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Analyse des politiques de l'éducation

Fiche de lecture : Analyse des politiques de l'éducation. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  23 Avril 2018  •  Fiche de lecture  •  1 570 Mots (7 Pages)  •  904 Vues

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  1. Pour définir une étude critique des politiques publiques, il est pertinent de se référer au concept d’étude de l’action de l’état dans la société (Paquin). Pour critiquer l’action publique, il est nécessaire de prendre en compte une multitude de facteurs. Ceux-ci teintent la nature de l’orientation que se donnent les gouvernements pour établir ses politiques. Ceux-ci sont en interaction dynamique constante avec des facteurs qui dictent le pouvoir public. Comme l’éducation prend une part importante du budget total des administrations publiques, il est impossible de dissocier ces enjeux des grandes mouvances économiques qui impactent la société. Il faut alors prendre en compte ces facteurs pour établir une analyse critique pertinente. De plus, les enjeux contemporains tels l’évolution des technologies, les mouvements sociaux larges et évidemment les mouvances idéologiques en lien avec la pédagogie sont inter reliés et doivent être pris en compte si l’on veut dresser un portrait large d’une problématique aussi complexe.

  1. La globalisation entraîne des chamboulements sociétaux importants et l’éducation n’est pas épargnée. La facilitation des moyens de communications et de mouvement crée une compétition à l’échelle internationale entre les institutions scolaires. Par exemple, le classement Pisa établit une hiérarchie entre les pays qui y sont classés selon les résultats dans divers matières telles les mathématiques, la lecture et les sciences naturelles. Ces tests, bien que pertinents à certains égards, peuvent contribuer à une compétition entre les nations et ainsi rendre le domaine de l’éducation plus homogène. Notons que les particularités culturelles ne sont pas prises en compte par de tels tests, ce qui peut causer des problématiques quant à la place que prennent certains domaines d’études dans les cursus alors que les gouvernements sont contraints à désinvestir des domaines éducatifs pour se limiter aux contenus évalués par les tests internationaux.

  1. Le capital humain énoncé par Adam Smith interprète l’éducation comme étant un investissement de l’individu dans ses capacités. Ainsi, celui-ci peut accéder par l’éducation à l’accumulation de richesse. Ainsi, l’addition des compétences de chacun est salutaire et contribue élever la société. Ce concept, bien qu’utilisé fortement dans notre ère économique, comporte certaine limites. En premier lieu, il est difficile d’établir le lien entre éducation et gains de productivité. De plus, est-il absolument véridique que l’investissement d’un individu dans son éducation lui garantit un meilleur salaire? Plusieurs exemples contredisent cette théorie simpliste alors que nous constatons souvent que des personnes plus éduquées gagnent moins qu’une personne qui étudie moins, mais qui incarne une fonction considéré plus profitable par l’économie de marché. Finalement, un problème éthique avec cette définition de l’humain porte ombrage à cette théorie. Considérer les individus comme étant des agents économiques avant tout dénature un ensemble de valeurs attribuables à l’humain.
  1. Le contexte socio-politique du Québec de la révolution tranquille fût fort propice au développement du système éducatif. En premier lieu, le questionnement de la place occupée par le clergé impose au gouvernement de prendre ses responsabilités et d’investir le milieu éducatif précédemment sous l’emprise de l’église catholique, possible par la complicité idéologique conservatrice de plusieurs acteurs, dont évidemment Maurice Duplessis. L’émergence de critiques sévères du modèle éducatif formulées par les acteurs progressistes de l’époque accélère ce mouvement de modernisation. Parmi ceux-ci, les intellectuels de «Citée Libre» et Jean-Paul Desbiens par le biais de ces chroniques dans le Devoir fourni un argumentaire qui fait écho dans la société civile. La grande charte de l’éducation a instituée l’instruction obligatoire jusqu’à l’âge de 15 ans, puis pavée la voie à la commission d’enquête Parent. De plus, des changements s’opèrent sur le financement du réseau éducatif par l’imposition d’une taxe de 2%. Cette taxe permis alors le développement d’un système éducatif moderne malgré le manque de ressources de l’état.
  2.  Les recommandations du rapport Parent sont les suivantes : celui-ci propose  la création d’un ministère entièrement dédié à l’éducation, ce qui constitue un grand changement en écartant le clergé qui régnait en seul maitre dans ce domaine. Ensuite, un conseil supérieur de l’éducation est créé, suivi par une institution nouvelle, la maternelle. Les Cégeps sont aussi créés ayant pour but d’offrir une formation technique et préuniversitaire, tout en contribuant au développement régional. De plus, des commissions scolaires régionales sont créées, diminuant ainsi leur nombre en centralisant leur action. Finalement, un ensemble de recommandations impose une nouvelle structure qui permet une uniformisation du parcours éducatif en établissant des troncs communs permettant l’accession aux études supérieures. Ces recommandations ont eu pour effet de démocratiser l’accès à l’école gratuite et ainsi, de rattraper un retard éducatif important du Québec face aux autres provinces canadiennes. En termes de politiques éducatives, une nouvelle pédagogie centré sur l’enfant voit le jour. De plus, les acteurs des milieux prennent parts aux décisions au niveau politique. Les universités du réseau de l’université du Québec sont aussi créées pour garantir un enseignement supérieur en français.
  1.  Nous pouvons observer une démocratisation de l’éducation suite au Rapport Parent. Les élèves accèdent alors à la troisième année du secondaire en proportion de 72%, alors qu’une majorité termine le secondaire. De plus, l’inscription à la maternelle progresse de près de 60% en 7ans et une hausse marquée de la fréquentation des cégeps et des universités est observée. De plus, les administrations scolaires locales ont permis aux comités scolaires de veiller à la qualité du système éducatif et au bien-être des acteurs. La création du ministère de l’éducation est a présent redevable à l’assemblé nationale. Le rapport Parent contient certaines limites énoncées par Guy Rocher. En premier lieu, il considère que l’évolution méthodologique de l’enseignement du primaire ne s’est pas suffisamment faite de manière graduelle. Ainsi, la formation des enseignants n’était pas assez liée aux exigences nouvelles incarnées par la réforme. Ensuite, le financement du réseau privé a contribué à établir une compétition entre celui-ci et le réseau public. Comme celui-ci accepte tous les élèves, il est perçu comme un réseau de second ordre. (Rocher, 2004). De plus, les hausses successives des frais de scolarité contribue à faire de l’éducation un privilège (Rocher, 2004)
  1. Les concepts d’éducation et de démocratie sont indissociables sous plusieurs aspects. Selon Dewey, l’éducation est un outil pour protéger les intérêts de la population. Par l’éducation, les jeunes ont accès à une meilleure vision de leur environnement. Celle-ci inculque un idéal de progression que les jeunes intègrent par les moyens fournis par le système éducatif. Pour atteindre l’idéal démocratique, la formation  permet une critique des hégémonies sociales et permet par le dialogue une responsabilisation démocratique en intégrant des valeurs humaniste telles la liberté et la raison (Giroux). Ainsi, le questionnement est inhérent aux enjeux démocratiques et susceptibles de générer une pensée critique nécessaire à l’ébranlement des dogmes. Le concept large de démocratie doit aussi selon Giroux être le sujet d’un enseignement qui permet aux élèves de porter des jugements éclairés qui guident leurs actions.
  1. Les concepts essentiels de la pensé de Condorcet en liens avec l’éducation incarne une interprétation de concept moderne toujours présent dans l’idéologie éducative. En premier lieu, l’égalité des droits et des sexes sont primordiaux pour une démocratisation de l’éducation. De plus, l’absence d’intérêts économique par la gratuité  permet une accession large de toutes les classes sociales à la formation. Par le biais de l’instruction publique, les grandes contributions de Condorcet constituent un rempart toujours d’actualité par rapport à l’élitisme. Condorcet exprime aussi l’importance d’une séparation entre l’école et l’église permettant aux élèves de se prémunir contre l’obscurantisme (Massot, 2002). La vision de Condorcet s’inscrit aussi dans une voie d’accession à la liberté et d’une nécessaire cohabitation entre instruction et éducation (Massot, 2002).
  1. L’éducation comme contribution aux états-nations selon Green porte plusieurs thèmes. La culture de solidarité sociale, la citoyenneté démocratique et l’émergence d’une identité nationale commune sont tous la résultante de l’éducation qui offre un socle de connaissances et de valeurs communes. Plusieurs exemples de cet important lien sont perceptibles. Green expose l’exemple de la réaction des prussiens face à l’occupation de 1872. Par le système éducatif, ceux-ci ont bâti une forme de nationalisme qui à contribuer à former des professionnels générant un progrès économique par la technique. Plus près de nous, l’émergence des Universités du Québec peut être vue sous l’angle de la contribution à l’état-nation, car elle permet de promouvoir une différence nationale telle la langue d’enseignement, le français.
  1. L’approche de Habermas en lien avec l’étude de l’histoire est empreinte de réalisme et dénudée de complaisance. Les peuples se doivent de porter un regard critique sur leur histoire sans se mettre la tête dans le sable. Plus près de nous, ce concept est aussi pertinent pour empêcher les forces politiques de réinterpréter l’histoire à leur guise en omettant d’y inclure les parts les moins reluisantes de notre histoire. En suivant la pensée d’Habernas, il faudrait par exemple que la crise d’octobre de 1970 soit étudiée même si elle représente une certaine tache sur le passé québécois. Il pourrait aussi être question du colonialisme français et anglais responsable des grandes misères des peuples autochtones. Finalement, Habermas énonce que le regard critique face à l’histoire est essentiel pour tendre vers le concept de «Magistra Vitae.» Cette pensé signifie que nous devons apprendre des leçons du passé susceptible de guider les actions.
  1.  En ce qui a trait à mon travail de recherche, je compte me pencher sur l’utilisation des TIC’s dans le cursus pédagogique en tentant de mesurer l’ampleur réelle de cette mesure sur les apprentissages et les orientations pédagogiques.

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