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Faut-Il s'Abstenir De Penser Pour Être Heureux?

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la mort du proche ne fera pas son deuil et au final sera vraisemblablement très malheureuse à cause de ce refus d’accepter la réalité, il existe en effet de nombreux cas d’individus ayant refusé d’accepter la mort préférant penser à autre chose et qui des années après n’ont toujours pas admis la mort de la personne.

Ensuite il m’apparaît un autre aspect qui est que penser mène à la connaissance de la vérité ce qui peut en effet nuire à la quête du bonheur. Ne dit-on pas que toute vérité n’est pas bonne à entendre ? Ainsi la connaissance de la vérité ne gâcherait t’elle pas le bonheur ? En effet il parait difficile de jouir de plaisirs matériels ou immatériels en pensant, ce qui au final à de forte chance d’empêcher le bonheur par la connaissance de la vérité qui entoure ce plaisir. Prenons l’exemple d’une personne visitant un zoo pourra t’elle accéder au bonheur en pensant aux mauvais traitements que les animaux, extraits de leur milieu naturel, peuvent subir et, en ne cessant de peser le pour et le contre durant toute la durée de la visite. Le bonheur semble en effet difficile à atteindre dans de telles circonstances mais est-ce une solution de faire abstraction de la vérité dans notre volonté de jouir de nos plaisirs pour atteindre coûte que coûte le bonheur ? En réutilisant à nouveau l’exemple du zoo peut-on se voiler la face en se cachant la vérité pour espérer pouvoir parvenir au bonheur et ignorer tout ce qui entoure le système du zoo. Il me semble qu’il serait stupide de visiter ce zoo en s’abstenant de penser ce qui nous permet de nous situer dans la réalité et non pas dans une illusion qui nous procurerait qu’un « faux bonheur ».

Le dernier élément qui me semble monter que l’activité de penser peut s’opposer au concept du bonheur est que, comme le met en avant la conception épicurienne du bonheur, les conséquences qui résultent de penser au passé ou au futur ont de fortes chances de conduire au malheur. Pour ce qui est de penser au passé, si nous prenons l’exemple d’une personne pensant à une occasion manquée, comme ne pas avoir choisis de faire telle ou telle étude par exemple, cela ne peut entraîner que des regrets. Dans d’autres circonstances cela peut provoquer des remords pour une mauvaise action effectuée par exemple. Ou encore cela peut donner naissance à de la nostalgie en pensant à une époque révolue ce qui au final se caractérisera par de l’amertume. Quand à penser au futur cela a de forte chance de nuire au bonheur par l’angoisse que ça représenterait comme la perspective d’un entretien d’embauche qui serait source de peur et entraînerait le malheur à cause de l’anticipation qui avait été faite. Penser au futur gâcherait ainsi le présent et le rendrait malheureux. Mais cela me pousse à m’interroger : après tout ne peut-on pas atteindre le bonheur en pensant à un fait particulièrement heureux du passé ou en pensant à un avenir plus heureux comme par exemple avec l’arrivé prochaine d’un « heureux événement » ? Une projection en avant ou en arrière permettrait ainsi de s’évader d’un présent monotone ou malheureux. Ne prenons-nous pas des photographies lors des événements dis heureux de notre passé, comme un mariage, pour pouvoir mieux se le remémorer et atteindre un certain bonheur.

S’empêcher de penser dans l’espoir d’atteindre le bonheur peut inclure la création de certaines contraintes et ainsi de certains risques. En effet s’interdire de penser serait contraire à la maxime de Descartes « Cogito, ergo sum » (je pense donc je suis) soulignant la spécificité des êtres pensant. Renoncer à penser équivaudrait donc à renoncer d’exister et à accepter de n’être « rien » même si cela conduit au bonheur. Ainsi s’il faut s’arrêter de penser pour être heureux cela ne veut-il pas dire que le bonheur réside dans l’ignorance, et qu’il faut renoncer à notre humanité pour être heureux ?

S’il faut s’abstenir de penser pour être heureux cela à pour conséquence directe de vivre dans l’ignorance en renonçant à prendre en compte la réalité. En effet nous ne pouvons être conscient sans penser et aller au-delà des apparences. En s’abstenant de penser nous refusons donc de comprendre et d’interpréter le monde qui nous entoure. Un individu se refusant à penser lors d’un évènement quelconque n’aura aucune chance d’en saisir la réalité, d’interpréter cet événement et d’anticiper ses conséquences et ainsi d’adapter sa conduite de vie en fonction. Ainsi une personne s’interdisant de penser qui tombera malade ne pourra pas prendre conscience de sa maladie et penser à aller se faire soigner. Peut on vraiment parler de bonheur dans un tel cas d’inconscience? Je suis tenter d’explorer une autre question que la recherche du bonheur qui est simplement peut-on vivre sans penser ? Il s’agit déjà d’analyser quel sens donner au mot vivre, après tout quelqu’un dans un état de légume dont la vie est maintenue artificiellement vit ou plutôt subsiste mais je doute qu’il pense ; mais quelqu’un en état normal peut-il mener une vie normale sans penser ? Rien n’est moins sûr pour les raisons mises en avant précédemment. La question serait en réalité : comment vivrait l’homme sans penser ?

Cesser de penser réduirait finalement l’homme à l’état animal agissant uniquement par l’instinct fondé sur la nécessité, instinct qui subvient uniquement aux besoins vitaux tels que dormir, manger et boire. De plus ces gens non-pensant ne seront pas indépendants car prisonniers de l’apparence et de la sensation sans pouvoir aller plus loin par l’absence de pensées, ils ne pourront donc pas connaître d’évolution mentale. Cela semble contradictoire avec notre histoire durant laquelle l’espèce humaine n’a jamais cessé d’évoluer, de perfectionner les techniques et de s’approprier le monde qui l’entoure ce qui serait impossible si l’homme n’avait pas pensé. Même l’homme préhistorique utilisait la pensée pour se confectionner des vêtements, chasser … S’abstenir de penser serait donc une déshumanisation totale. Peut-on réellement accéder au bonheur, en perdant ainsi notre humanité en se bornant au nécessaire sans jamais penser? Je ne peux ici que constater un paradoxe, comment peut-on avoir conscience d’être heureux si nous vivons sans penser ? Il semble donc impossible de vivre à la fois en s’abstenant de penser et en étant heureux.

Dans les 2 premières parties de ce développement nous avons seulement pris en compte le bonheur en le considérant comme le but de l’existence et que donc penser était soit une entrave à son accomplissement soit au contraire un moyen d’y parvenir mais le bonheur est-il réellement le but de l’existence ?

Après tout selon la conception kantienne le bonheur est uniquement un moyen et non le but de l’existence dont la finitude serait d’être un être moral. Le rôle du bonheur serait donc de permettre de construire un être moral. Etre moral serait donc le but de

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