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ur du mot « réalisme ». Il sera reproché aux écrivains traditionnels non pas tellement d’être réalistes mais plutôt d’utiliser des techniques artificielles pour concourir à donner au lecteur une vision réaliste du monde qui nous entoure. Ce n’est donc pas tant le réalisme qu’une certaine conception de la réalité qui est visée : la manière de traiter le réel sera souvent donc la cible de plusieurs écrivains qui contestent le roman traditionnel.

Marcel Proust, par exemple, s’en prendra à ce misérable « relevé de lignes et surfaces » en parlant du roman réaliste (il critique notamment les frères Goncourt, ses contemporains) : pour Marcel Proust la vraie vie réside dans des impressions profondément enfouies au sein de la mémoire et dont le romancier doit se faire le traducteur fidèle.

Gide réagira également contre le réalisme avec son roman les Faux-Monnayeurs. Dans ce roman qui offre de superbes mises en abyme, Gide essayera, par des moyens plus ou moins originaux, de décrire la vaine tentative d’un romancier (Edouard) pour enserrer dans une oeuvre la réalité telle qu’il la vit. Gide forçait le lecteur à s’interroger sur le roman dont il mettait en doute les moyens et la fin.

D’autres écrivains comme Valéry, Breton et Sartre réagiront également au début du 20e siècle

2) Quelques catégories du roman nouveau

• Certains auteurs vont écrire des romans où ils prétendent, par un traitement nouveau de la description, du récit, du personnage et du style, exprimer une idée nouvelle de la société, du monde et du moi. C’est la veine du roman existentialiste (La Nausée de Sartre, l’Étranger de Camus).

• D’autres écrivains nous font pénétrer dans un autre univers (à la fois angoissant et séduisant) par la magie des mots (Boris Vian, Julien Gracq, André Pieyre de Mandiargues).

• Quelques écrivains, tout en restant fidèles au quotidien le plus quotidien, nous introduisent dans une autre psychologie (ambiguïté des sentiments, thème du temps et de la mémoire...) : Jean Cayrol, Marguerite Duras...

• Plusieurs écrivains travailleront davantage le langage et le considéreront parfois comme un laboratoire de recherche. Pensons d’abord au groupe Oulipo (Ouvroir de Littérature Potentielle) dont certains représentants comme Raymond Queneau, Jacques Roubaud et George Perec (dont La disparition qui est un roman sans la voyelle « e » et Les revenentes qui n’utilise que la voyelle « e »). Nous songeons aussi à Philippe Sollers dont certains textes sont écrits sans ponctuation.

• Le Nouveau Roman (autour d’Alain Robbe-Grillet, Michel Butor, Robert Pinget, Claude Ollier, Claude Simon, Nathalie Sarraute) offrira une des plus belles et des plus audacieuses aventures littéraires.

• Plus proches de nous certains écrivains utilisent fréquemment la parodie et des structures parfois très originales. Pensons à Jean Échenoz, Jean-Philippe Toussaint, Tanguy Viel, etc.

D) D’UNE MANIÈRE SCHÉMATISÉE

1) Roman traditionnel

• Le roman traditionnel se développe surtout au XVIIe siècle, XVIIIe siècle, XIXe siècle, XXe siècle (on peut noter quelques exceptions comme Jacques le Fataliste de Diderot qui offre un roman nouveau au 18e siècle !)

• Le roman traditionnel est un littérature de représentativité, c’est-à-dire une littérature qui s’efforce de donner au moyen de l’écriture l’illusion de la réalité.

• Le but essentiel du roman traditionnel est de se rapprocher du réel (l’écriture n’est qu’un moyen pour arriver à ce but).

• Le roman traditionnel veut rendre le personnage vraisemblable.

• La FICTION du roman traditionnel est souvent réaliste.

• La NARRATION du roman traditionnel offre les éléments suivants : un écriture, des procédés utilisés pour « faire vrai » même si l’écriture, le style sont très beaux (cf. Stendhal, Flaubert, Balzac... ). Citons quelques procédés : attributs nombreux pour le personnage, descriptions fouillées et surtout présentées d'une manière conventionnelle, portrait traditionnel de haut en bas ou de bas en haut, espace bien précisé, temps chronologique, structure linéaire, etc.

2) Roman non traditionnel (ou roman nouveau)

• Le roman non traditionnel se développe surtout à partir du début XXe siècle (surtout à partir d’environ 1950) : il est à noter que la plupart des romans sortis depuis cette date restent néanmoins traditionnels.

• Le roman non traditionnel veut détruire l’illusion du réel.

• Dans le roman non traditionnel, l’écriture se remet très souvent en question (elle devient souvent essentielle ; ainsi dans La dentellière de Pascal Lainé on peut, par exemple, lire : « Elle a 24 ans (enfin mettons !) ».

• Le nom des personnages est parfois inexistant.

• La FICTION du roman nouveau pas toujours proche du réel (voir L’écume de jours de Boris Vian !).

• La NARRATION du roman nouveau détruit les procédés utilisés auparavant.

Conclusion:

Le critère de base qui permet souvent de distinguer un roman traditionnel d’un roman nouveau est lié à la narration (manière de raconter, écriture, langage, structure particulière...). Le roman non tradionnel offre souvent une écriture originale. La preuve ? Un roman de science-fiction est souvent traditionnel dans la mesure où il offre une narration qui ne surprend guère (le seul critère d’un fiction plus ou moins originale ne suffit donc pas) !

E) D’UNE MANIÈRE PLUS APPROFONDIE, LE ROMAN NOUVEAU PEUT OFFRIR LES CARACTÉRISTIQUES SUIVANTES

Je rappelle que toutes les caractéristiques énoncées ci-après ne sont pas nécessairement rassemblées dans chaque roman nouveau. Le plus souvent celui-ci offre quelques-unes de ces caractéristiques. En outre la présence de l’une de ces caractéristiques dans un roman n’est pas toujours une condition suffisante pour cataloguer le roman en question de roman nouveau. Il convient donc d’éviter les généralisations abusives !

1) Le récit n’est pas linéaire. Il n’offre pas une suite logique d’événements venant à la suite d’une situation initiale bien déterminée et précédant une situation finale présentant ou non la résolution des problèmes. La fin du roman peut être ouverte, laissant au lecteur la possibilité d’imaginer la suite.

2) Le personnage n’offre pas une psychologie fouillée comme dans le roman traditionnel. Cette psychologie peut même être floue dans la mesure où le personnage est un être tellement complexe qu’il ne peut être défini clairement. Parfois même la psychologie est absente laissant plutôt la place à des actions révélant à elles seules le caractère du personnage.

Les procédés descriptifs qui concernent le personnage s’éloignent du portrait traditionnel. En effet le personnage traditionnel a de nombreux attributs (nom, âge, un physique et un langage particuliers, une psychologie déterminée, un passé...) qui sont parfois absents dans le roman nouveau. En outre les techniques du portrait traditionnel (décrire un personnage de bas en haut ou de haut en bas, etc.), dans la mesure où l’on peut découvrir des portraits dans le roman nouveau en question, ne sont plus vraiment respectées.

3) Le roman nouveau est la plupart du temps non engagé. Le roman nouveau n’a pas, d’une manière générale, pour but de faire une étude de la société ou de défendre une cause particulière. Les options idéologiques de l’auteur ou des personnages sont souvent floues ou absentes.

4) Sur le plan spatial, les lieux ne sont pas parfois clairement précisés. L’action peut se dérouler n’importe où. Le but étant parfois de développer une portée symbolique : la fiction est tellement universelle qu’elle peut se dérouler dans tous les lieux à la fois.

5) Sur le plan du langage, des nouveautés

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