réellement nobles : la politique et les activités théoriques (sciences et philosophie).

La version contemporaine de cette thèse consisterait à dire que après les outils, les instruments et les machines, les robots dotés d’intelligence artificielle seront nos auxiliaires. Les machines permettent de laver le linge, de se déplacer, mais les robots feront bien plus. Déjà, les robots les plus performants peuvent lire une histoi...

Pour Marx, processus par lequel les hommes, asservis à un travail qui leur est imposé de l'extérieur, se retrouvent coupés de leur liberté et d'eux-mêmes. Le travailleur est aliéné lorsqu'il est dépossédé de ce qui le constitue au profit d'un autre qui l'asservit.

Au sens vulgaire, l'apparence s'oppose au réel car elle n'est qu'un aspect trompeur de la réalité. Mais, en métaphysique, le mot apparence peut aussi désigner ce qui, dans la représentation, est donné au sujet qui perçoit, conçoit les choses.

(Du grec auto, "soi-même", et nomos, "loi"). Pouvoir de se donner à soi-même sa propre loi. L'autonomie est la maturité de la conscience.

Etat

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