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Le MultIlatéralisme Est-Il Une Solution Au Fonctionnement Des Relations Internationales Au 20È Siècle?

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ve, et marquant aussi une étape centrale dans l’évolution et l’histoire des relations internationales, qui préfigure et inaugure une sorte de multilatéralisme, bien que bancal, incarné par les organisations internationales.

1.2. Consécration d’un nouvel ordre mondial

Le terme même de « multilatéralisme » s’est répandu dans le fonctionnement des relations internationales contemporaines, à partir de l’après seconde guerre mondiale, avec la naissance de l’ONU garante de la paix et de la sécurité internationales et, par conséquent, la consécration d’un « nouvel ordre mondial ».Depuis lors et jusqu’à la fin du 20e siècle, l’ONU s’est déployée, avec des fortunes diverses, à la mise en œuvre de l’exaltante mission de « préserver les générations futures » d’autres conflits autant dévastateurs. Ainsi, pendant toute la période de l’affrontement Est-Ouest, l’opération de maintien de la paix est devenue un mode de contrôle de la violence, un instrument de gestion des crises fondé sur les vertus supposées de neutralité et de non-coercition. L’augmentation du nombre des opérations de maintien de la paix pour régler les conflits, à la fois régionaux et intra-étatiques, a correspondu à une certaine revitalisation de l’ONU (par sa taille, son mandat et le volume de son action) et de son Conseil de sécurité et, par ricochet, a renforcé le multilatéralisme. On peut citer, entre autres, FUNU I&II en 1956 et 1967 dans le Sinaï et la bande de Gaza, ONUC au Congo en 1960-64, FSNU en Guinée Occidentale de 1962 à 1963, UNIFICYP en 1964 à Chypre, MONUIP au Pakistan en 1965, DOMREP en République dominicaine en 1965-1966, FNUOP en Syrie en 1974, FINUL en 1978 au Liban, FORPRONU pour gérer la crise yougoslave, ONURC en Croatie, FPNU en Bosnie, FORDEPRENU en Macédoine ; sans oublier les multiples résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU (20 en 1989, 74 en 1992, 93 en 1993 et 77 en 1994).

1.3. Evolution vers une gouvernance globale

Le multilatéralisme, depuis la fin de la Guerre froide (éclatement de l’URSS et effondrement du mur de Berlin en 1989), non seulement a été un moyen de régulation du système international, d’institutionnalisation de la société internationale, de négociation, d’action, mais en outre, s’est accompagné d’un système de valeurs universelles fondé sur les principes de la Charte des Nations Unies. Ce multilatéralisme a pu revêtir plusieurs formes : universelle (ONU) ou régionale (UE, UA, Ligue arabe) voire intercontinentale (OTAN, OSCE), institutionnelle ou informelle (P5, G77, groupe des non-alignés, groupe des pays occidentaux), selon les types d’organisations et selon les thèmes ou sujets (OMS, FAO, PAM, FMI, HCR, UNESCO, ONUDI, OIT, ONU/SIDA, PNUD, UIT, OMC, Banque Mondiale, UNIFEM, FIFA, CIO, FNUAP, UNICEF, UNIFEM, etc.). Le multilatéralisme a multiplié les instances de négociations et de rencontres, participé à l’extension et à la diversification de la coopération internationale, de ses actions et de ses moyens et correspondu, en premier lieu, à un besoin de communiquer, d’expliquer les politiques de chacun et d’éviter les malentendus. En effet, le multilatéralisme a permis, voire supposé, l’action commune, conjointe ou coordonnée ; en particulier, dans la gestion des crises et la résolution des conflits par différents stades (prévention, médiation, missions de bons offices, sanctions économiques, embargos, intervention armée de dernier recours). Dans ce cas, il a bien souvent permis de partager le fardeau financier (exemple de la guerre du Golfe), humain (engagement des Etats sur plusieurs théâtres d’opérations extérieures) et politique du règlement de la crise. Il a également pu être utilisé par certains Etats pour faire conduire une opération par d’autres (cas de la position des Etats Unis, au moyen du vote de la résolution autorisant une intervention multinationale sous commandement australien au Timor oriental). Par ailleurs, l’action multilatérale, surtout quand il s’est agi de recourir à la force, a été un moyen de légaliser et de légitimer l’action ou l’opération entreprise (cas de la guerre du Golfe et de l’opération « Desert Storm », conduite par une coalition d’Etats autour des Etats Unis). A cause de l’incapacité des Etats à assurer, par des moyens classiques, le règlement de nombreux problèmes internationaux, le multilatéralisme a enfin permis de se concerter pour le règlement des défis globaux d’un monde globalisé, notamment protection de l’environnement, accès à l’éducation, développement durable, maîtrise des armements, régulation du commerce mondial, respect des droits de l’Homme, terrorisme international, crises financières ou économiques. Mais il renfermait certaines faiblesses.

2. Les limites du multilatéralisme dans le fonctionnement des relations internationales au 20e siècle

2.1. Manque d’adaptation aux nouvelles formes de conflits intra-étatiques

Le multilatéralisme est resté un instrument aux mains des Etats, et comprenait dès lors les limites inhérentes à un système international basé sur la prééminence des Etats et des intérêts étatiques. Le milieu des années 1990 a constitué une sorte de rupture. Dans ce contexte de transition, le multilatéralisme a montré ses limites et la période de l’après-guerre froide a confirmé à quel point les organisations internationales pouvaient être instrumentalisées. Contrairement à une vision encore trop répandue, les organisations internationales n’ont pas existé en dehors des Etats. Tout au plus, dans certaines circonstances, pouvaient-elles bénéficier d’une certaine autonomie. Ces organisations ont avant tout été créées par les Etats, pour promouvoir leurs intérêts. En conséquence, les Etats jugeaient de l’opportunité de les utiliser ou non pour résoudre telle ou telle crise, en fonction des contraintes qu’ils sont prêts à accepter, du nombre de soutiens qu’il s’agissait de rallier, etc. D’ailleurs, bien souvent, les organisations internationales avaient besoin de grands Etats pour assurer un leadership dans la gestion d’une crise, dans la mise sur pied d’un programme spécifique.

2.2. Instrumentalisation du multilatéralisme par l’hyper-puissance américaine

Le multilatéralisme pouvait-il être efficace et équilibré s’il était délaissé par les Etats les plus puissants ? L’expérience de la SDN tendait à répondre par la négative. La question s’est posée tout au long du 20e siècle de façon accrue, en raison du mépris ou de l’instrumentalisation du multilatéralisme par l’hyper-puissance américaine. Alors que les Etats Unis ont été à l’origine de la plupart des institutions multilatérales, ils semblaient presque s’en détourner, quand ils n’y trouvaient pas d’intérêt particulier. En conséquence, selon les situations, ils adoptaient trois attitudes possibles : le retrait pur et simple de certaines organisations (UNESCO) et le refus de participer à un certain nombre d’accords multilatéraux (notamment de désarmement : mines antipersonnel, Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires) ; le contournement (épisodes de l’UNSCOM, de l’OTAN

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