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Gargantua-Etat-De-l-Education

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pêche pas de continuer à écrire. Malgré ses piques lancées à l'Eglise, il reste tout au long de sa vie un fidèle chrétien qui préfère la lecture directe de la Bible plutôt que tous les beaux discours prononcés par les prêtres -> c'est un évangéliste (évangélisme: une critique des excès de l'Eglise, mais ils restent dans l'Eglise catholique tout en se basant plus sur l'Evangile). Il meurt le 9 avril 1553 à Paris. 1.2 Etat de l'éducation à l'époque de Rabelais A la naissance de Rabelais, en 1483, l'éducation en est encore aux apprentissages inintelligents, à une mémoire surchargée et sous la domination de l'Eglise. L'enseignement traditionnel consistait en un trivium (la langue et le discours, c.-à-d. grammaire, rhétorique, dialectique) et un quadrivium (arithmétique, géométrie, musique et astronomie). Bien qu'étant une méthode du monde médiéval, l'auteur reprend les matières du trivium et du quadrivium car il les juge bénéfiques et adaptées à la

situation. L'humanisme apparaissant au XVIe siècle révolutionne l'éducation et Rabelais participe à la mise en place de ce nouveau courant car il grandit à l'époque où l'humanisme fait ses premiers pas. Qu'est-ce que l'humanisme? “Mouvement intellectuel européen de la Renaissance, né en Italie, caractérisé par un effort pour relever la dignité de l'esprit humain et le mettre en valeur, et un retour aux sources gréco-latines.” (Petit Robert) “attitude philosophique qui exalte la valeur de l’Homme et défend ses droits.” (Profil d'une oeuvre, Pantagruel et Gargantua) L'Humanisme apporte une nouvelle conception de l'homme et confirme sa confiance dans la nature humaine, sa ferveur religieuse qui s'apparente souvent à l'évangélisme et sa réflexion politique. L'écrivain humaniste a besoin d'une personne d'influence pour faire passer ses nouvelles idées. Tel fut le cas de Rabelais qui bénéficiait de l'appui du roi et d'autres puissants personnages. Le mouvement naît de la volonté d'hommes de lettres (hommes d'Eglise, professeurs, savants, juristes, diplomates) de revenir au grec ancien et au latin classique. L'étude des auteurs antiques mène à de nouvelles idées, tant au niveau politique, moral ou religieux. Ce mouvement attire de plus en plus de personnes, malgré la résistance de la Sorbonne, université catholique de théologie de Paris. L'humaniste s'intéresse à tout: littérature, histoire, sciences naturelles, droit etc... Il se bat pour éduquer le peuple et cherche à se faire comprendre, d'où la multiplication de dictionnaires.

2. Gargantua

2.1 Question • Quelle place occupe la religion dans les deux extraits? Que blâme Rabelais? • Ce que Rabelais reproche aux pratiques religieuses médiévales, c'est le côté bigot (qui manifeste une dévotion outrée et étroite; bondieusard) et le manque de conséquence dans les actes (ne prendre qu'une partie d'une citation de la Bible et la prendre comme ça nous arrange (p.173 : “Il est vain de vous lever avant le jour si la grâce de Dieu n'est pas avec vous.” Gargantua ne se lève pas avant le soleil, mais par fainéantise -> mauvaise interprétation!!). Ils abusent de la religion pour justifier des mauvaises habitudes. • Dans l'extrait humaniste, la religion est prépondérante, mais sous une forme éclairée; on ne récite pas par coeur la Bible, on la lit, on réfléchit -> il est proche de l'évangélisme et célèbre personnellement le Créateur. 2.2 Education médiévale Situation du passage dans l'oeuvre: Après la découverte du meilleure torche-cul par Gargantua, Grandgousier, le considérant ingénieux, décide de le confier aux bons soins d'un éducateur sophiste, Maître Thubal Holoferne. Ce passage parle donc de l'éducation de Gargantua selon la méthode scolastique. Rabelais utilise Thubal Holoferne comme moyen de critique de l'éducation médiévale. Ce personnage est une caricature destinée à ridiculiser des méthodes d'éducation que Rabelais considère comme inadaptées. Il représente également de manière cachée un envoyé de la Sorbonne, avec laquelle Rabelais s'est plusieurs fois confrontés (il a subi la censure de leur part). L'apprentissage qui se fait par coeur démontre que Gargantua développe un savoir formel, dénué de contenu et de bon sens (p.143 « [il] lui apprit si bien son abécédaire qu'il le récitait par coeur, à l'envers, ce qui lui prit cinq ans et trois mois. ») Le fait que Gargantua soit capable de réciter l'alphabet à l'envers montre une absence d'ordre et de propos de ce savoir. De plus, le temps qu'il met à accomplir les tâches que lui donne Maître Thubal Holoferne est totalement démesuré. La longueur des périodes d'étude

suggère la lenteur et la perte de temps. (p.143 « Puis il lui lut la Grammaire de Donat, le Facet, le Théodolet, et Alain dans ses Paraboles, ce qui lui prit treize ans, six mois et deux semaines. ») Rabelais nous montre, par un procédé d'énumération, que c'est la quantité et non la qualité qui domine. C'est un savoir quantitatif, non qualitatif. (p.143 « Puis il lui lut les Modes de signifier, avec les commentaires de Heurtebise, de Faquin, de Tropditeux, de Galehaut, de Jean le Veau, de Billon, de Brelinguand et d'un tas d'autres; il y passa plus de dix-huit ans et onze mois ») (toujours procédé d'énumération) Remarquez qu'à chaque fois c'est le maître qui lit des livres à son élève, l'élève est donc un acteur passif, il absorbe la matière sans en restituer le sens, sans le comprendre, il se contente d'apprendre. De plus le sujet des verbes est chaque fois le maître, c'est bien lui qui fait l'action, non l'élève. Gargantua est comme une éponge qui absorbe le savoir. Les phrases sont souvent construites selon un même rythme: le maître lui apprend, lui lit, ...(leçon, maître qui fait l'action)// ce qui lui pris .... temps, il y passa... (durée que met Gargantua à assimiler la matière) De plus il répète plusieurs fois que Gargantua sait si bien sa leçon qu'il peut la réciter à l'envers et tout ça dans le but d'accentuer le ridicule de cette méthode de travail. Rabelais pousse le ridicule en faisant mourir le précepteur de Gargantua, tant son éducation prend du temps. Le successeur est du même type que le premier. (p.145 « [...] Maître Jobelin Bridé, qui lui lut Hugutio, le Grécisme d'Everard, le Doctrinal, les Parties, le Quid, le Supplément, Marmotret, Comment se tenir à table, Les Quatre Vertus Cardinales de Sénéque, Passaventus avec commentaire, le Dors en paix [recueil de sermons] [...] ») Même commentaires que pour les autres extraits (élève passif, longue liste d'ouvrages, inutile et long). On peut ajouter que les manuels sont d'une utilité douteuse (Comment se tenir à table, Dors en paix) (p.145 « Alors, son père put voir que, sans aucun doute, il étudiait très bien et y consacrait tout son temps; malgré tout, il ne progressait en rien et, pire encore, il en devenait fou, niais, tout rêveur et radoteur. ») (p.145-147 « il comprit qu'il vaudrait mieux qu'il n'apprît rien que d'apprendre de tels livres avec de tels précepteurs, car leur savoir n'était que bêtise et leur sagesse billevesées, abâtardissant les nobles de bons esprits et flétrissant toute fleur de jeunesse ») Le résultat final, n'est pas celui escompté. Gargantua devait devenir plus intelligent, sage, mais il en est à l'opposé. Cela montre donc que l'éducation qu'il a reçue n'a servi à rien, si ce n'est à lui faire perdre son temps, car il y en a passé du temps! Ainsi, afin de s'assurer ou non de l'utilité de l'apprentissage de Gargantua, Grandgousier décide de comparer le savoir de son fils avec celui du page Eudémon. Il en ressort que ce dernier est bien mieux instruit, malgré son jeune âge. (p.149 « Toute cette déclaration fut prononcée par lui avec des gestes si appropriés, une élocution si distincte, une voix si pleine d'éloquence, un langage si fleuri, et en un si bon latin qu'il ressemblait plus à un Gracchus, à un Cicéron ou à un Paul-Emile du temps passé qu'à un jeune homme de ce siècle. Tout autre fut la contenance de Gargantua, qui se mit à pleurer comme une vache et se cachait le visage avec son bonnet, et il ne fut pas possible de tirer de lui une parole, pas plus qu'un pet d'un âne mort ») L'éducation scolastique n'est donc pas une méthode à prôner pour Rabelais. Son apprentissage est long, ardu, dénué de sens et n'apporte aucun savoir. Gargantua n'est ni plus sage, ni plus éclairé, il en ressort même plus sot! C'est donc un savoir abrutissant, formel. Gargantua développe des connaissances, non pas des compétences. Il est capable de restituer des textes, mais non de les comprendre. Pour compléter la critique, je me suis intéressée à un petit bout du chapitre 21. Il s'agit du passage où Ponocrates demande à Gargantua de se comporter tel qu'il en avait l'habitude afin de comprendre comment il est devenu si sot. Rabelais critique le mauvais usage du latin que font les précepteurs de Gargantua, en lui citant un verset incomplet du psaume « C'est vanité que de vous lever avant la lumière si la grâce de Dieu n'est pas avec vous » afin de justifier la grâce matinée. Ils ne prennent en compte que la première partie du verset!

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