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Racine, Bérénice Acte 3 Scène 3

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l’ancienneté de leur intimité, mais c’est seulement par la menace de sa haine que Bérénice le fait parler.

c) Antiochus, victime de la situation

Il apparait comme victime d’une situation dans laquelle ses sentiments sont laissés de côté et il doit en plus se sacrifier pour un autre. Il pressent la situation. Un bannissement sentimental est prononcé par Bérénice vers 47 « Pour jamais à mes yeux gardez-vous de paraître ». A plusieurs reprises déjà il est victime de menaces. Il n’est présent dans le dialogue que par rapport au message à délivrer. Puis il disparait progressivement du dialogue, Bérénice s’adressant à Phénice et rompant la communication avec Antiochus. Il exprime sa stupéfaction pour renouer le dialogue. On peut relever la valorisation du personnage d’Antiochus qui fait preuve d’oubli de soi comme pour souligner l’injustice de l’abandon.

2) Bérénice, un personnage dans l’anxiété amoureuse.

a) Une reine autoritaire

Elle est confiante dans son pouvoir et n’hésite pas à brandir des menaces. On peut relever la gradation vers 7 « excitent ma douleur, ma colère, ma haine » constituée de sentiments, de fait c’est bien sur le plan sentimental que Bérénice se situe par rapport à Antiochus. Elle joue de son statut social et sentimental envers Antiochus : impératif vers 17 « Dès ce moment contentez mes souhaits, ou soyez de ma haine assuré pour jamais » et tournure impérative exprimant ce qu’elle veut vers 14 « je veux que vous parliez ». Elle transparait par sa façon de s’exprimer, la manière dont elle se nomme. Malgré tout elle est un personnage pathétique.

b) Bérénice, un personnage pathétique

Elle donne à voir sa déchéance, elle n’hésite pas à se mettre en scène par le recours à la 3ème personne du singulier. C’est un personnage pathétique montré par le recours à la prière vers 8, n’hésitant pas à se présenter dans son intimité. La répétition du verbe « voir » souligne l’aspect visuel du personnage et fonctionne un peu comme une didascalie interne. Elle éveille la pitié d’Antiochus soucieux de la préserver.

c) Bérénice, un personnage au seuil du tragique

On observe aussi un registre tragique incomplet. Elle convoque la notion de mort par un procédé d’hyperbole vers 4 « la mort dans le sein ». Antiochus l’enjeu tragique par la métaphore de la blessure du coup vers 23 « je le vais frapper par l’endroit le plus tendre ». Bérénice s construit comme un personnage tragique à travers l’annonce de la nouvelle. Les phrases nominales soulignent la stupéfaction vers 26 « Nous séparer ? Qui ? Moi ? Titus de Bérénice ? ». On observe la mise en place d’une échappatoire psychologique par Bérénice recourant à la mise en place du complot pour échapper à son destin tragique qu’elle refuse et n’assume pas bien qu’elle soit lucide par rapport à la réalité des faits, soulignant son aveuglement volontaire qui est presque vital, un reflexe de vie vers 49 « Hélas ! pour me tromper je fais ce que je puis ». On relève le mélange des registres par Bérénice qui suscite la compassion. Elle n’hésite pas à faire preuve de chantage affectif, à transformer Antiochus en bouc émissaire pour mieux se préserver.

3) Une scène conflictuelle.

a) La parole, un jeu décisif

Le conflit verbal et psychologique progresse. On observe un traitement de la parole qui est retenue. Parole est synonyme de connaissance, de vérité, elle est donc importante. Tragiquement, c’est Bérénice qui se précipite dans le malheur par son empressement à faire parler Antiochus. La parole révélée entraine immédiatement l’action à venir vers 33 « Il fait vous séparer, et vous partez demain » avec le présent à valeur de futur immédiat. La révélation prend alors une importance décisive.

b) L’évolution du rapport de force

Le rapport de force bascule à plusieurs reprises. D’abord Bérénice se positionne comme inférieure, demandeuse recourant à la supplication, par là elle souligne l’importance d’Antiochus sur son état. Sa supplication prend une tournure lyrique vers 8-9. Elle souligne sa faiblesse pour obtenir la parole d’Antiochus. L’avantage d’Antiochus réside dans la connaissance. Puis Bérénice reprend l’avantage sur Antiochus vers 12 en faisant référence à son autorité. Antiochus souligne la pression psychologique exercée avec le terme de violence vers 14. L’emprise de Bérénice est confirmée par la révélation immédiate vers 25. Cet aveu, par le bouleversement créé sur Bérénice, repositionne Antiochus en situation avantageuse, ce dont témoigne la réplique des vers 27 à 33 où il se fait consolateur de Bérénice, mais ce statut supérieur lui est immédiatement ôté par Bérénice qui accuse ses paroles de piège vers 41, elle exclut Antiochus pour se protéger.

c) La solitude des personnages comme conséquence du conflit

Dès le début de l’extrait, Bérénice et Antiochus sont opposés. Bérénice souhaite obtenir la parole d’Antiochus mais celui-ci souhaite la retenir. Elle veut recréer son

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