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Madame Bovary De Gustave Flaubert

Mémoire : Madame Bovary De Gustave Flaubert. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
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de la revue et de l'imprimeur le 24 janvier 1857.

Dans ce roman " Mme Bovary ", Flaubert a crée un personnage, celui d'Emma Bovary, une héroïne de la province Française qui s'ennuie avec son mari médecin, notable, qui adore sa femme. Emma Bovary devenu mère ne s'occupe pas plus de son enfant. Elle se met à vivre l'amour-passion dont elle rêve depuis toujours en commettant deux adultères, l'un avec Rodolphe, un gentilhomme campagnard, à l'affut de conquêtes féminines et l'autre avec Léon, un jeune homme clerc de notaire. Emma installée dans ses liaisons et ses illusions mène la grande vie et s'endette, elle se retrouve alors dans une impasse existencielle, tiraillée entre les conventions sociales, la honte et ses désirs romantiques. Emma se donnera la mort, une mort lente et agonisante et s'enchaineront la mort du mari fou de douleur et la solitude de la fille, pauvre orpheline.

Dans le procès de Gustave Flaubert et de la Revue de Paris autour du roman d'Emma Bovary, il est surtout question du procès d'Emma Bovary. Dans le réquisitoire, ce qui sera jugé, ce n'est pas Flaubert ou éventiellement son goût pour la dépravation des moeurs, c'est l'insupportabilité de la conduite d'Emma Bovary. Emma est plus qu'une héroïne de roman, elle est dans l'expression de ce scandale l'incarnation d'un mode de vie possible et le seul fait de raconter ses penchants et ses adultères les rendant imaginables voir pensables et réalisables. C'est alors que les hommes de la bonne société et de la justice pouvaient sûrement à travers la sensualité de Mme Bovary, se questionner sur le désir des femmes et Flaubert venait ainsi peut-être révêler l'ennui des femmes respectables et mariées à des notables dont les rêves ou les passions s'orienteraient vers d'autres amants. Ce que le ministère public craignait, c'est justement l'identification à ce personnage romantique à la fois ordinaire et complexé qui troubleraient les esprits des dames bien pensantes de la province. Les passages du roman qui tombent sous le délit d'outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes moeurs prévus par les articles 1er et de la loi du 17 mai 1819 et les articles 59 et 60 du code pénal présentent des tableaux suggestifs de volupté et de jouissance mais ce n'est pas le caractère vécu comme porographique qui sera blamé mais surtout le fait d'aller contre les conventions sociales que sont le mariage, la fidélité, la respectabilité de la femme car les hommes de ce roman ne seront nullement condamnables et condamnés.

Le jugement : Ce qui fut intéressant lors de ce procès, c'est d'une part qu'il était impossible de lire tout le roman et d'autre part que les passages incriminés ne pouvaient être lus seuls ce qui auraient restreint le débat et le climat du livre donc il fut alors question de raconter le roman lors du procès et d'en lire des morceaux. Les fragments censurés sur 300 pages étaient contunus dans 6 pages estimant donc que les passages quelque peu répréhensibles qu'ils soient, ont peu nombreux comparés à l'étendue de l'ouvrage, les juges ont donc acquitté Flaubert ainsi que le directeur de la Revue et l'imprimeur le 7 février 1857. Ce procès eut un effet publicitaire qui permis le succès de ce roman tant décrié que tout le monde voulu le lire. Flaubert dédicasse ce roman à son avocat Maitre Sénard donc nous incorporons le texte de la plaidoirie ainsi que certains attendus du procureur Ernest Pinard. Le roman sortira en librairie et Flaubert reportera sur l'édition originale la supression imposée et la commentera pour dénoncer la bêtise du Censeur. Seulement, c'est la fin d'une véritable carrière littéraire pour Flaubert qui en ressortira personnellement brisé. Comme il l'avait signifié lors du procès " Bovary, c'est moi ... ".

Deux attendus du jugement :

« Attendu qu'il n'est pas permis, sous prétexte de peinture de caractère ou de couleur locale, de reproduire dans leurs écarts les faits, dits et gestes des personnages qu'un écrivain s'est donné mission de peindre ; qu'un pareil système, appliqué aux oeuvres de l'esprit aussi bien qu'aux productions des beaux-arts, conduirait à un réalisme qui serait la négation du beau et du bon et qui, enfantant des oeuvres également offensantes pour les regards et pour l'esprit, commettrait de continuels outrages à la morale publique et aux bonnes moeurs »

« Qu'il a eu le tort seulement de perdre parfois de vue les règles que tout écrivain qui se respecte ne doit jamais franchir, et d'oublier que la littérature, comme l'art, pour accomplir le bien qu'elle est appelée à produire, ne doit pas seulement être chaste et pure dans sa forme et dans son expression »

Plaidoirie du défenseur de Flaubert, Maître SENARD

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