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Etude de voyage au bout de la nuit de Céline

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texte un ton assez burlesque qui est clairement perçu par le lecteur. La ville est en fait très particulière, elle diffère radicalement de ce qu'ils ont l'habitude de voir: la ville européenne est couchée, celle-ci est debout ce qui est à leurs yeux très étrange. Et ces constructions architecturales si particulières les font rire aux éclats, la ville les amuse et cet effet va persister assez longtemps. Mais au rire va succéder un sentiment de peur.

La ville n'est plus aussi drôle, elle est raide et austère, mais aussi dominatrice et puissante. New-York est rigide, le terme "raide" simple et fort à la fois est employé à plusieurs reprises à la ligne 10. C'est une ville froide qui elle, n'attend pas le voyageur. Cette forte austérité effraie naturellement les visiteurs, ils sont assez éloigné ("devant la ville" et non à l'intérieur) mais prennent déjà conscience de cet aspect. La focalisation interne permet au lecteur de ressentir les mêmes impressions que les visiteurs, c'est à dire la peur. L'expression "en raideur" ligne 12 du texte conclut sur ce sentiment, on peut supposer que dans les lignes qui suivent la peur s'accentue pour se transformer en terreur. Nous sentons donc une angoisse ardente due à la raideur de la ville.Mais New-York est aussi dominatrice et puissante. Elle est personnifiée en femme autoritaire elle se tient "debout", "droite", elle s'élève pour mieux dominer. Elle est aussi solide, puissante : elle ne "se pâmait pas", donc ne défaille pas et ne s'autorise aucun relâchement ("pas baisante du tout"), et sous cette vison elle effraie naturellement les visiteurs. "L'Américaine" telle qu'on en parle est donc austère et dominatrice, l'angoisse envahit alors progressivement les visiteurs et le lecteur pour atteindre son paroxysme vers la fin du texte.

Après cette étude on peut conclure que New-York a d'abord stupéfait les visiteurs avant de les faire rire par son originalité et de les angoisser par sa raideur. Et c'est ce sentiment final qui va finalement s'ancrer dans l'esprit du lecteur.

Dans un second temps, nous verrons comment, en utilisant les codes du texte religieux, Céline nous présente une vision altérée de la religion en Amérique, où le Dollar est tout puissant.

Le premier élément, et le plus évident, que nous pouvons relever à ce sujet est l'utilisation du champ lexical de la religion systématiquement relié à celui de l'argent. On peut ainsi lire ligne 42, au sujet du quartier de Manhattan où sont situé les grandes banques : « On n'y rentrait qu'à pieds, comme à l'église », ou encore ligne 44 : « C'est un quartier qui est rempli d'or, un vrai miracle » et ligne 45: « on peut l'entendre, le miracle à travers les portes avec son bruit de dollar qu'on froisse », lignes 46 « le Dollar, un vrai saint-esprit, plus précieux que le sang », ou encore à la ligne 49 « Quand les fidèles entrent dans leurs banques », lignes 50-51 : « Ils parlent à Dollar en lui murmurant des choses à travers un petit grillage, ils se confessent, quoi », ou ligne 54 « Ils ne l'avalent pas, l'Hostie ». A travers ces exemple, Céline présente clairement une religion où l'argent a pris la place du principe créateur.

Le deuxième élément que nous pouvons relever est la personnification graduelle de l'objet dollar tout au long du texte. Le mot « dollar » apparaît dans le texte selon une savante gradation : la première fois, en tant qu'objet, ligne 45 « avec son bruit de dollar qu'on froisse ». On remarque qu'à l'occurrence suivante, le mot « dollar », comparé au Sain-Esprit, gagne une majuscule : ligne 46 « Lui toujours trop léger, le Dollar », ce qui l'assimile à un objet saint (comme « l'Hostie » que l'on verra ligne 26). Puis, à sa dernière apparition, le dollar est présenté comme un Dieu, soit un être doué de raison, à qui les humains adressent leurs prières ligne 50 : « Ils parlent à Dollar en lui murmurant des choses à travers un petit grillage, ils se confessent quoi ». « Dollar » est donc présenté comme le Dieu de cette religion déjà altérée.

Le troisième élément renforçant la religiosité de l'extrait est le mélange du rythme adopté par Céline dans ce passage et son usage des répétitions. L'auteur utilise profusion de phrases courtes et saccade ses phrases longues avec des virgules, ce qui donne à l'extrait une rythme rapide et crée une musicalité. Les nombreuses répétitions du texte accroissent encore cette impression et semble faire allusion, plus qu'à n'importe quelle musique, à un hymne religieux, où les mêmes paroles sont souvent répétées plusieurs fois. Par exemple, si l'on

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