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L'État Est-Il L'Ennemi De La Liberté ?

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n’est pas l’ennemi de la liberté : la liberté naturelle est son propre ennemi. En effet, qui agirait ainsi prendrait suffisamment de risques pour rapidement mourir.

En outre, sans État, la liberté de chacun est limitée par le conflit permanent avec tous les autres qui l’empêche de faire quoi que ce soit. L’homme à l’état de nature remarque Hobbes est misérable. Il ne connaît ni agriculture, ni science, ni loisir. C’est pourquoi l’idée que l’État est l’ennemi de la liberté n’est qu’une chimère qui provient du désir.

Pourtant, il est clair que l’État est également une puissance. En ce sens, il peut empêcher la liberté de l’individu. N’est-ce pas dans sa fonction d’organisation qu’il façonne à sa convenance les individus ?

En effet, l’État organise les activités de l’individu de façon qu’elles ne sortent pas du cadre qu’il définit. En ce sens, les lois et décisions, non seulement interdisent, mais également prescrivent. Il faut faire ce que l’État exige, quoi qu’on veuille par ailleurs.

En outre, l’État a toujours indirectement la main sur l’éducation en prescrivant ce que les parents peuvent faire ou non, c’est donc lui qui organise non seulement la vie des individus, mais leur pensée. Aussi suffit-il qu’il intervienne dans le domaine de la publication ou de la communication pour qu’il agisse sur ce que peuvent penser les individus. Même le développement des sciences dépend de l’État. Ainsi, le développement de la biologie a-t-elle été stoppée dans l’ex U.R.S.S parce que Lyssenko (1898-1976) avait décrété que la génétique était contraire au marxisme-léninisme. Nombre de généticiens finirent au goulag. On peut donc dire comme Rousseau dans le livre IX de ses Confessions que tout tient à la politique.

C’est en ce sens qu’il est l’ennemi de la liberté. En effet, celle-ci ne consiste pas simplement dans l’absence de contraintes. Elle repose sur l’autonomie du choix comme Sartre le fait remarquer avec raison dans L’être et le néant. Autrement dit, je suis libre non pas si j’obtiens ce que je désire – car les poux seraient libres en ce sens – mais seulement si c’est moi qui choisis les fins que je poursuis, que je les réalise ou non.

Mais qui dit autonomie, dit que chacun se donne à lui-même sa propre loi. C’est précisément ce que l’État empêche puisque, quelle que soit sa forme, c’est lui qui en dernière instance, définit les lois valables des lois qui ne le sont pas.

Nietzsche pouvait dire que l’État est le plus froid des monstres froids dans son poème philosophique Ainsi parlait Zarathoustra. En effet, l’État, en tant que pouvoir séparé du peuple, le fait servir à son profit. Dès lors, il est bien l’ennemi de la liberté au sens où toute autonomie de l’individu comme du peuple est pour lui une menace à son pouvoir.

Cependant, dans la mesure où le sujet est libre et dans la mesure où il peut être citoyen, l’État ne dépend-il pas de lui ? Ainsi, ne serait-il pas l’ennemi de la liberté.

C’est que l’autonomie qui constitue la liberté commence par le libre arbitre qui fait que chacun est responsable des croyances qui sont les siennes. On peut avec Descartes dans sa lettre au père Mesland du 9 février 1645 aller jusqu’à dire que nous pouvons refuser d’affirmer le vrai ou le bien pour affirmer notre libre arbitre. Dès lors, nul n’obéit à l’État que volontairement et c’est être de mauvaise foi que de prétendre le contraire. L’écrivain qui invente peut contourner la censure. Le résistant qui ne parle pas sous la torture que son motif soit la promesse faite à ses camarades ou qu’à la façon d’un cartésien il veuille se prouver sa liberté, montre que l’État n’est pas l’ennemi de la liberté pour reprendre une analyse de Merleau-Ponty dans la Phénoménologie de la perception (1945).

Il n’en reste pas moins vrai que tous les États n’agissent pas de même et qu’il est possible dans certains d’entre eux de faire plus que résister : de participer. Dès lors, on dira qu’il faut distinguer entre l’État démocratique et républicain et l’État autoritaire voire totalitaire.

En réalité, l’un et l’autre sont des modalités de la liberté. Car, pour qu’il y ait dictature au sens courant, à savoir qu’un homme ou quelques-uns uns confisquent le pouvoir, il faut que les citoyens abandonnent leur pouvoir de résister, voire acceptent d’obéir et que les gouvernants fassent preuve d’un certain courage. Il faut aussi que les gouvernants ne pensent leur liberté que dans l’opposition à celle des autres.

D’un autre côté, qu’il s’agisse du tyrannicide à l’instar de Lorenzaccio dans la pièce éponyme (1834) de Musset (1810-1857) qui assassine son cousin Alexandre, le tyran placé par les troupes allemandes de Charles Quint, où d’une résistance organisée, la liberté politique peut toujours se manifester.

Il n’est

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