Doit-on considérer que la désindustrialisation est un processus inéluctable dans un pays développé ?

« Doit-on considérer que la désindustrialisation est un processus inéluctable dans un pays développé ? »

1. Certes, la désindustrialisation semble inéluctable pour les économies développées

1. Désindustrialisation et tertiarisation seraient inévitables pour les économies développées

La tertiarisation étant un signe de développement, il semble en effet inévitable pour les pays développés de devoir peu à peu mettre de côté le secteur secondaire.

En effet on remarque qu’en 2019, le secteur tertiaire occupe 21M de personnes en France soit 76% de la population active. De plus la consommation aussi subit ce changement manifeste puisque la consommation des ménages se dirige vers les produits du secteur tertiaire une fois sur deux.

Ce changement manifeste peut être compris à l’aide de l’effet de déversement de SAUVY dans La machine et le chômage en 1980. Il nous dit que sur les 3 secteurs, deux secteurs sont dits progressifs (primaire et secondaire) et génère de gros GDP. Cela signifie qu’ils vont augmenter le profit et les salaires réels mais aussi baisser les P dans ces secteurs grâce aux effets du PT. Ainsi cela va venir alimenter une demande qui va être dans le secteur tertiaire car l’élasticité de la demande par rapport au W réels est > 1. Cela amène la population à se déverser dans le secteur tertiaire et donc à lâcher l’industrie.

En effet au-delà de cet effet déversement, la désindustrialisation semble en effet inévitable dans les pays développés.  On parle bien ici de la baisse de la part de l’industrie dans la création de richesse qui va s’ajouter à une perte d’emplois dans ce secteur. D’une part en suivant le modèle de la pyramide de MASLOW, les agents vont plus se diriger vers la consommation de produits plus immatériels comme le besoin d’estime. Bien plus loin que cette analyse on voit aussi dans les faits que la part de l’industrie dans la VA a effectivement baissé passant de 21% à 14% en 2019.

1. Les économies développées souffrent surtout d’une concurrence internationale exacerbée condamnant la compétitivité prix de leur secteur industriel

La mondialisation en mouvement a amené les pays avancés à devoir repenser leur manière de produire. En effet, les pays en développement qui disposent d’un avantage comparatif par rapport aux pays développés qui est celui du prix des salaires. Cela conduit les entreprises des pays avancés a externaliser leur production et notamment les étapes d’assemblage dans ces PED. On le voit sur la courbe du sourire de l’OMC (tracer la courbe) qui a tendance à se creuser au milieu donc pour la production. Les PA vont donc rester spécialisé dans les étapes en amont et en aval de la chaine de production c'est à dire la R&D et les services. C’est le cas de l’Allemagne qui a pris la décision dans les années 2000, de monter en gamme pour pouvoir ensuite bénéficier d’une compétitivité HP sur les autres pays.

D’un autre côté, on peut aussi se référer à la théorie di modèle HOS pour comprendre la perte de compétitivité prix des pays développés. En effet selon HECKSHER, OHLIN et SAMUELSON, les pays se spécialisent en fonction de leurs dotations en facteur de production. Ainsi les pays riches devraient se spécialiser dans des activités à rémunérations fortes du fait de qualifications supérieures. Au contraire, les PED disposent d’une forte dotation de main d’œuvre à bas coût si bien que les économies développées souffrent de cette compétitivité internationale.

1. Cependant la désindustrialisation des économies développées n’est pas une fatalité et peut être contenue

1. L’industrie demeure un secteur moteur et la désindustrialisation est surestimée

Selon KALDOR, si on reprend son analyse de l’industrie, il s’agirait du secteur avec les plus grands effets d’entrainements. Les secteurs porteurs découlent sur les autres donc l‘activité économique est démultiplié par la sous-traitance. Par exemple l’aéronautique exerce une multiplication de la VA de 5 sur l’économie globale. Mais dans les services il est de 1,5.  

De même au niveau du commerce international on peut dire que la désindustrialisation est peut-être surestimée. En effet, on observe certes peu, mais on observe quand même des mouvements de relocalisations. Ce fut ainsi le cas pour l’entreprise de jouet « meccano » qui a relocalisé pour gagner en flexibilité, réactivité et en cout de transport. On peut expliquer cela à travers l’analyse de MARSHALL proposant ainsi 3 facteurs déterminants du regroupement des firmes dont font partis l’existence d’externalités d’informations et de connaissances.

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