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Géopolitique De l'Eau Au Tibet

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c ses besoins sont plus grands. La répartition de l’eau crée presque partout des tensions entre les provinces, les Etats comme on les appelle. Ceux qui sont bien pourvus en eau ne veulent pas être dessaisis de leurs ressources. Le gouvernement central de New Delhi a souvent du mal à régler les différends. Les pouvoirs sont importants au niveau provincial et New Delhi n’est pas toujours en mesure d’imposer ses solutions. Différents mécanismes de résolution de ces conflits existent mais ils ne fonctionnent pas très bien. Parfois, on est obligé d’en arriver à la création de tribunaux spéciaux pour régler les problèmes qui se posent entre les provinces. Rien n’est simple. Construire des barrages demeure très difficile sur le plan institutionnel car il faut négocier avec les provinces. Ceci dit, l’Inde est l’un des principaux constructeurs de barrages du monde que ce soit sur l’Indus, sur le Gange et leurs affluents et sur tous les cours d’eau issus du plateau central du Deccan.

Le gouvernement indien voudrait bien concrétiser deux projets majeurs. Le premier consiste en la création d’un grand canal tout autour du plateau de Deccan pour réunir tous les cours d’eau qui en sont issus. Le deuxième prévoit de relier deux grands fleuves : le Gange qui provient de l’Himalaya et le Brahmapoutre originaire du Tibet. Ensuite une liaison pourrait être établie entre ces deux projets, c’est à dire que tous les cours d’eau indiens seraient connectés entre eux. Naturellement, ces programmes ne font pas l’unanimité, ils suscitent des récriminations de la part des écologistes et posent des défis politiques, technologiques et financiers.

Le Pakistan, deuxième pays le plus peuplé d’Asie du Sud, avec 180 millions d’habitants environ, ne dépend pour son alimentation en eau que de l’Indus qui naît au Tibet. Sans l’Indus, le Pakistan n’existerait pas. Il y a également là des problèmes de répartition entre les différentes provinces. La province principale, celle du Pendjab, rassemble environ 60 % de la population. Elle s’accapare une grande part de l’eau car elle reste la plus riche, celle qui produit le plus de céréales. C’est là que se trouve l’un des plus beaux réseaux en irrigation au monde construit à l’époque mogole, puis agrandi et amélioré par les Britanniques. Le Pendjab a besoin de beaucoup d’eau et les provinces en aval, essentiellement le Baloutchistan et le Sind dénoncent la part du lion revenant au Pendjab. Il existe toutefois un mécanisme de répartition des eaux, un accord signé en 1991 mais il fonctionne mal. Les problèmes s’amplifient lorsque l’on veut construire de nouveaux barrages, les provinces s’opposant entre elles.

Au Bangladesh il y a finalement peu de problèmes entre les provinces, c’est un pays plus petit que l’Inde et le Pakistan mais également très peuplé (150 millions d’habitants). Peu se sites se prêtent à la construction de barrages. Le seul barrage d’importance se trouve dans les Chittagong Hill Tracts, une zone de collines située au Sud-Est.

En Asie du Sud, le partage de l’eau ne pose pas seulement des problèmes internes, notamment et surtout en Inde, au Pakistan. Il crée aussi de graves tensions internationales, entre l’Inde et le Pakistan, entre l’Inde et le Bangladesh, entre l’Inde et le Népal. En 1947, au moment de l’indépendance de l’Inde et du Pakistan, le problème de partage des eaux n’a pas été résolu. Or la plupart des cours d’eau qui coulent au Pakistan, prennent leur source en Inde et celle-ci avait tendance à s’accaparer la majorité de ces ressources hydrauliques. Il a donc fallu un traité qui a été signé 13 ans après l’indépendance, en 1960, sous l’égide de la Banque mondiale. Cet accord a fonctionné plus ou moins bien. Mais il est maintenant remis en question par des consommations plus importantes dues à une démographie galopante, à un niveau de vie qui augmente et une industrialisation qui se développe. Sans doute des amendements s’avèrent nécessaires.

Le Cachemire, territoire contesté par l’Inde et le Pakistan, estime qu’il n’a pas reçu son dû avec le traité de 1960. Ce traité, très original en réalité, ne répartit pas les ressources entre amont et aval, mais répartit les ressources selon les cours d’eau. Autrement dit, certains cours d’eau sont attribués au Pakistan, et d’autres sont attribués à l’Inde. Ceux qui sont accordés au Pakistan peuvent quand même être utilisés en amont par l’Inde, pour les besoins des populations – ce qui est normal – mais l’utilisation en amont de ces cours d’eau réservés au Pakistan est limitée.

Avec le Bangladesh il y a aussi des problèmes car le Gange et le Brahmapoutre, avant de passer au Bangladesh, coulent en Inde. Le Bangladesh se plaint que l’Inde opère des ponctions trop importantes sur ses deux fleuves, ce qui vrai dans une large mesure. Un accord a été conçu en 1996 entre l’Inde et le Bangladesh en ce qui concerne le Gange mais il ne donne pas satisfaction au Bangladesh. Toutefois une renégociation n’est pas à l’ordre du jour. Les deux pays tentent de mettre au point des ententes pour l’utilisation des autres cours d’eau qu’ils ont en commun.

Les tensions sont donc notables en Asie du Sud, aussi bien sur le plan interne que sur le plan externe.

L’Asie centrale L’Asie centrale comprend essentiellement les cinq anciennes républiques soviétiques : l’Ouzbékistan, le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan et le Turkménistan.

Les ressources en eau dépendent de deux fleuves essentiellement : le Syr-Daria et l’Amou-Daria qui naissent respectivement dans les Monts célestes et au Pamir ou et qui vont se jeter dans la Mer d’Aral.

A l’époque soviétique, la répartition des eaux se décidait tout naturellement à Moscou. Le problème est classique comme on l’a déjà vu pour l’Asie du Sud, à savoir entre pays amont et pays aval. La problématique est la suivante. Les pays aval, essentiellement l’Ouzbékistan, pays le plus peuplé de la région avec 30 millions d’habitants – sur les 60 millions que comprend l’Asie centrale – mais aussi le Kazakhstan et le Turkménistan ont besoin d’eau au printemps et en été pour leurs cultures de coton qui avaient été développées à l’époque soviétique. Le coton demande beaucoup d’eau. Les pays amont, c’est-à-dire le Kirghizstan et le Tadjikistan ont eux tendance à conserver l’eau, la stocker dans d’énormes réservoirs pour pouvoir l’utiliser l’hiver afin de fabriquer de l’électricité car le Kirghizstan et le Tadjikistan ne sont plus maintenant assurés d’avoir du pétrole venant des pays aval ou d’en avoir à des prix raisonnables. Il y a donc des problèmes qui se posent entre pays amont et pays aval car les intérêts sont divergents.

Il y a également des problèmes qui se posent entre pays amont, Kirghizstan et Tadjikistan. Les différends proviennent souvent de l’existence d’enclaves ouzbèkes et kirghizes. Un certain manque de coopération caractérise aussi les relations entre les trois pays aval, c’est-à-dire l’Ouzbékistan, le Kazakhstan et le Turkménistan. Il existe des accords entre ces différents pays mais l’entente est insuffisante pour promouvoir leurs points de vue aux deux pays amont.

Des récriminations apparaissent à propos de la construction de nouveaux barrages en amont, au Kirghizstan et au Tadjikistan. La Russie veut financer certains de ces projets de barrages et cela ne plaît pas aux pays aval. La Chine s’intéresse également à ces ressources hydrauliques et pourrait financer certaines infrastructures. Les organisations internationales comme l’Organisation de Coopération de Shanghai et l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe dont font partie ces pays d’Asie centrale, ont été sollicitées pour trouver des solutions mais rien ne se concrétise.

La Chine

La Chine est au cœur des problèmes hydrauliques de l’Asie puisque c’est sur son territoire que se trouve le principal château d’eau du continent : le Tibet et l’Himalaya. C’est là que naissent les deux grands fleuves purement chinois, qui ne coulent qu’en Chine : le Yangzi Jiang qu’on appelle long fleuve ou fleuve bleu en Occident et le Huanghe dit le fleuve jaune. Mais d’autres fleuves prennent naissance au Tibet avant de pénétrer dans les pays d’Asie du Sud-Est et d’Asie du Sud. Il y a également des cours d’eau qui naissent dans les Monts célestes, dans les Monts Altaï et qui se dirigent ensuite vers les pays d’Asie centrale, essentiellement au Kazakhstan.

Sur le plan national, la Chine fait de très gros efforts pour alimenter en eau le Nord car ce dernier est globalement déficitaire. Il faut transférer de l’eau du Sud vers le Nord. Des projets de canaux existent pour relier les deux grands fleuves nationaux. Dans le passé, il y a déjà eu des canaux mais les programmes

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