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L'Aveu Princesse De Clèves

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Clèves se marque par un refus, une supplication… Rien n’a été dit clairement, et surtout pas le nom de Nemours… le terme « prudence » (l.69) renvoie à « dangereux…parti » = ce qui est évoqué est bien un danger, une menace…

c) Une émotion hyperbolique, à la mesure des enjeux de la scène

- L’intimité de la scène (illusoire puisque Nemours écoute) permet aux époux de se livrer à une émotion authentique, qui n’est plus retenue par les règles de la bienséance…

- On assiste à un paroxysme de souffrance :

Les hyperboles « il pensa mourir », « couvert de larmes », « je vous demande mille pardons » + les superlatifs « le plus malheureux homme qui ait jamais été », « malheureux par la plus grande marque » + les intensifs (« affliction aussi violente »), et les absolus « jamais » (que l’on a jamais fait », « je n’ai jamais donné », « Je ne vous déplairai jamais », « que l’on en a jamais eu »).

Les marques du corps = il y a une « chorégraphie de la douleur » : « en se jetant à ses genoux », « la tête appuyée sur ses mains, hors de lui-même »… « il n’avait pas songé… » = le corps est débordé par l’émotion.

Le champ lexical de la douleur : « mourir de douleur », « affliction », « malheureux »…

Les mots qui connotent ou colorent cette émotion « affliction violente », ainsi que les appels à l’aide : « les périls », « ayez pitié de moi », « je vous supplie »…

- La tonalité pathétique est rehaussée par les larmes, évidemment, mais aussi par la ponctuation interrogative qui surabonde dans le discours du Prince, témoignant de son trouble profond…

II) DEUX PERSONNAGES QUI SE RÉVÈLENT DANS CET INSTANT UNIQUE

a) Un prince fou d’amour, que divise l’aveu de sa femme

- il revient sur l’histoire dissymétrique de leur amour :

Un éloge de sa femme qui montre son affliction profonde : « vous me paraissez plus digne d’estime et d’admiration… » + la focalisation insiste sur le fait qu’il la trouve « d’une beauté si admirable » + la répétition des termes « admiration » + le « prix infini » de cet aveu…

Rappel du topos de leur première rencontre « dès que je vous aie vue »…

Une histoire (l.38-42) de sa passion à lui : « dès le premier moment » + durée renforcée par la tournure négative « n’ont pu l’éteindre » et l’adverbe de temps « elle dure encore » + évocation des obstacles « vos rigueur et votre possession » = insistance sur la puissance et la fermeté de sa passion.

Insistance sur son impuissance à générer de l’amour en elle (dissymétrie fondamentale) : « je n’ai jamais pu vous donner de l’amour » « je m’étais consolé…il était incapable de l’être ».

- Un paradoxe qui génère une souffrance :

« je me trouve le plus malheureux des hommes » / « vous me paraissez plus digne d’admiration… » + « vous me rendez malheureux par la plus grande marque de fidélité… » = l’aveu de la Princesse de Clèves est une marque d’attachement et d’estime MAIS c’est aussi justement ce qui le fait souffrir !

Multiplicité des figures binaires, articulées par « et » ou par « mais » qui montrent que sa souffrance ne peut être contournée, évitée : « Vous me paraissez plus digne…mais aussi je me trouve », « je n’ai jamais pu… et je vois », « j’ai tout ensemble…mais il est impossible ».

Réseau d’oppositions : mari / amant et estime / passion…dans ces réalités irréconciliables, on comprend les déchirement du Prince.

b) Une princesse soumise ou cruelle ?

- un aveu qui ressemble à une confession :

La princesse apparait comme une pénitente : « en larmes », « à genoux », « avec joie », « mille pardons » = solennité religieuse du moment.

Elle insiste sur sa faiblesse : « les personnes de mon âge », « Mme de Chartres pour m’aider à me conduire… », « conduisez-moi ».

Caractère unique proclamé de ce procédé : « un aveu que l’on a jamais fait à son mari »…

Les protestations d’innocence : « l’innocence de ma conduite et de mes sentiments » , « je n’ai donné nulle marque… » + vocabulaire moral « me conserver digne d’être à vous ».

Elle va même jusqu’à évoquer son courage « quelque dangereux…je le prends… » = la concession « quelque que soit… », « pour faire ce que je fais…jamais eu »…

- Mais sa noblesse enferme son mari dans un rôle intenable (cruauté inconsciente ?) : à la fois mari et amant pour la souffrance « j’ai tout ensemble la jalousie d’un mari et d’un amant », aucune porte de sortie pour lui… Cela est renforcé par les adverbes intensifs « tout ensemble ».

- D’ailleurs le « il est trop noble » sonne à double sens…comme un éloge et comme un reproche !

- La fin du passage nous montre une Princesse de Clèves catégorique, donc qui domine : « je suis résolue », « la prudence veut pas »… ton tranchant face à un mari qui a perdu sa dignité en partie…

c) Deux douleurs faussement symétriques : l’explosion de la jalousie du Prince…

-Deux discours qui se terminent par le même mode impératif : « conduisez-moi , ayez pitié de moi et aimez-moi encore… » / « achevez et apprenez-moi… ».

- Symétrie des appels : « ayez pitié… » / « ayez pitié de moi vous-même ».

- On assiste en fait à deux passions disjointes, et du coup deux monologues juxtaposés…

- La perte de la dignité du mari : évocation de sa jalousie dévorante, multiplication des questions « et qui est-il… depuis quand…qu’a-t-il…quel chemin… ? »… »Apprenez-moi qui… » = interrogatoire centré sur le nom de son rival… il perd sa magnanimité, sa noblesse…

- Froideur finale de la Princesse, qui fait rupture et qui sonne comme un refus, une fuite… la réplique est courte et sèche par rapport à la longue tirade affolée du Prince.

- Rappelons la maxime La Rochefoucauld : « la jalousie est le plus grand de tous les maux et celui qui fait le moins pitié aux personnes qui le causent »…

III) UN AVEU QUI TRAHIT UNE VISION DU MONDE…

a) Les motivation de la Princesse : conserver son repos et fuir la passion...

- Se préserver du danger de céder à son amour tout en restant digne de son époux :

Importance de la notion de danger « éviter les périls », demande de protection

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