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réceptes moraux sont déterminés par la société comme étant des obstacles, ils sont supprimés. La perception des valeurs, du bien et du mal varie alors selon les sociétés et n’est donc pas universelle. Ainsi, la polygamie ou l’antropophagie, pratiques considérées comme non-morales pour les sociétés occidentales, sont pour certaines sociétés des pratiques tout à fait morales. Jean de Léry et plus tard Claude Lévi-Strauss ont alors montré que pour les peuples cannibales, l’antropophagie est un rituel respectueux et religieux.

Mais il n’y a pas que les sociétés qui définissent de nouvelles lois morales.

En effet, l’éducation joue également un rôle important dans l’établissement des valeurs. Dès l’enfance, l’homme va faire face à l’apprentissage de devoirs, de valeurs. Ces valeurs morales seront différentes en fonction du cadre familial de l’enfant. En effet, il va dès son plus jeune âge recevoir des règles fixées par ses parents, règles auxquelles il obéit sans trop savoir pourquoi. Cette éducation est fondamentale pour canaliser les multiples désirs d’un jeune enfant et lui permettre de se forger une personnalité. Il distingue alors son maître de ses parents. Son maître lui apprend des valeurs universelles comme combien font deux plus deux. Ses parents, eux, lui lèguent des valeurs qu’ils pensent morales. Ainsi la morale –toujours relative ici – dépend cette fois de l’individu lui-même. L’enfant intègre les valeurs reçues de ses parents puis, en grandissant, va définir ses propres valeurs. Henri Bergson dans Les deux sources de la morale et de la religion distingue deux types de sociétés (et donc deux types de morale et de religion) : la morale ‘close’ et la morale ‘ouverte’. La morale close – ou morale sociale – consiste à mettre en jeu une sorte d’obligation par proximité et ressemblance. L’enfant, par cette morale, intègre alors les mêmes valeurs et attitudes que ses parents, c’est une sorte d’automatisme.

De même, l’homme de par sa nature est libre. Ainsi l’enfant, à partir du moment où il fait la distinction entre ce qu’il doit faire et ce qu’il ne doit pas faire est alors libre d’obéir ou de désobéir. L’être humain est donc libre d’inventer et de définir sa propre conception du bien et du mal. Pour des philosophes comme Socrate ou Saint Augustin, l’homme choisit le mal par ignorance. D’autres comme Kant affirment que l’homme choisit le mal en connaissance de cause, en laissant ses penchants sensibles dominer. Hitler, dictateur meurtrier a alors pris la liberté de définir une nouvelle conception du bien et du mal au sein de son pays et dans une partie de l’Europe.

Ainsi, les vérités morales sont définies par la société et par l’homme lui-même. La morale apparaît alors comme relative puisque les valeurs morales vont varier et être redéfinies par les différentes sociétés, cultures, croyance et par l’homme lui-même. Cependant, certaines lois régissant nos relations avec autrui semblent éternelles, inconditionnelles et non conçues par l’homme.

Tout individu possède une conscience morale. C’est cette conscience morale qui fait de lui un homme et qui lui permet de décider du bien et du mal. Dans le livre de la Genèse, l’homme, au commencement (avant son départ), n’est pas véritablement humain car il ignore la souffrance, la mort et les générations. En acquérant une conscience morale, il devient homme. C’est donc une sorte de puissance morale qui donne à l’homme la capacité de mesurer la valeur de ses actions, de juger son comportement ainsi que celui des autres. La conscience morale est comme une voix intérieure à chaque individu mais commune à tous les hommes. Cette conscience morale étant fondamentale à la nature humaine, elle est donc universelle. Elle définit la Morale absolue et si cette morale diffère en plusieurs morales relatives, c’est que les hommes ont pris la décision de faire taire leur conscience morale au profit de leurs penchants personnels. La conscience morale n’est pas écrite par l’homme, elle ne s’apprend pas à la naissance : c’est un instinct. Rousseau, dans son œuvre Emile ou de l’éducation la définit alors comme un instinct divin et universel : « Conscience ! Conscience ! Instinct divin, immortelle et céleste voix ; juge infaillible du bien et du mal, qui rend l’homme semblable à Dieu, c’est toi qui fait l’excellence de sa nature et la moralité de ses actions » .

Pour Kant, la conscience morale n’est autre que la raison. En effet, l’homme exprime réellement sa liberté en étant autonome. Cependant, cette autonomie est atteinte uniquement si l’acte que l’on fait est moral. Pour cela, l’intention doit être désintéressée et suivre l’impératif catégorique. Cet impératif catégorique est en réalité la voix de la raison, la conscience morale. C’est une loi où la raison dit « Agis de telle sorte que la maxime de ton action puisse s’ériger en loi universelle ». Kant voit donc également la conscience morale comme universelle et indépendantes des éléments extérieurs. Ainsi, l’homme doit agir moralement par respect de la loi morale, il ne doit pas penser aux conséquences mais uniquement à l’intention. Il doit mettre sa sensibilité de côté et n’écouter que sa raison qui est en fait sa conscience morale.

Kant prend alors l’exemple du dépôt d’argent : un ami me donne de l’argent en secret puis meurt. Ma famille vit dans la misère et la famille de cet ami vit dans l’opulence et ne fera rien de cet argent. Pour agir moralement, il faut rendre l’argent à la famille de cet ami. Cet exemple est utilisé pour montrer à quel point il est difficile d’agir moralement car il faut faire taire ses penchants sensibles et n’écouter que sa raison.

Toute personne, quelle que soit sa nationalité, sa religion, sa position social etc. est libre et peut cultiver le respect d’autrui et d’elle-même. Elle doit alors appliquer les devoirs de la morale absolue pour le bien-être de l’humanité. La loi morale apparaît alors comme un devoir car elle contrarie la sensibilité mais réalise notre nature raisonnable. L’homme, en suivant la loi morale, va tout de même ressentir une certaine sensibilité. En effet, il va ressentir des sentiments comme le respect ou le remord qui vont être un aspect subjectif du caractère objectif de la morale. Ces sentiments sont importants car étant les effets de l’action, ils peuvent être vu comme une source de motivation de l’accomplissement de l’acte moral. L’homme, pour agir moralement, privilégie donc la voix de la raison mais ressent tout de même quelques sentiments qui l’aideront à ne pas laisser sa sensibilité dominer.

Ainsi,

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