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Adolphe (Benjamin Constant)

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qui, elle, est aussi jointe au texte à la fin (lettre à l’éditeur). De plus, le texte contient la réponse de l’éditeur à cette lettre.

B) Récit dans le récit = mise en abîme : Histoire d’Adolphe

A)B) Récit cadre 1 (Avis de l’éditeur) – récit dans le récit – récit cadre 2

(Lettre à l’éditeur / Réponse)

Effets de cette structure :

• le lecteur se fait une image d’Adolphe avant même de la lecture (prolepse : on sait qu’Adolphe va mourir jeune, rongé de chagrin)

• les éléments du récit cadre donnent une impression d’authenticité à l’histoire racontée (faux réalisme)

• le lecteur est influencé par les opinions exprimées dans le récit cadre

• la mise en abîme augmente la distance entre l’auteur Constant et l’histoire : le schéma « auteur – narrateur – personnage » est encore dédoublé par la présence des instances du récit cadre.

Résumé

Adolphe rapporte l'histoire triste d'un jeune homme plein d'avenir qui croit s'éprendre d'une femme âgée de dix ans de plus que lui, Ellénore. Terrifié par les exigences de la passion, sa liaison devient rapidement malheureuse, et Adoplhe n'a pas le courage d'assumer une rupture, d'où un certain désespoir. Ellénore, dont la mort pourrait libérer le héros, le ramène dans le sentiment de culpabilité. L'histoire est celle d'un héros désespéré, qui échoue dans sa vie. Le premier chapitre fait mention du jeune âge d'Adolphe : 22 ans. La première source d'échecs est la relation d'Adolphe avec son père, lequel a perdu son épouse juste après la naissance du héros.

L'influence du père détermine des conséquences. Le texte peut être lu comme une interprétation bien pessimiste de la vie. Le texte relève d'un certain classicisme : vigueur analytique, tragique de l'homme, déchirures du moi dans ses contradictions.

Mais pourquoi ce petit roman un peu désuet continue-t-il à fasciner deux siècles après sa rédaction? Les historiens voient une incarnation du «mal du siècle» typiquement romantique dans ce malheureux Adolphe, jeune aristocrate allemand qui s'éprend d'une belle Polonaise de dix ans son aînée, qui trouve vite sa conquête encombrante, mais qui jamais, même quand la mort viendra l'aider, ne parviendra à rompre cette liaison délétère. L'acuité du regard de Constant, ses éclairs éblouissants de lucidité, ses formules dignes de la grande lignée des moralistes français sont également à prendre en compte.

Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il a réussi: alors que toutes les conditions sont réunies pour que le lecteur périsse d'ennui, ce livre d'analyse psychologique se dévore à belles dents. L'intelligence et l'ironie glacée sont en effet d'excellentes épices.

Personnages principaux

Adolphe

Adolphe a 22 ans quand débute le récit. Il est, semble-t-il, intelligent et apte au travail. Le jeune homme est pourtant assez solitaire et se réfugie dans l’humour pour ne pas avoir à en dire trop de lui-même. La lâcheté est une composante essentielle de sa personnalité : il est incapable de se montrer ferme mais honnête avec Ellénore, de peur de la faire souffrir. Tous ces éléments rassemblés feraient de lui un personnage assez fragile si on ne mentionnait pas aussi l’orgueil qui l’habite et le pousse à séduire Ellénore. De manière générale, Adolphe n’est pas passionné. Il apparaît même assez calculateur dans sa manière de séduire Elléonore ou de demander à M. de T*** de lui accorder un délai pour rompre avec sa maîtresse. Ce qui fait la particularité de ce personnage, c’est sa capacité à s’auto-analyser en permanence, ayant toujours du recul par rapport à la situation qu’il vit et ne lui permettant donc pas de la vivre pleinement. Adolphe est divisé. Il est lucide quant à sa situation mais ne parvient pas à s’en extirper.

D’autre part, Adolphe est aussi le narrateur du roman, imposant toute sa subjectivité à l’œuvre. tout ce que nous savons de lui, c’est lui-même qui le dit. Il en va de même pour son point de vue sur les autres personnages.

Ellénore

Ellénore est amoureuse d’Adolphe. Elle est sensible et meurt de peine d’amour. On peut voir en elle le personnage romantique d’une victime de la passion. On peut en faire une autre interprétation et la regarder comme l’une des allégories de la fatalité qui pèse sur Adolphe. Certes, l’héroïne est elle-même victime de la fatalité (fatalité de la passion, fatalité sociale, fatalité des circonstances) mais elle apparaît bien plus comme une « élue du destin » pour porter malheur à Adolphe. A cet égard, un trait frappant chez l’héroïne est son évolution. « Elle [Ellénore] était douce, elle devient impérieuse et violente. » En effet, de victime de la société, elle devient geôlière de son amant et va exercer sur lui une violente tyrannie. Un exemple significatif de cette autorité se trouve au chapitre IV, lorsqu’elle annonce à Adolphe son intention de rompre avec le comte de P*** :

« (...) si je romps avec le comte, refuserez-vous de me voir ? Le refuserez-vous ? Reprit-elle en saisissant mon bras avec une violence qui me fit frémir. (…) »

Et lorsque le jeune homme tente d’émettre une objection :

« Tout est considéré, interrompit-elle. ( ) Retirez-vous maintenant, ne revenez plus ici. »

En vérité, Ellénore n’a pas besoin d’être si impérieuse. Adolphe est un jeune homme sans expérience qui ne sait pas ce qu’il attend d’une amante conquise inconséquemment. Il n’imaginait pas l'« avidité » de cette femme de trente ans qui voit sa dernière chance de connaître la passion. Ellénore a bien vu que son amant ne pouvait pas supporter de la voir souffrir. Elle tire de ses protestations de douleur tout l’empire qu’elle exerce sur lui. Voici un exemple de l’effet produit sur Adolphe par ce spectacle de la douleur d’Ellénore:

« En parlant ainsi, je vis son visage couvert tout à coup de pleurs : je m’arrêtai, je revins sur mes pas, je désavouai, j’expliquai. »

On ne peut manquer de noter que l’extériorisation de cette douleur (teint pâle, visage qui se défait, larmes) revient comme un leitmotiv dans le roman. Enfin, la mort même de l’héroïne est tyrannique : elle laisse à Adolphe toute l’amertume de la culpabilité. Elle lui enlève sa dernière chance de retrouver une dignité dans la rupture à laquelle il s’était enfin résolu. On ne peut pas faire le procès d’une morte. Adolphe se retrouve donc accablé de tous les reproches. Il n’a plus qu’à errer sans but. Ellénore n’a pas seulement tyrannisé son amant dans la vie. Elle se l’est éternellement attaché dans la mort.

M. de T***

M. de T*** est un personnage secondaire mais nous nous permettons de l’étudier très brièvement pour le rôle décisif qu’il a dans l’intrigue. On ne sait, en effet, pas grand chose de lui, aussi bien sur le plan physique que psychique. C’est un homme de morale et en tant qu’ami du père d’Adolphe, il est chargé de réorienter le fils sur le bon chemin. Il intervient à la fin du récit comme seul élément permettant d’amener l’intrigue à évoluer. Sa présence prouve que les deux personnages d’Adolphe et d’Ellénore étaient enfermés dans une situation ne concernant qu’eux et que ce n’est qu’en introduisant dans ce huis-clos un élément extérieur que l’on pouvait dénouer l’intrigue.

Thèmes

• aimer et ne plus aimer

• la séduction égoïste

• la jalousie

• la possession de l’autre

• la lâcheté

• l’introspection

• le poids de la société

Adolphe propose l’étude de la responsabilité d’un être humain. Le roman amène également un regard critique sur la société de son époque. On y voit comment la vie mondaine porte un jugement sur tout, et comment la vie de chacun se retrouve exposée aux yeux de tous. Ainsi le statut de maîtresse est-il vivement contesté par exemple. Le malaise même que le personnage d’Adolphe éprouve dans ce milieu est peut-être un indice de la dureté de la société. Même la relation entre le père et son fils a quelque chose de faussé car elle ne repose pas sur une réelle affection d’un père pour son fils mais sur le respect d’un homme pour les qualités dans lesquels un autre homme s’est révélé compétent.

Cadre spatio-temporel

L’action d’Adolphe semble se passer en Allemagne puisqu’il est question dans le premier chapitre de la ville de Gottingue mais c’est ensuite dans la ville de « D*** » que le personnage poursuit ses études. On comprend tout de suite, ici, que même si le livre comporte plusieurs indications de lieu, l’action reste tout de même difficile à localiser de

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