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Analyse Du Dernier Jour D'Un Condamné De Victor Hugo

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nsi après ma mort, trois femmes sans fils, sans mari, sans père; trois orphelines de différentes espèce; trois veuve du fait de la loi.

J’admets que je sois justement puni; ces innocentes, qu’ont-elles fait ? N’importe; on les déshonore, on les ruine; c’est la justice. »

Dans ce passage, Victor Hugo recourt à l’hyperbole au moment où le condamné dit qu’il voit sa mère, sa femme et sa fille comme trois orphelines, comme trois veuves. Aussi, il utilise l’antiphrase dans le passage suivant : « N’importe; on les déshonore, on les ruine; c’est la justice.». Vraisemblablement, Hugo veut transmettre par l’utilisation de ses deux figures de style, une impression d’injustice face au condamné et qu’au fond, il n’est pas seul à payer de sa mort. Ceci amène à réfléchir sur la pertinence de sa condamnation, sur la pertinence de son décès. En ce sens, Hugo exhorte au droit de vivre quel que soit le crime. Au fond, selon Victor Hugo, seul Dieu a le droit de vie sur un homme, que le caractère sacré de la vie est banalisé au profit du spectacle présenté, que même les hommes du clergé s’en tiennent à banalisés la vie d’un condamné à mort, comme si son âme ne valait rien :

« Non, si bas que je sois tombé, je ne suis pas un impie, et Dieu m’est témoin que je crois en lui. Mais que m’a-t-il dit ce vieillard ? Bien de senti, rien d’attendri, rien de pleuré, rien d’arraché de l’âme, rien qui vînt de son cœur pour aller au mien, rien qui fut de lui à moi. »

Ainsi, l’emploi de l’anaphore à l’endroit où il répète le mot « rien » visait à mettre en exergue que les paroles du prêtre étaient livides et machinales, un discoures dénué de compassion ou d’empathie. Le désengagement du prêtre n’est qu’un pâle reflet du caractère deshumanisant d’un châtiment aussi extrême, sa condition d’humain étant oublié, peut-être pour atténuer la gravité de la réel situation.

Transféré à l’hôtel de ville, le condamné entend et discerne très bien les ricanements et les cris des spectateurs. Ses cheveux et son collet coupés, le condamné vit ses derniers moments. Entendant dehors un grand bruit qu’il décrit comme un grand frémissement, il croit d’abord que c’est le courant de la rivière, mais au son de rires éclatants, il comprend que c’est la foule :

« Il y avait un grand bruit dehors, comme un frémissement qui ondulait dans l’air. J’ai cru d’abord que c’était la rivière; mais, à des rires qui éclataient, j’ai reconnu que c’était la foule. »

En utilisant la comparaison avec le bruit que mène une rivière, Victor Hugo reflète à quel point la foule venue assister à la mise à mort du condamné est agité face à l’imminent spectacle. Ainsi, Hugo exprime l’ironie que comporte ce spectacle macabre présenté au peuple. D’une part le condamné est réduit à un vulgaire exemple visant à convaincre la foule de s’abstenir à des activités criminelles. D’autre part il fait l’objet de spectacle que le peuple est venu apprécier en toute impunité. Vibrant contraste, le condamné meurt sous les acclamations du public, dans l’anonymat le plus total. Il s’agit-là d’un exemple d’abrutissement du peuple qui est loin de l’édifier, annihilant toute théorie de l’exemple, c’est-à-dire effrayé pour décourager tout autre acte répréhensible.

En outre, ce dénonce l’auteur c’est que concrètement la vie d’un homme ne peut être assujettie à un aussi horrible châtiment, quoi qu’il ait fait. L’inviolabilité de la vie humaine est le droit qui prime sur tous les droits. Que le droit de vie ou de mort ne devrait pas pouvoir être décidé indûment par un juge ou encouragé par l’oppression populaire. Encore aujourd’hui, dans plusieurs pays du monde la peine de mort est toujours en vigueur. Fait d’actualité à l’époque hugolienne, le débat sur la peine de mort est toujours actuel. Il s’agit d’une cause qui dépasse l’innocente narration d’un condamné mais qui

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