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Vaugelas

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se pique de rien » = celui qui n’affiche aucune qualité particulière socialement, intellectuellement et professionnellement. Il n’étale pas son Savoir. Par contre, il s’adonne aux règles de bienséance et à l’art de parler.

Un lien étroit unit l’Académie et ce milieu mondain. Vaugelas, l’un des Académiciens, note les façons de parler des honnêtes gens et en discute avec se collègues. Il les publiera en 1647 dans Remarques…

Son œuvre est un corps de doctrine qui influencera la formation du français classique. Il distingue 2 sources du bon usage : la langue parlée par les gens cultivés dont nous avons parlé plus haut et la langue écrite des auteurs contemporains.

La langue parlée est la première en ordre et en dignité, suivi par la langue écrite qui n’est que son image. Par conséquent, ce sont les écrivains qui doivent conformer leur langue à celle de la conversation. Enfaite, ils lui donnent force de loi, ils la confirment.

Sa méthode est une enquête directe : prendre des notes sur le vif sans une discussion sur ce qui le frappe, mais il recourt également à l’interrogation (auprès des femmes et ceux qui n’ont pas étudié). Etude synchronique. Si sa méthode est descriptive, son but est normatif. On se rend compte que Vaugelas tente de fixer la langue, en portant des jugements normatifs. Bien sur, les écrivains du 17ème consultent ses notes, mais personne ne s’imagine encore que la langue ne doit plus évoluer.

L’ouvrage de Vaugelas est publié en 1647 alors que la France se trouve gouvernée par Mazarin. C’est dans un climat social et politique tendu que l’œuvre paraît. C’est donc dans un contexte où la France est dans une phase de transformation que paraissent les « Remarques ». Les remarques s’inscrivent dans une idéologie politique liée à l’Etat monarchique qui essaie de rompre les solidarités régionales entre les aristocrates et le peuple. Cela est censé favoriser l’adhésion à la monarchie qui se présente comme garant des biens publics et du bon usage.

Il est aussi important de noter que le français au 17ème est vu comme une langue perfectible. Vaugelas met aussi en évidence une volonté d’amélioration de l’usage et s’inscrit donc très bien dans le contexte linguistique de l’époque.

Préface

Décrit son attitude de grammairien : prescrit son « bon usage » en se cachant derrière un masque abstrait : l’usage. Il se pose comme un grammairien descriptif et donc comme un observateur. Il est conscient de la dynamique de la norme et affirme que ses Remarques ne sont valables que pour son époque. Le bon usage est la langue d’une minuscule minorité : la majorité (le peuple) à tort. Vaugelas se pose en juge du bon usage malgré sa volonté a priori descriptive.

Vaugelas se cache derrière l’usage pour donner des « règles ». Il se considère comme un observateur de la langue et un grammairien descriptif qui se soumet à l’usage. En effet, dans beaucoup de cas, il cherche à décrire l’usage du français de son époque. Il pense que la langue parlée contemporaine est la bonne langue qui prime même sur la langue écrite. Pour lui, la bonne langue est celle de son époque (il pense qu’elle est valable pour 20 ans !).

Si Vaugelas a explicitement choisi l’usage contemporain comme point d’ancrage, son attitude est cependant plus complexe. Il n’est pas simplement un grammairien descriptif. Selon Vaugelas, il y a sans doute deux sortes d’usage : un bon et un mauvais. Le mauvais se forme du plus grand nombre de personne, le peuple, incapable de maîtriser le français. Le bon usage se compose de l’élite des voix = maître des langues. Il fait une restriction entre le bon usage et le mauvais. Vaugelas est plus sélectif. Le bon usage n’est pas simplement l’usage de toute la Cour, mais de la plus saine partie de la Cour.

Les Remarques sur la langue françoise, 1647

Cette œuvre a eu un succès considérable puisqu’une vingtaine d’éditions ont été publiés mais aussi parce que toute la littérature grammaticale du 17ème le prend soit pour modèle soit le critique ouvertement. En 1687, Thomas Corneille donne une édition annotée des remarques, puis en 1690, Louis-Augustin Allemand recueillera tout ce que Vaugelas a rejeté de l’ouvrage imprimé et en ajoutant ses propres commentaires. Même l’Académie, en 1704, publie une édition commentée des Remarques. Puis, la Grammaire Générale (l’une des plus remarquable œuvre de grammaire française du 17ème) détrône Vaugelas. Son texte est en apparence un recueil d’observations sur des points de grammaire, de morphologie, de syntaxe, de vocabulaire, de style, d’orthographe et de prononciation. Pourtant la préface met en évidence la meilleure description que nous possédions de l’attitude linguistique au 17ème. L’idéologie et le problème sociolinguistique historique de cette époque transparaissent aussi à travers cet ouvrage. Il ne se vante pas de savoir le latin ou même d’être partisan de l’Académie, il affirme s’être formé dans le milieu socioculturel dominant de l’époque et d’avoir vécu au côté d’hommes (de la cour de Paris) et de livres dont l’autorité est incontestée.

Le texte s’adresse « aux honnêtes gens ». C’est-à-dire à l’aristocratie de cour et à tous ceux quoi par leur fortune sont en relation avec ce milieu et aspirent à suivre son mode de vie. L’honnête homme se définit en opposition au peuple et suit de nombreuses règles de bienséance comme l’art de parler, de s’habiller ou de se tenir à table (il suit l’opinion commune, qu’il considère comme attitude morale : implique le respect d’autrui et la suppression des tensions et conflits).

Le but de son œuvre n’est pas une description complète du système de la langue française mais plutôt de rendre compte de faits de langue isolés puisqu’il affirme avoir voulu faire des Remarques toutes détachées les unes des autres (préface). Ce n’est pas une grammaire ordonnée. Ainsi, on constate que sa méthode n’est pas systématique mais constitue des « coups de sonde » sur le lexique, la syntaxe, le style, l’orthographe, les registres, l’esthétique. Vaugelas admet aussi que l’usage n’est pas rationnel. L’analyse rationnelle n’est pas constitutive de sa démarche, mais l’utilise parfois pour combler des lacunes. Son attitude est synchronique (il observe ce qui se passe dans son temps et non l’évolution à travers le temps). Il veut fournir à l’honnête homme un code de comportement linguistique en société.

Il est conscient des changements et de l’instabilité de l’usage. Enfaite, il suit la tendance qui prévaut depuis l’Antiquité, puis les humanistes et enfin Geoffrey Tory au 16ème siècle. On peut aussi voir que Vaugelas ne souhaite pas fixer l’usage puisqu’il admet le changement comme un état de fait tout à fait normal. Enfaite, il minimise l’évolution de la langue. Il n’entend pas fixer l’usage dans ses détails, mais poser des principes généraux selon lesquels devrait se former la norme du français. Ainsi, il établit des règles du discours et il définit l’attitude linguistique sur laquelle ces règles doivent être fondées. Son but est d’établir une norme de comportement linguistique en société.

Vaugelas emprunte à la rhétorique latine ses figures de langage et la plupart de ses notions fondamentales, telles qu’usage, analogie, pureté ou netteté. Mais il les adapte aux idées de son temps et de son milieu. De plus, il affirme que ce n’est pas la connaissance du latin ou du grec qui permet d’éclaircir l’usage du français.

Vaugelas était aussi un des artisans prétendu pour la rédaction du dictionnaire de l’académie et affirme donc dans la préface vouloir simplement faire des Remarques (VS lois et décisions). Ainsi, il affirme vouloir uniquement rapporter des faits de langue et ne pas chercher à établir une norme. Il considère que le souverain maître, c’est l’usage et ne souhaite qu’à faire connaître le « bon usage ».

La définition de la norme obéit à une mode arbitraire et sujette au changement. Vaugelas ne croit pas dans l’état d’une langue. Vaugelas détache le français du latin et de l’ancien français. Il n’a aucune connaissance de la littérature médiévale et condamne les archaïsmes.

Apparition de la notion de bon usage

Vaugelas met en avant la présence d’un bon usage qui s’oppose ainsi à un mauvais usage. Il définit le premier de la façon suivante.

« C'est la façon de parler de la plus saine partie de la Cour, conformément à la façon d'escrire de la plus saine partie des Autheurs du temps. »

La Cour de Vaugelas comprend ceux vivants à Paris et non les nobles venants de la Province, et ceux qui ont le modèle de comportement « politesse » imposé par la Cour. C’est donc l’ensemble des honnêtes gens de Paris. Selon Vaugelas, le bon usage se fonde sur la conformité entre le parlé de la Cour et l’écrit des écrivains (les écrivains ne fonde pas le bon usage, ils sont le sceau qui autorise ce langage !). Le mauvais usage se forme du plus grand nombre de personnes. Le bon usage est composé de l’élite des voix, considéré comme porteur de la norme. Il va dans le sens d’une soumission totale de l’individu à la collectivité. La pratique commune l’emporte sur la pratique individuelle. Ainsi, l’auteur ne souhaite pas

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