DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Personnage De La Bête Humaine

Dissertation : Personnage De La Bête Humaine. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 5

pense au jeu l’argent du ménage. C’est là une transformation notable, qui entraîne Roubaud plus loin encore : acculé de dettes, il va toucher à l’argent de sa victime, contre toute prudence. En fait, il vient à se demander « si cela valait vraiment la peine de tuer. Ce n’était, d’ailleurs, pas même un repentir, une désillusion au plus, l’idée qu’on fait souvent des choses inavouables pour être heureux, sans le devenir d’avantage » (p.215). Roubaud illustre bien ainsi la notion de fuite que symbolisent aussi les locomotives, qui avancent droit devant elles, avec puissance, écrasant tout sur leur passage.

Jacques Lantier : Il est destiné à être le type de meurtrier, porteur de la folie héréditaire, il est « construit » méthodiquement par le romancier. Zola a étudié soigneusement un ouvrage récent de pathologie criminelle : L’homme criminel, du docteur Lombroso (1887). Il en retient surtout l’analyse d’un cerveau livré à la folie homicide, au « vertige criminel épileptoïde ». Selon le docteur Lombroso, « les crimes les plus affreux ont un point de départ physiologique, atavique, qui peut s’émousser pour un temps dans l’homme grâce au milieu, à la crainte du châtiment, mais qui renaît tout à coups sous l’influence de certaines circonstances ».

Tel est le cas de Jacques. Il ne peut prendre une femme dans ses bras sans éprouver l’irrésistible désir de l’égorger. Ainsi fuit-il leur compagnie, et trouve-t-il en la Lison la compagne sans danger, le palliatif à ses pulsions meurtrières.

Comme Roubaud, comme Séverine après le meurtre de Grandmorin, son acte laisse Lantier dépourvu de regrets : « Depuis le crime, pas un frisson ne lui était venu, il ne songeait même pas à ces choses, la mémoire abolie. (...) Il n’avait ni remords, ni scrupules, d’une absolue inconscience » (p.449).

Cabuche : C’est un carrier (chargé du transport des pierres), qui vit dans un cabane au fond de la forêt de Brécourt, près de la Croix-de- Maufras. C’est chez lui qu’est venue mourir Louisette, victime des sévices de Grandmorin. Elle était la seule qui portât à ce solitaire, à cet être fruste et sauvage, un peu d’affection, aussi est-il plein de haine pour le responsable de sa mort. Comme il ne cache rien de sa haine, il devient très vite le principal suspect, d’autant que ce violent a déjà tué en état d’ivresse. Son physique ne plaide guère en sa faveur : « La fasse massive, le front bas disaient la violence d’un être borné, tout à la sensation immédiate » (p.157). C’est pour s’être trouvé par malheur par deux fois auprès des deux femmes victimes, Louisette et Séverine, dont il était d’ailleurs un peu amoureux, qu’on l’accusera d’avoir participé aux deux crimes. Paradoxalement, c’est chez ce sauvage, cette « bête humaine », que se trouve peut-être la seule trace de véritable tendresse de tout le roman. Ainsi en témoigne son émotion à la découverte de Séverine égorgée : « Puis il aperçut le sang, il comprit, s’élança avec un terrible cri qui sortait de son coeur déchiré. Mon Dieu ! C’était elle, assassinée, jetéelà, dans sa nudité pitoyable. Il crut qu’elle râlait encore, il avait un désespoir, une honte si douloureuse, à la voir agoniser toute nue, qu’il la saisit d’un élan fraternel, à pleins bras, la souleva, la posa sur le lit, dont il rejeta le drap, pour la couvrir » (pages 420-421).

Flore : Soeur de Louisette, fille des Misard, c’est une belle et forte jeune fille qui fuit tous les hommes, n’ayant de tendresse que pour Jacques auprès duquel elle a été élevée.

Antithèse de la fine et passive Séverine qui, elle, se soumet aux hommes, Flore connaît la jalousie dans toute sa violence quand elle comprend que Jacques, autrefois comme elle dédaigneux de l’amour, l’a négligée pour un autre. Chez elle, l’idée du crime naît spontanément de cette évidence et de sa frustration : « Elle ne raisonnait pas, elle obéissait à l’instinct sauvage de détruire » (p.355).

Flore est une personne un peu à part dans le roman, dans la mesure où elle présente les caractéristiques d’une héroïne d’épopée : sa taille et sa force physique sortent de l’ordinaire ; sa violence et son courage l’apparentent aux figures féminines mythiques telles que les Amazones ou les Walkyries. C’est un autre

...

Télécharger au format  txt (7.2 Kb)   pdf (79.3 Kb)   docx (8.1 Kb)  
Voir 4 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com