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Ntic Social

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s de l’école, tous les éléments sont réunis pour tisser un lien social dans un contexte multiculturel. La cohabitation entre plusieurs communautés ethniques commence par là. En effet, tous se joue à l’école : c’est à la fois un lieu d’apprentissage, de rencontre et de communication. L’échec ou la réussite scolaire aura sans doute des effets sur le futur de l’élève. L’intégration est un mot clé pour créer un lien social qui ne laisse pas la place à la rupture, à la fracture voire à l’exclusion, mais faut-il le redéfinir pour prendre en considération les nouvelles variables multiculturels de la société ?

Quels sont les enjeux de la cohabitation multiculturelle? Dans un contexte multiculturel, peut-on parler d’une construction du lien social ou plutôt de réorganisation des relations?

Le lien social est déjà construit depuis des décennies, marqué par la tension, le rejet de l’autre et la complexité des relations. Le multiculturalisme se traduit en communautarisme. Origines ethniques, religions, coutumes, traditions : tous sont des facteurs déterminants pour définir le lien social.

Nous allons montrer les nouveaux enjeux du lien social. En nous appuyant sur une enquête de terrain réalisée auprès d’un échantillon d’élèves dans un quartier multi ethnique en Gironde. Les TIC, peuvent elles jouer un rôle important pour tisser des liens ?

L’enquête a été réalisée en février 2011 dans un établissement scolaire d’une commune de la Gironde. Un questionnaire de dix questions a été distribué à un échantillon représentatif de 80 élèves d’origines multi ethniques. Les quartiers d’où viennent les lyciens sont marqués par une forte présence de plusieurs communautés. Nous avons appuyé sur ce paysage pour étudier l’usage des TIC dans le milieu scolaire et l’impact des réseaux sociaux pour tisser un lien social. En partant d’une problématique sur le rapport entre réussite scolaire et intégration sociale, nous voulons montrer que le rapport est étroit entre l’école et le social.

Dans une première partie, nous allons étudier les enjeux du lien social et les différents éléments qui contribuent à sa réalisation. Dans la deuxième partie, nous allons analyser l’usage des réseaux sociaux dans les milieux scolaires par les élèves.

1 – lien social : quels enjeux ?

1.1 – Un ou des liens sociaux ?

L’encyclopédie en ligne Wikipedia définit le lien social comme « l’ensemble des appartenances, des affiliations, des relations qui unissent les gens ou les groupes sociaux entre eux ». Dans le dictionnaire Larousse, l’adjectif social « concerne les relations entre les membres de la société ou l’organisation de ses membres en groupes, en classes ».

Au début du vingtième siècle le lien social s’illustrait avec Jacques Lacan dans « la théorie des quatre discours » (le discours du maître, le discours de l’hystérique, le discours de l’analyste et le discours universitaire). C’était l’idiologie capitaliste qui déterminait le lien social. La lutte sociale est caractérisée par la relation au maître. C’est une relation entre classes qui se partagent les mêmes valeurs mais qui n’ont pas le même statut social.

Mais depuis les années 1980, la donne a changé. Les éléments déterminants du lien social ne sont plus seulement d’ordre économique. D’autres facteurs apparaissent pour influencer les rapports dans la société. Le regroupement familial des années 1980 a permis à des immigrés de faire venir leurs familles en France. Femmes et enfants rejoignaient les parents qui sont arrivés depuis des années pour travailler. Les nouveaux arrivants débarquaient sur une terre inconnue avec une nouvelle culture, des coutumes différentes et d’autres religions. L’accueil réservé à ces nouveaux arrivants a pris en compte le coté matériel mais pas le coté culturel. Les autorités ont mis à disposition des tours géantes pour l’habitation, des centres sociaux pour le suivi médical et social et une police de proximité. Aucune politique pour l’intégration culturelle. Cet aspect à été marginalisé durant des années

Dans un quartier, la cohabitation entre différentes communautés ethniques est un élément déterminant dans les orientations d’un lien social. Les codes sociaux prédéfinis et influencés par la communauté majoritaire occupent l’espace public. Les théories, les lois de la République et les différentes chartes de la société cèdent la place à une sorte de lobbys communautaires qui exercent un pouvoir absolu sur les rapports entre individus.

En sociologie, on insiste sur les dimensions du lien social à l’ère numérique (Glassey et Pfister-Giauque, 2004). Quatre dimensions sont nécessaires pour déterminer un lien social : une dimension sociale, une dimension politique, une dimension professionnelle et une dimension territoriale. Ces quatre dimensions, résument le monde d’un individu, et définissent son environnement vital. Mais on peut suggérer une cinquième dimension, ethnique, qui concerne la culture de l’individu et ses origines. Même dans un contexte laïc, il n y a rien qui exclut ce facteur dans les pratique d’un individu. L’article premier de la loi de 1905 stipule que « la république assure la liberté de conscience, elle garantit le libre exercice des cultes »

La Déclaration des droits de 1789 afferme que « nul ne doit être inquiété pour ses opinons, même religieuses ».

1.2 – Le multiculturalisme à la française

Perry Anderson (Anderson, 2004) a étudié ce concept sous une approche philosophique et comparative. Il a vécu une évolution dans le sens. Avec Montesquieu, ce sont des « codes de valeurs contrastés entre des sociétés différentes ». Pour Montaigne c’est « la coexistence de multiple culture ». Mais depuis les années soixante, ce concept a trouvé une nouvelle définition. Les Etats Unis sont composés d’une mosaïque ethnique. Les différentes communautés d’immigrants ont débarqué sur le nouveau monde avec leur propre culture. Selon Anderson, « le multiculturalisme apparut donc comme le mot codé d’antiracisme ».

Aux USA, depuis les années 1980, l’arrivée de nouvelles catégories d’immigrants a changé la notion de multiculturalisme. Venant d’Amérique latine et d’Asie, les immigrants sont différents. Ils ont une autre religion, une autre culture, une autre langue, et même un autre couleur (les Asiatique, les latino-américains). Anderson, écrit « la culture est un code pour race dans le conception américaine de la multiculturalité». C’est un « code pour religion dans sa version européenne ».

En effet, la majorité des immigrants vers l’Europe sont de confession musulmane :

* Les Maghrébins en France

* Les Turcs en Allemagne

* Les Pakistanais, les Indiens et les Arabes de l’Orient en Angleterre.

Donc, « la religion n’est pas intégrée dans le système politico-culturel européen ». Certain pays ont pris en compte ce nouveau variable. La présence significative d’une communauté ethnique nécessite elle l’adaptation des règles pour faciliter l’intégration de cette population ? Faut-il avoir comme but l’amélioration des conditions d’accueil ? Est-il nécessaire de mettre en place des ultimatums qui mettent l’accent sur les devoirs de l’autre en ignorant ses droits et sa culture d’origine ?

En France, les pouvoirs publics n’ont pas mis en place une politique de multiculturalisme. Souvent traité comme question complexe, le contexte français insiste sur les origines ethniques plutôt que sur la diversité culturelle. Les débats mis sur la place publique visent à stigmatiser l’autre et à camoufler son identité. Entre débat sur l’identité nationale et débat sur l’Islam, la France exclut toute cohabitation culturelle. On accepte l’autre comme individu et pas comme identité.

Il y a place à un débat, un vrai, mais pas pour creuser dans l’identité nationale. Il faut débattre sur la multiculturalité française, chercher les atouts de l’autre et ses valeurs. Le paysage s’enrichit sans doute avec les nouvelles cultures. Cette diversité culturelle ouvre la voie à de nouvelles créations, à une dynamique réelle au service de toutes les communautés. La société multiethnique a besoin de ce fonctionnement. Pour protéger ses « valeurs universelles », la France a marginalisé la culture des immigrés. La loi de la laïcité votée en 1905 qui est présentée par les politiques français comme garant de la République est un obstacle théorique contre toutes intégrations culturelles. On ne peut pas construire un vrai espace multiculturel en gardant des lois qui excluent l’autre.

C’est une vision tribale de la société (Frath, 2006) où l’individu se réfère à la communauté ethnique pour trouver son identité. C’est le seule refuge qui reste, et la situation se complique faute de dialogue constructif.

En Grande-Bretagne, depuis le dernier recensement de la population, une collecte statistique sur l’origine ethnique de la population a été mise en place. Le but est de comprendre l’évolution de la société pour pouvoir formuler les politiques publiques adoptées.

Au Canada, c’est une politique d’action qui est mise en place. La Charte canadienne des droits et libertés est née en

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