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cte, formel, avec des codes à suivre et à respecter, un endroit pas très chaleureux et où le silence prône.

Nous avons, donc, effectué deux observations :

• La première s’est déroulée le jeudi 23 septembre 2010, de 15h00 à 17h00 :

Cette première observation a été faite ensemble (Suzanne et Tiphaine) à couvert avec de quoi prendre des notes ;

• La deuxième a été faite le jeudi 7 octobre 2010, de 14h30 à 15h30 :

Cette deuxième observation s’est déroulée dans les mêmes conditions que la première.

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On observe durant ces préliminaires, qu’il existe une séparation distinctive entre le grand bureau, composé des représentants de la loi, le boxe des accusés et le public. On peut voir qu’il y a un placement formel dans ce lieu, décidé par l’Etat. Le juge n’ira pas vers le box des accusés et les accusés ne se placeront pas au « grand bureau ». Le public est en retrait et n’intervient pas durant les jugements. Chacun a une place précise et définie, qu’il faut respecter.

Cette séparation est renforcée par la tenue vestimentaire. Les personnes assissent au grand bureau, incluant les avocats, sont vêtus, dans l’exercice de leurs fonctions, d’une toge (robe noire), ce qui les distinguent du reste des personnes présentes dans la salle.

Ce que nous voyons ne nous permet pas de comprendre le fonctionnement ni le rôle de chacun dans cette audience. Par conséquent, après une heure d’observation et lors de la suspension de l’audience, afin de répondre à nombreuses de nos questions, telles que : « Qui sont ces gens assis en face ? », « Quels sont leurs rôles ? » ou encore « Quelles sont les règles de prise de parole ? », nous nous sommes permis, de nous avancer jusqu’au grand bureau et d’interroger la seule personne qui y restait. Elle nous apprend qu’elle est la greffière, nous renseigne également sur les fonctions des autres personnes du « grand bureau » et enfin nous informe que nous sommes dans une cour collégiale (c'est-à-dire qu’il y a trois juges).

Greffière : (De sa gauche à sa droite) « Nous avions Monsieur le Procureur, puis le juge 1. Au centre, il y a Madame la Présidente et enfin le troisième juge dit de proximité. A mes côtés, j’ai une greffière stagiaire car dans un mois je m’en vais. ». Suzanne : « Pourquoi le juge de proximité monopolise la parole ? ». Greffière : « Il n’y a pas d’ordre précis, chacun gère son temps de parole et ils peuvent se sollicités mutuellement. ».

Il semble que l’espace du grand bureau est très structuré et que chacun sait ce qu’il a à faire et à quel moment.

Nous avons participé à cinq comparutions avec cinq accusés de sexe masculin. Lorsqu’ils interrogent les accusés, les juges affirment leurs statuts avec un ton directif « Pourquoi aviez vous fait ça Monsieur ? » « Reconnaissez-vous les faits ? »

L’un d’eux, qu’on appellera Ahmed, avait besoin d’un traducteur, accusé d’avoir détérioré une vitre d’un commissariat et fait violence sur un agent de police. Il explique que la pièce où il a été placé pour être auditionné créait une angoisse chez lui et l’a conduit à casser la vitre pour se sentir moins à l’étroit. Un policier a sauté sur lui pour l’immobiliser mais Ahmed déclare n’avoir agressé personne.

Il nous a particulièrement marqué car derrière sa carrure imposante il s’est mis à pleurer au moment de raconter son parcours : une enfance terrifiante en Iran, où la guerre a tué sa famille ; puis arrivé en France, pour travailler et avoir de quoi survivre mais sa demande d’asile politique lui a été refusée. Les juges demandent toujours à l’accusé de révéler certains événements de sa vie, ce qui leurs permettent de comprendre les actes de celui-ci. Il sera acquitter d’une peine de prison de 6 mois, avec sursis.

Lors de notre seconde observation, nous retrouvons le même bureau mis à part le changement de procureur. Le public était nombreux, une classe de 5ème assistait à l’audience, nous connaissions l’un des accompagnateurs. Nous avons participé à deux comparutions, les accusés étaient un homme, qu’on appellera Adrien et une femme, qu’on appellera Fatoumata. Ils étaient accompagnés de deux policiers. Adrien est jugé en premier. On apprend qu’il a vingt ans, qu’il est en contrat de professionnalisation, c'est-à-dire qu’il travaille et va à l’école en même temps. Il s’exprime de manière correcte et claire. Le juge énonce les faits, Adrien est accusé de violence sur un chauffeur de la RATP puis demande à l’accusé : « Avez-vous quelque chose à ajouter ? ». Adrien : (d’un ton repenti) « Oui, je demande pardon au chauffeur, voilà je regrette ce que j’ai fais». En ce qui concerne Fatoumata, elle est accusée d’escroquerie. La présidente lui demande des explications sur les faits et Fatoumata répond d’une voix tremblante : « Je suis SDF, le monsieur m’a proposé ça en échange d’un logement… ». Elle ne finit pas sa phrase et pleure. La présidente continue, malgré tout, le déroulement de l’audience. Pendant ce temps, un policier console la jeune femme. Puis la Présidente annonce la suspension de l’audience pour délibérer. Et, un fait inhabituel se produisit : au lieu d’aller directement dans la salle de délibération lorsque la levée d’audience est prononcée, la présidente se dirige vers le box des accusés pour tendre un mouchoir à Fatoumata inconsolable.

Durant cette suspension, nous apprenons que le chauffeur de la RATP est présent dans le public et regarde longuement Adrien qui parle par dessus la vitre du box à des jeunes gens assis au premier rang près du box. Ils commencent à rire, le policier derrière Adrien se lève pour le faire asseoir mais Adrien n’arrête pas sa conversation. Une seconde fois, le policier le met en garde, fait un signe de la tête pour montrer que le procureur est toujours dans la salle et qu’il est dans son intérêt de se tenir correctement.

D’après ce qu’on a pu observer, les places de chacun sont bien déterminées par les lois. Les juges nous donnent d’abord l’impression de n’exprimer aucune réaction émotionnelle afin de juger objectivement les accusés. En effet, lors de la première observation, nous avons eu affaire à des juges qui veillaient à ne pas exprimer d’émotions dérangeantes. Néanmoins, le verdict donné à Ahmed (6mois avec sursis) peut nous laisser croire que le récit bouleversant de sa vie ne leurs a pas été indifférent.

Lors de la seconde observation, les juges ont semblé beaucoup plus sous l’influence du vécu des accusés et prenaient en compte les conséquences d’un verdict trop lourd. Adrien travaille et est toujours à l’école, c’est un élève assidu et Fatoumata essayait de se trouver un toit en acceptant cet acte d’escroquerie, sachant qu’elle n’a tiré aucun bénéfice de ce qu’elle a commis.

Nous

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