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L'Etranger, Albert Camus, Incipit

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la perception de l’univers du récit se fait par le regard ou la conscience de Meursault. Le narrateur ne rapporte que ce que voit le personnage-témoin, et ainsi personnage et narrateur se confondent. Les « je » sont prédominants au fil du récit et, comme dans un discours, on a l’utilisation de « aujourd’hui », « hier », « demain », « après-demain », « pour le moment »qui nous situent par rapport à Meursault, le narrateur aurait très bien pu employer des expressions comme ce jour-là, la veille, le lendemain ou le surlendemain. Les temps utilisés sont le futur, l’imparfait et le passé composé, temps qui se situent par rapport au temps du personnage, ceci montre que l’on colle pratiquement à l’histoire, le temps de la narration est tout près du temps de l’histoire. Meursault n’a donc pas beaucoup de recul par rapport à l’histoire, cela lui permet de ne pas faire part de ses sentiments mais uniquement des évènements, de ses pensées, de ses sensations qui à divers moments occupent sa conscience. On épouse le point de vue du narrateur.

II. Qui est cet homme ?·Un homme qui semble indifférent à tout : Meursault marque un extrême détachement à l'égard de la mort de sa mère. L'expression du télégramme est l'expression de ce détachement. Lorsque l'on est avant l'enterrement de sa mère, c'est comme si elle n'était pas morte pour lui, Meursault semble ne pas en prendre conscience. Ce qui frappe ensuite, c'est que Meursault fait de l'enterrement une simple formalité : « Après l'enterrement, au contraire, ce sera une affaire classée et tout aura revêtu une allure plus officielle. » Le deuil se fera par l'aspect extérieur, c'est-à-dire par son habillement. Cette mort peut passer pour une raison valable de prendre des congés : « excuse pareille ». Quelque part, c'est comme si cette mort était de la faute à Meursault. On a l'impression que la mort n'est pas grand chose pour lui, que cette mort est vécue comme un accident qui dérange le cours des choses : Meursault a recours au calcul pour préparer son voyage. Dans tout son récit, on n'a aucune marque du champ lexical de l'affection, donc pas de chagrin de la part de Meursault. Le seul terme utilisé est dit chez Céleste : « Ils avaient tous beaucoup de peine pour moi », la seule compassion vient de l'entourage de Meursault, qui a choisi de dire les choses telles qu'il les a vécues.

·Un homme qui vit selon ses besoins vitaux : manger (cf repas au restaurant chez Céleste), dormir (il dort dans l’autocar qui l’emmène à Marengo).

·Un homme dont les sensations l'emportent sur ses sentiments : il souffre de la chaleur (un thème récurrent du roman) Meursault est plus sensible à ce que produit le voyage sur ses sens qu'à l'émotion de la perte de sa mère. Cet état d'absence est lié à des évènements ponctuels qu'il vit.

·Un homme solitaire et taciturne : ce personnage est étranger à des sentiments, à une émotion, qui vit dans la solitude et qui refuse la communication, il répond par monosyllabes : « J'ai dit "oui" pour n'avoir plus à parler ». Mais ce n'est pas un personnage blâmable pour autant : il fait ce qu'il faut à l'égard de sa mère, ce n'est pas de la provocation, c'est dans son être.

·Un homme qui paraît immature : la simplicité des phrases employées, très courtes, sur le modèle sujet + verbe + complément donne l’idée d’une personnalité enfantine, qui surprend le lecteur. On peut parler d’absence totale de lyrisme.

Conclusion

·Dès le début du roman, Camus nous brosse le portrait d’un personnage qui semble autant étranger au monde qu’à lui-même. Le lecteur, surpris de ce portrait « en creux » est intrigué

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