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La Morale De Cette Histoire

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celle de la mère de Cendrillon, du père de Blanche-Neige) ou, plus fréquemment, par le départ de l’enfant, soit parce que celui-ci est abandonné par ses parents ou par une autre personne (Le Petit Poucet, Hansel et Gretel, Blanche-Neige), soit parce qu’il fuit une situation impossible (Peau-d’Âne). Il arrive également qu’il parte à la découverte du monde, à la recherche d’un bien précieux (Les Trois Plumes, Grimm), d’un sentiment inconnu, comme celui de la peur (Histoire d’un qui s’en alla pour apprendre le tremblement, Grimm), ou d’une personne (Le fidèle Jean, Grimm). Quelle que soit sa nature, la séparation équivaut, selon Bettelheim, à la "nécessité de devenir soi-même", tandis que Marie-Louise von Franz voit dans le voyage l’image d’une "descente dans l’inconscient". Ainsi les adolescents s'émancipent et gagnent en maturité: ils deviennent adultes.

C. Appauvrissement et humiliations

Cette épreuve initiale s’accompagne souvent, à un moment de l’histoire, d’un appauvrissement ou d’une humiliations, qui accentuent encore la nostalgie du "paradis perdu". Le thème de Cendrillon l’exploite pleinement, tandis que Peau-d’Âne devient la fille de ferme humiliée par ses proches. Dans La Belle et la Bête, le père de la Belle perd tout son bien lors du naufrage de ses navires et se voit contraint de vivre à la campagne où la plus jeune de ses filles est proscrite aux bas travaux. "La Belle se levait à quatre heures du matin et se dépêchait de nettoyer la maison et de préparer à dîner pour la famille. Elle eut d’abord beaucoup de peine car elle n’était pas accoutumée à travailler comme une servante." Les contes dénoncent les conditions de vie de la « vile multitude ».

2) Le conte, une ouverture sur l’aventure :

A. La recherche de l’amour, La peur et la mort

L’amour n’est jamais atteint qu’après de multiples épreuves. La différence sociale est un premier obstacle. C’est elle qui interdit à Fatal de se déclarer à la princesse, fille de roi, alors qu’il ne se croit que fils de fermier (Fatal et Fortuné, Grimm). Mais l’obstacle majeur est bien souvent d’ordre physique. La laideur de Riquet à la houppe rebute son obligée, la Bête ne peut obtenir la main de la Belle, malgré ses déclarations quotidiennes, de même que la Chatte blanche ne reçoit rien du prince qu’elle aide. Mais la pire épreuve reste celle de la mort. Elle est annoncée par les amputations ou mutilations que subit le héros, tel que le tailleur des Deux compagnons de route, de Grimm, dont les yeux sont crevés par le cordonnier, en échange de deux morceaux de pain qu’il lui réclame pour éviter la famine. Elle est plus cruelle encore lorsque la vie de l’enfant-adolescent est mise en danger, à la manière du petit Poucet et de ses frères sous le couteau de l’ogre, ou de Blanche-Neige sous celui du chasseur. Elle est parfois au cœur du récit : L’Histoire d’un qui s’en alla pour apprendre le tremblement, de Grimm, met en scène un jeune homme qui, pour apprendre la peur, doit passer trois nuits dans un château dont personne n’est ressorti vivant. La première nuit, il est attaqué par une horde de chats et de chiens noirs avec des colliers rouges, couleurs de la mort et de l’enfer. La deuxième nuit, plusieurs hommes tombent par morceaux de la cheminée, avec neuf tibias et deux têtes de mort avec lesquels ils jouent aux quilles. La troisième nuit, enfin, six hommes apportent un cadavre froid dans un cercueil et un esprit à longue barbe blanche tente de tuer le héros.

Cependant, il est rare que le conte de fées finisse sur la mort du personnage principal. Le Petit Chaperon rouge, dans la version de Perrault, est à cet égard une exception, car "la mort du héros symbolise son échec.

Elle exprime de façon symbolique qu’il n’est pas encore assez mûr pour triompher de l’épreuve qu’il a, affrontée inconsidérément et prématurément". C’est évidemment là l’expérience de la relation sexuelle, qu’aborde ouvertement la morale de la fin du conte (Le petit rouge).

B.Hommes/Femmes, une distinction par les épreuves

Attendues, les épreuves le sont aussi en fonction du sexe du personnage principal. Comment ne pas remarquer, en effet, que certaines épreuves sont destinées aux femmes et d’autres aux hommes ? Les travaux ménagers s’appliquent aux filles comme Cendrillon ou Peau d’Âne et prennent parfois une tournure positive. C’est ainsi que le conte de La Belle et la Bête ajoute, après avoir décrit la déchéance de la Belle : "mais au bout de deux mois elle devint plus forte et la fatigue lui donna une santé parfaite. Autre épreuve, la réclusion dans les contes de Raiponce, de L’Oiseau bleu, de La Chatte blanche, ou de Blanche-Neige sous une forme atténuée, est également l’apanage des femmes. Elle intervient au moment de la maturité sexuelle, comme pour marquer une transition.

Inversement, le voyage est une marque de l’apprentissage de la virilité. De nombreux contes présentent un jeune garçon qui va parcourir le monde, à la conquête d’une femme, du trône, ou tout simplement pour apprendre la vie. Très souvent, il doit combattre un géant ou un dragon pour conquérir sa Belle, comme Avenant terrassant Galifon pour obtenir la main de la Belle aux cheveux d’or. On peut alors se demander avec Jack Zipes si le but du conte de fée, à travers les épreuves qu’il décrit, n’est pas d’abord de socialiser les enfants ; le conte pourrait traduire, selon lui, une évolution sociale de type patriarcal, achevée avant sa mise par écrit : "Progressivement, les contes traditionnels oraux, originairement issue de mythologie, circulèrent au Moyen Âge et furent transformés de diverses manières : la marraine devint une sorcière, une fée démoniaque ou une marâtre. »

Mais, comme le note Marie-Louise Von Franz, le jeune homme déterminé et actif fait parfois place à l’antihéros, et nie l’épreuve. "Le héros réussit purement et simplement par paresse : il se contente de s’asseoir sur un poêle et de se gratter et le résultat lui tombe tout fait dans les bras : compensation évidente d’une attitude collective qui met trop fortement l’accent sur l’efficacité".

3)Des adaptations variées.

1) Des adaptations avant tout littéraire.

À l'origine oral, le conte passe de la tradition populaire à la tradition littéraire. On a pu reconnaître des structures semblables entre les différents contes de l'Europe et de l'Inde. Ainsi, le conte schématise ses personnages, multiplie les péripéties initiatiques, sème sur le chemin du héros des obstacles, arme parfois les protagonistes de pouvoirs surnaturels. La finalité du conte est essentiellement morale ou philosophique. À l'issue du conte, le monde perturbé reprend un visage quotidien. En devenant littéraires les contes se sont figées, en effet les versions orales étaient modifiable et changeaient selon du conteur. Perrault et Grimm reste les plus grands « « de la retranscription littéraire du conte ( Le petit poucet de Charles Perrault et Cendrillon de Grimm)

Cependant tout deux ont une vision différente du même conte : ainsi Perrault développe l’aspect moral du conte en utilisant des fins parfois tragique pour le héros et une vision plus réaliste, alors que les frères Grimm développent l’aspect distrayant du conte en introduisant le surnaturel et un dénouement heureux.

2)des adaptations cinématographique.

A la fin du XVIIIe siècles le conte fait son apparition au théâtre, il devient plus accessible aux gens du peuple ne sachant pas lire. Dès les débuts du cinéma, les contes y prennent une place non-négligeable : Méliès produit plusieurs films adaptés des contes de fées. En 1907-1908, les studios Pathé s’essaient à des fictions plus longues, plus cohérentes qu’auparavant, sans s’émanciper encore des genres anciens. Le succès de La Belle au Bois dormant, "la féerie la plus belle qui ait été faite jusqu’ici", incite Pathé à éditer en quelques mois six belles adaptations de contes français, toutes d’un métrage assez important pour l’époque (un quart d’heure environ).

Dans les années qui suivent, la préférence du mélodrame réaliste et du film d’aventures modernes entraîne la quasi-disparition

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