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Intervention Du Tribun Curée Du 10 Floréal An Xii

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car il peut, par exemple, ratifier les traités, convoquer le Sénat, nommer son successeur et les autres consuls.

L’intervention de M. Curée pose la question de savoir en quoi un Empire héréditaire permettra-t-il une meilleure gouvernance de la nation française.

Jean-François Curée cherche d’abord à démontrer les raisons de l’échec des régimes politiques précédents (I). Pour ensuite montrer que Napoléon Bonaparte, en tant qu’Empereur, et sa famille révolutionnaire sont les seuls capables de gouverner efficacement la nation (II).

I – La difficile gouvernance dans le contexte suivant la Révolution :

Suite à la Révolution, la nation française a subi de nombreuses crises dues à une instabilité politique (A) et une insécurité importante (B).

A – L’instabilité politique : une succession de régimes inefficaces :

Jean-François Curée commence par critiquer la monarchie constitutionnelle mise en place par la constitution de 1791. Il y voit l’erreur de « laisser le pouvoir suprême entre les mains d’une famille essentiellement féodale », lignes 4 et 5, car le principe de la monarchie constitutionnelle est de donner le pouvoir exécutif (« suprême ») au roi alors que les pouvoirs législatif et judiciaire sont donnés à deux autres institutions. Cela changea pourtant de la monarchie absolue ou le roi détenait tous les pouvoirs avant 1789. Mais M. Curée considère que le roi voulait rester dans un système féodal, « Roi de France, Louis XVI ne voulut jamais être roi des français », lignes 7 et 8, sans doute a-t-il montré cette détermination dans sa fuite de Varennes, quelques mois après la mise en place de la constitution de 1791, où il a essayé de rejoindre un pays étranger allié à sa cause et à celle des seigneurs féodaux. L’auteur ajoute que cette constitution était déjà affaiblie avant d’entrer en vigueur car elle instaurait « un Gouvernement qui devait défendre la nation et qui n’avait pas le droit de défendre son palais sans la permission de l’autorité municipale » et « un Gouvernement qui devait régir un grand Etat, et qui n’avait pas le droit de nommer ses agents », lignes 16 à 19, ces mesures avaient été prises pour limiter le plus possible les pouvoirs du roi car les révolutionnaires avaient peur de voir la monarchie absolue revenir par la force, mais le roi n’avait plus aucun moyen d’action.

M. Curée critique ensuite la mauvaise gouvernance de la Convention nationale qui envoya « un million de braves [périr] sur les frontières », ligne 24. Cette Convention était chargée d’élaborer une nouvelle constitution, ce qui fut fait en 1793, celle-ci instituait une première République, mais elle ne fut jamais instaurée car les membres du gouvernement provisoire avaient peur de voir la République s’effondrer par les attaques des ennemis de la nation, et chercha d’abord à restaurer la paix par une violence sans bornes.

L’auteur continu par la critique acerbe du Directoire, instauré par la constitution de l’an III c’est un organe collégial qui possède le pouvoir exécutif, un chef d’Etat à cinq têtes, qui prend ses décisions à la majorité, avec une présidence tournante par période de trois mois, mais comme le précise M. Curée : « on réunit inutilement les chefs des différentes factions », lignes 29 et 30, et cela contribue à l’instabilité, chacun défendant sa position. De plus cette constitution met en place une séparation très rigide des pouvoirs exécutif et législatif, c’est-à-dire que n’était prévue aucune procédure de solution des conflits entre les pouvoirs de l’Etat car comme l’indique l’auteur, ils sont « divisés d’intérêts et d’opinions », ligne 33, donc coups de forces et coups d’Etat étaient les seuls moyen de faire fonctionner le régime.

Mais l’instabilité politique est aussi due, en partie, à l’insécurité qui règne pendant toute la période.

B – L’insécurité : entre ennemis intérieurs et extérieurs :

L’auteur dresse une liste de plusieurs menaces au cours de son intervention, il commence par les « Bourbons et le régime féodal », ligne 26, ainsi que « les ennemis de la patrie », ligne 55, en effet le roi et sa famille, ainsi que les seigneurs émigrés ou non, cherchent à récupérer leurs pouvoirs politiques et leurs privilèges. Dans cette quête ils sont aidés par les monarques des pays étrangers frontaliers qui ont peur que cette révolution ne se répande chez eux, d’où une guerre incessante pour la nation française, dans le but à la fois de sécuriser les frontières et de traquer les complots internes pour protéger les acquis révolutionnaires comme l’indique M. Curée : « les ennemis de notre patrie se sont en effet effrayés de sa prospérité comme de sa gloire » et donc « leurs trames se sont multipliées », lignes 55 et 56.

L’auteur dit aussi qu’une menace pèse sur quelqu’un, autre que la nation, « au lieu d’une nation toute entière ils n’avaient plus à combattre qu’un homme seul. C’est lui qu’ils ont voulu frapper pour la détruire », lignes 56 et 57, il s’agit très clairement du Premier Consul Napoléon Bonaparte, en effet, un certain Georges Cadoudal complote avec les Anglais et les seigneurs émigrés pour l’enlever, le complot est découvert et empêché en février 1804.

Si Napoléon est une cible prioritaire des ennemis de la patrie c’est parce qu’il a déjà fait preuve de son talent au service de la nation française, d’où la demande et l’appui de Jean-François Curée pour faire de lui et de sa famille, la clé de voûte d’un possible futur Empire et de la grandeur de la nation.

II – Pour une gouvernance éclairée : l’empereur Napoléon Bonaparte :

Jean-François Curée explique d’abord pourquoi Napoléon est le seul capable de consolider les acquis révolutionnaires (A), et que le meilleur moyen d’y arriver est de faire de lui un empereur avec une transmission héréditaire de son titre (B).

A – L’homme de toutes les avancées :

Ce qu’a permis Napoléon :

* Victoires militaires : première campagne d’Italie (1796 – 1797) ; paix de Campo Formio (17 octobre 1797) ; Egypte : « cette grande et majestueuse réputation qui s’était formée au milieu des camps, des négociations, et du gouvernement des peuples conquis », lignes 36 à 38.

* Meilleure gestion des fonds publics : « les comptes du trésor public et des finances ont-ils été établis avec une règle plus sévère et une plus scrupuleuse exactitude », lignes 41 et 42.

* Le code civil : mis en chantier en 1791 par la Constituante, le projet d’un code civil commun à toute la France est repris par Bonaparte Premier consul. Il nomme, le 12 août 1800, une commission composée de quatre juristes, puis le 21 mars 1804 parait le code civil des français qui deviendra en 1807 le Code Napoléon. « Le code civil, attendu depuis plusieurs années […] n’est-il pas sorti avec majesté des savantes et laborieuses discussions des jurisconsultes et des hommes d’Etat », lignes 43 à 46.

* « L’égalité a été maintenue », ligne 47, l’égalité en droit.

* « irrévocabilité des biens nationaux », ligne 50, les acquéreurs avaient peur de se voir destituer des biens acquis, les biens nationaux sont les biens du clergé et des émigrés mis en vente par le gouvernement révolutionnaire.

* « les dogmes religieux consacrés en même temps que la liberté des consciences », ligne 51. Depuis la révolution, l’Eglise catholique est affaiblie et désorganisée, des 30000 paroisses de l’Ancien Régime, il en reste à peine 3000. Bonaparte qui n’aime pas le désordre, arrache un concordat au pape, déclare le

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