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École Des Femmes

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es serviteurs, ils doivent refouler le jeune prétendant à coups de bâton. Nouvelle rencontre entre le tuteur et le galant, celui-ci lui apprend qu’il a réussi à s’introduire dans la maison, mais que l’arrivée impromptue de M. de La Souche a obligé Agnès à le cacher dans une armoire. En outre, il lui confie qu’il a un rendez-vous pour le soir même et qu’il projette d’enlever la jeune fille. Ainsi renseigné, Arnolphe appelle son notaire pour la rédaction du contrat de mariage et se prépare à piéger son rival. L'acte IV scène 1 ne consiste qu'en un seul monologue d'Arnolphe où il exprime son vœu final de se battre jusqu'au bout pour l'amour d'Agnès. En effet, ce passage se situe après la déclaration d'amour d'Agnès envers Horace ce qui bouleverse profondément le pauvre Arnolphe, qui se rend compte par la même occasion qu'il est tombé amoureux de sa protégée.

Acte V - Le traquenard a bien fonctionné, Horace a été roué de coups par les deux serviteurs, et il n’a d’autre choix que de faire l’assommé. Agnès s’est enfuie et a rejoint son amant, ne voulant retourner chez son tuteur. Horace, toujours ignorant de l’identité du tuteur, demande à Arnolphe d’héberger et de protéger la jeune fille. Le barbon triomphe, mais elle ignore superbement son discours exalté. Entrée d’Oronte, le père d’Horace, il veut unir son fils à la fille de son ami Enrique, de retour des Amériques, après un long séjour. Horace demande l’aide d’Arnolphe qui lui dévoile ironiquement son identité. Coup de théâtre, il s’avère qu’Agnès est la fille d’Enrique. En effet, Agnés est issue d'une liaison cachée, Enrique donne donc cette fille aux serviteurs d'Arnolphe ; les amants vont pouvoir unir leurs destinées, au grand désespoir de l’ex-tuteur. Le dernier mot de celui-ci est : « Oh ! » (vers 1764).

Personnages :

Agnès. : Il faut étudier le personnage d’Agnès dans son évolution Evolution remarquable et rapide de la jeune gourde à la femme émancipée. Explicable certes par sa naissance qui l’a dotée d’intelligence, par son absence d’éducation qui a maintenu jusque là son intelligence en friche, par la nature elle-même qui s’impose sous l’impulsion de sens réveillés, voire révélés par l’émoi amoureux. Néanmoins cette évolution est difficilement vraisemblable en si peu de temps. Les critiques en reprocheront à Molière l’invraisemblance. C’est oublier qu’on est au théâtre. En effet le théâtre est un concentré de vie, d’émotions ; ce n’est pas la vie dans son déroulement linéaire, facteur de lente maturation psychologique.

Et puis à travers Agnès, c’est toute une philosophie de l’existence que Molière porte sur le théâtre. " Le moyen d’empêcher ce qui fait du plaisir " interroge Agnès. Molière qu’on a dit élève de Gassendi est en tout cas un adepte de l’épicurisme dont le jeune Louis XIV se sent proche. Les rapports entre Molière et le Roi peuvent paraître surprenants. Pourquoi cet indéfectible soutien, sauf à la toute fin de la vie de Molière ? Quelle est la nature de la cabale contre Molière qui commence avec L’Ecole des Femmes et se poursuit avec Tartuffe et Dom Juan ? La cabale contre Molière renvoie à la lutte entre la vielle Cour qui entoure Anne d’Autriche et où sévit le parti dévot et la jeune Cour autour de Louis XIV qui cherche à se dégager du joug maternel et à asseoir son règne sur une nouvelle philosophie du plaisir selon la nature. C’est pourquoi on peut dire que L’Ecole des Femmes n’est pas, en dépit de ses apparences farcesques (le barbon joué par deux jeunes gens amoureux) une oeuvre si différente des deux grandes pièces polémiques qui suivront. Il est intéressant de voir la continuité de l’entreprise moliéresque autant que d’en remarquer la diversité.

Arnolphe

Trois visages d’Arnolphe se superposent :

• Le barbon jaloux, figure du ridicule.

• L’homme qui tombe éperdument amoureux et souffre profondément.

• Le monomaniaque, obsédé par le cocuage, monomaniaque utopiste qui veut, contre tout et tous affirmer que son système est le bon

On pourra judicieusement s’appuyer sur les différentes interprétations d’Arnolphe dans les documents de mise en scène dont on dispose pour faire sentir aux élèves combien ce type comique du barbon ridicule va bien au-delà du stéréotype et possède déjà dans ses différentes facettes une psychologie complexe loin du personnage de farce ou de commedia dell’arte.

La vision d’un Arnolphe monomaniaque, qui se découvre amoureux sur le tard mais qui veut avant tout avoir raison et est incapable de reconnaître son erreur de jugement, place le personnage dans la longue liste des monomaniaques moliéresques. Nous sentons bien là, en dépit de la diversité de sa dramaturgie, une des constantes du théâtre de Molière : stigmatiser par le rire l’erreur d’un personnage aveuglé par son obsession

A propos du couple Arnolphe/Agnès il faudra bien introduire les éléments sur la vie de Molière et remarquer l’étrange coïncidence de son destin avec celui de son personnage : marié l’année même de l’écriture de L’Ecole avec une très jeune Armande qui aurait pu (pourrait ?) être sa fille. Cependant la piste biographique n’amènera pas bien plus loin dans la connaissance de l’œuvre et de son contexte et reste tributaire de nos modes de pensée modernes qui s’éloignent beaucoup de la perception que le XVII° siècle pouvait se faire des choses. Ainsi Roger Duchêne dans son énorme biographie de Molière voit plutôt dans le mariage de Molière et d’Armande un mariage arrangé par la famille Béjart et Molière afin d’assurer un héritier au bien non négligeable acquis par l’entreprise théâtrale familiale, augmenté de l’héritage de Jean Baptiste Poquelin.

Il est vrai par ailleurs qu’Armande a trompé Molière dès les débuts de leur mariage et qu’il peut être légitime, si Molière était amoureux d’Armande, de voir dans L’Ecole la douloureuse catharsis de son auteur.

Les ennemis de Molière, en l’occurrence les comédiens de l’Hôtel de Bourgogne, spécialistes de la tragédie redoutant la concurrence de ce " farceur " qui faisait accourir tout Paris et avait en outre la faveur du Roi, n’ont pas manqué d’envoyer au Roi un libelle dénonçant, par la plume de l’acteur Monfleury, Molière " qui épouse la fille et a autrefois couché avec la mère ".

On le voit, l’accusation d’inceste n’est pas loin. Le Roi montrera le peu de cas qu’il fait de pareilles requêtes en étant quelques semaines plus tard parrain de l’enfant né de cette union décriée.

Horace

Amoroso de commedia dell’ arte, jeune premier séduisant, Horace

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