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Question De Corpus Sur La Fontaine, Boileau Et Esope

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de par l’impuissance que celui-ci possède face à cet homme qui souffre. L’apposition du sujet renforce la valeur des mots exprimés : « gémissant et courbé » (v.3) cet homme croule sous le poids du matériau et de la douleur qu’il possède. L’expression « à pas pesants » (v. 3) illustre la marche lente et pénible de ce bûcheron. Ici un sentiment d’empathie qui s’était déjà construit petit à petit auparavant apparaît clairement chez nous, lecteurs. La fatalité est mise en valeur dans le vers « Enfin n’en pouvant plus d’effort et de douleur » (v.5), par l’adverbe « enfin » marquant la fin du combat du bûcheron face à cette force qu’est la nature. Celle-ci l’a épuisé jusqu’au bout. Le portrait d’un homme admirable, résistant et déterminé se dessine alors chez La Fontaine : le bûcheron devient alors un héros. Enfin, ce héros souhaite mourir comme chez Esope : « Il appelle la Mort » mais se « défile » finalement par l’expression « A recharger ce bois » (v. 16) qui le ramène à sa vie de souffrance et de travail ; le suffixe « -re » illustre ce retour à la vie. Le héros dont La Fontaine nous a dressé le portrait, s’éteint alors à jamais et redevient le commun des mortels en quatre vulgaires mots.

Chez Boileau comme chez la fontaine, le corps tout entier du bûcheron est couvert de bois et écrase « un pauvre bûcheron » (v.2). La compassion se reflète alors dans le vers suivant « le dos chargé de bois, et le corps tout en eau, ». « Un pauvre bûcheron, dans l’extrême vieillesse, » (v.2) présente ici un personnage qui est peut être plus vieux que ses compères puisque l’adjectif « extrême » met en évidence ce vieillissement. La césure, due à la présence de deux hémistiches, accentue la faiblesse et la langueur du personnage. Le bûcheron, tout comme chez Esope, marche sans savoir où aller comme chez le fabuliste grec. Il marche « en haletant de peine et de détresse » (v. 3), cependant la peine et la détresse expriment des afflictions morales qui ne suscitent pas d’halètement. L’image de la fatigue est donc présente à travers cette expression faussée. Boileau nous peint un personnage qui comme dans les fables précédentes, succombe à la douleur et la souffrance en utilisant lui aussi l’adverbe « enfin » au vers quatre « Enfin, las de souffrir et de mourir » (v.5) qui possède la même fonction que chez la Fontaine. Nous pouvons aussi souligner le jeu d’homophonie avec « las » et « là » qui traduit la fatalité révélant le dégoût du personnage de continuer à s’efforcer de travailler : l’auteur célèbre ici le désespoir de son personnage face à sa propre vie. Boileau, change l’appel de la Mort .Le bûcheron souhaite la mort : ce verbe à ici pour sens de demander, d appeler. Mais il peut aussi connoter le fait de vouloir, de désire ; sens qui est véridique ici puisque que l’expression « prompt à se corriger » révèle l’intention du vieillard, celle de mourir. Cependant, ce sens s’efface par la peur éprouvée face à la Mort par le personnage ; peur existante dans chacun des textes ; ici le vers « Que tu m’aides à me charger » témoigne du retournement de situation qui confirme la morale commune : la souffrance est meilleure que la mort.

Malgré une volonté de puiser à la source, nos deux fabulistes classiques cherchent à créer fable qui leur est propre. Cette volonté est d’abord visible par le choix d’écriture : en effet les deux auteurs du XVIIe choisissent le vers alexandrin, donnant un côté plus dramatique à l’œuvre, plutôt que la prose utilisée par Esope. La Fontaine étaye son apologue de sentiments qui mettent en valeur l’empathie que nous pouvons éprouver à

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