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Noam Chomsky: Grammaire Formelle

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iété de la langue (créativité) est définie formellement par le caractère de récursivité. L’objet d’études chez Chomsky n’est pas un corpus attesté et fini mais l’infinité des réalisations possibles, y compris celles qui n’ont jamais été prononcées ou entendues. Selon lui, le seul rôle possible de la théorie est de comparer deux outils (grammaires) entre eux pour juger lequel rend mieux compte de l’objet (langue) – cette procédure est appelé évaluation.

Structure syntaxiques (1957) : les trois types de grammaires

Chomsky examine successivement deux types de grammaires formelles : la grammaire à nombre fini d’états et la grammaire de constituants ou grammaire syntagmatique.

1. Les grammaires à nombre fini d’états constituent un modèle tout à fait élémentaire, inadéquat pour engendrer tous les types de structures syntaxiques. Elles ne peuvent opérer de hiérarchisation et donc permettre une théorie des fonctions

2. Les grammaires de constituants ou grammaire syntagmatique se présentent comme la donnée :

a) d’un axiome de départ : phrase (symbole P)

b) d’un vocabulaire, composé de deux sous-ensembles : le vocabulaire auxiliaire (catégories grammaticales GN (groupe nominal), GV (groupe verbal), V (verbe), N (nom), etc.) et le vocabulaire terminal (unités lexicales comme monsieur, chien, prendre, etc.)

c) d’un ensemble de règles (réécriture) qui engendrent les phrases par une série d’étapes de dérivation en leur associant une description (leur « histoire dérivationnelle », c'est-à-dire la suite des règles appliquées que l’on peut présenter par un arbre)

Ces règles développent la partie à gauche de la flèche sous la forme de ce qui se trouve à droite de la flèche :

P → GN + GV

GN → Article + N

GN → V + GN

V → prend, touche

N → monsieur, chien, ballon

Article → le

Exemple de la présentation en arbre (indicateur syntagmatique) d’une dérivation :

En introduisant dans la grammaire des règles récursives on peut théoriquement créer l’ensemble infini des phrases (le chien du voisin de la grand-mère de copain…) Pourtant une telle grammaire, indépendante du contexte engendre les phrases grammaticales et non grammaticales. Pour restreindre le langage produit par la grammaire, on peut imposer aux règles des contraintes contextuelles (ex. un verbe intransitif comme marche ne peut se construire avec un complément d’objet direct.) On a alors une grammaire également syntagmatique, mais « contextuelle ». Ces grammaires permettent de créer seulement les phrases grammaticales, mais elles ne permettent pas d’expliquer le lien de paraphrase qui unit certaines phrases de structures syntaxiques différentes (ex. l’actif et le passif) mais qui ont une structure identique à un autre niveau de représentation syntaxique, plus profond. Ces nouvelles exigences ont amené Chomsky à proposer un troisième type de grammaire, qui ne se substitue pas à la grammaire syntagmatique mais la prolonge : il s’agit de la grammaire transformationnelle.

Des règles syntagmatiques créent des structures abstraites (indicateurs syntagmatiques sous-jacents) qui peuvent comprendre des unités lexicales er des éléments de vocabulaire auxiliaire. Des règles de transformation convertissent ces structures abstraites en nouvelles structures (indicateurs syntagmatiques dérivés), qui donnent les suites terminales, les phrases.

On distingue :

a) les transformations obligatoires qui ont pour résultat phrase-noyau : affirmative, active, déclarative, simple.

b) les transformations facultatives qui engendrent des indicateurs de phrases dites dérivées, c’est-à-dire toutes phrases qui n’ont pas les quatre caractéristiques de la phrase-noyau : phrase négative, ou passive, ou interrogative, ou complexe.

L’intérêt de la grammaire transformationnelle réside en ce qu’elle permet de décrire certaines ambigüités syntaxiques, de distinguer certaines phrases de structure apparemment identique (Le tableau a été peint par un bon artiste et Le tableau a été peint par un beau matin) et de rapprocher des phrases différents nais jugées synonymes (le passif et l’actif).

Aspects de la théorie syntaxique (1965) : la théorie standard

Dans son œuvre de 1965 Chomsky propose un cadre théorique générale. Il introduit nouveaux concepts comme la compétence (la connaissance intuitive qu’un sujet parlant idéal a de sa langue) et la performance (la représentation de se qui se passe quand quelqu’un parle ou écoute). Cette opposition compétence – performance s’apparente à l’opposition saussurienne langue – parole, mais la compétence n’est pas un inventaire statique d’éléments, elle est un système de règles. Le recours aux transformations permet de postuler l’existence d’un niveau de structuration syntaxique non apparent, appelé les structures profondes qui déterminent interprétation sémantique des deux phrases.

La grammaire générative tend à devenir une théorie complète du langage, intégrant aussi l’étude de sens et l’étude se sons, tout en subordonnant celles-ci à le centre du modèle : la composante syntaxique. Le modèle d’aspects comporte trois composantes : composante syntaxique et deux composantes interprétatives : la composante sémantique et la composante phonologique.

[pic]

La composante syntaxique comprend deux parties :

- la base qui crée les structures profondes ; elle se compose elle-même d’une sous composante catégorielle (catégories et éléments grammaticales) et d’un lexique (règles qui insèrent les éléments lexicaux, caractérisé par de traits phonologique, syntaxique et sémantique)

- les transformations qui créent les structures de surface à partir des structures profondes ; elles sont conçues comme conservant le sens et grâce aux elles on arrive aux structures de surface (ici, il doit appliquer les règles de la composante morpho-phonologique (à+le→au, etc.) pour que l’on aboutisse a des phrases de la langue).

Le caractère interprétatif de la sémantique par rapport à la syntaxe a évolué pendant des années 70, c’est-à-dire Chomsky a abandonné le postulat de l’invariance du sens sous transformation et a admis que les transformations puissent changer le sens.

La théorie standard étendue et la théorie des traces

Les préoccupations de Chomsky ont pris, au fil des années un tour théorisant ou il a donné à l’objet de la linguistique une définition de plus en plus abstraite. Poursuivant ses recherches sur le rôle de structure de surface dans l’interprétation sémantique, Chomsky a été amené à leur accorder une importance grandissante, pour tout ce qui constitue la sémantique linguistique strict, c’est-à-dire la forme logique. La perspective de la théorie standard est, sur ce point, complètement renversée, puisque dans la théorie des traces c’est la structure de surface qui est seule pertinente pour l’interprétation sémantique.

La théorie standard étendue peut se représenter par le schéma suivant :

Règles catégorielles et lexicales

Indicateurs syntagmatiques initiaux

(Anciennes structures profondes)

Transformations

Structures de surface

Phonologie interprétation sémantiques

Formes logiques

Les indicateurs syntagmatiques initiaux conservent les propriétés syntaxiques des anciennes structures profondes. Les propriétés précédemment dévolues aux structures profondes sont

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