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L'Expension Du Travail Féminin

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à se sentir à l’étroit dans leur foyer. Même les femmes ayant des activités plus modestes trouvent souvent, grâce à leur travail, un lieu privilégié de rencontre. Cela leur permet de sortir du quotidien et du cadre familial.

Certaines femmes ont aussi envie de travailler parce qu’elles veulent avoir un niveau de vie plus élevé ou améliorer simplement leur qualité de vie ; leur quotidien. Cette nécessité financière est due tout autant à l'incertitude économique et la faiblesse des salaires en France (ou salaire insuffisant du conjoint) qu’à l’explosion de nouveaux modèles culturels largement répandus par les moyens de communication qui se sont développés au cours de la même période. Avec ces nouveaux modèles culturels est ainsi apparu le désir d'augmenter les revenus du ménage pour profiter des multiples tentations offertes par la Société de consommation (tourisme, mode etc.).

D’autres raisons comme le goût pour le travail et le désir d’indépendance des femmes font également leur apparition. Mais ce désir d'indépendance financière trouve également sa source dans un besoin sécuritaire : prévoir un divorce ou la mort prématurée du mari ; faire face seule aux dépenses du foyer dans une époque où l’on constate une augmentation constante du nombre de femmes non mariées, sont des exemples illustrant ce besoin sécuritaire. A cela s’ajoute le fait que les femmes sont de plus en plus diplômées et donc potentiellement plus indépendantes et les couples de moins en moins stables…

Ces tendances lourdes n'ont pas de raisons majeures de s'inverser. Des pays (la Hollande, en particulier) ont favorisé l'activité à temps partiel pour réduire le chômage et faciliter le travail des femmes tentant ainsi de le mettre en adéquation avec leur vie de famille. Mais psychologiquement et physiquement, il est difficile d’assumer une telle multiplicité des rôles : être à la fois une femme active, mère de famille et épouse. Or avec cette nouvelle norme véhiculée par les médias exigeant d’elles activité, participation, émancipation, indépendance, les femmes ont-elles le libre choix psychologique de ne pas travailler ?

En 40 ans, les femmes ont donc véritablement investi le monde du travail. Le nombre d’hommes actifs est resté relativement stable, autour de 14 millions, mais le nombre de femmes actives est passé de 7 à plus de 11 millions. Le statut de femme active est aujourd'hui ancré dans les mentalités. Or, la croissance exponentielle du travail des femmes a entrainé avec elle une modification de la perception du statut de mère au foyer. La femme se sent ni plus ni moins obligée de travailler. Une femme qui veut rester au foyer et s’occuper de ses enfants ne correspond plus à la représentation de la femme moderne. Elle va à l’encontre de ses droits durement acquis. Elle renie ce pour quoi les femmes avant elles se sont battues.

Apparue au début du XXIème siècle, cette nouvelle norme véhiculée par la société moderne et les médias est porteuse d’une image magnifiée de la femme. Devant tout concilier : les impératifs de leur emploi, les tâches ménagères, l’éducation de leurs enfants…, les femmes ont l’obligation de se montrer épanouies, heureuses de leur sort surtout dans la situation économique actuelle.

Cette dichotomie entre le travail contraint et le travail libre est surtout valable dans un contexte de crise économique et de taux de chômage important. Les femmes doivent s’estimer satisfaites d’avoir un travail pour les aider à subvenir aux besoins de leur famille ; le travail féminin ayant souvent un simple rôle d’appoint ou étant réservé aux femmes seules. C’est en effet toujours la réalisation professionnelle de l’homme qui reste prioritaire dans la grande majorité des familles, leur statut social dépendant d’abord de l’activité masculine. Les mères sont donc tiraillées entre la nécessité de bien faire leur travail rémunéré et le devoir d’être présentes auprès de leurs enfants. Or moins les horaires sont compatibles, plus elles s’interrogent sur la validité de leur (non) choix de travailler. Les femmes courent donc d’une tâche à l’autre et se retrouvent épuisées aussi bien physiquement que psychologiquement car il est difficile d’assumer ces objectifs contradictoires. Ce rôle de mère au foyer et de femme active est donc difficile à concilier et les amènent parfois à quitter leur emploi pour se consacrer à leur famille (décision emportant souvent un sentiment de culpabilité).

Or cette nouvelle norme véhiculée par les médias n’est pas seulement réservée aux mères de famille qui travaillent. Elle s’applique aussi aux mères au foyer qui doivent se montrer enjouées et ravies d’être à la maison pour s’occuper de leurs enfants et ne surtout pas utiliser les mots comme stress, épuisement, malaise, peur, obsession, culpabilité, désespoir. C’est ce dont parle l’américaine Judith Warner, dans son livre Mères au bord de la crise de nerf qui traite de la difficile conciliation entre vie professionnelle et vie privée et de la troisième génération de femmes issue du féminisme, redevenues « mères à temps plein », enfermées dans la « tentation de la perfection ». Pour Judith Warner, ces mères au foyer ne se sentent pas seulement psychologiquement mal ou fatiguées par leur situation mais surtout trahies par le discours de leurs propres mères qui leurs ont fait croire qu’elles auraient une vie formidable où elles pourraient concilier carrière et vie familiale. Or, plus elles ont fait des études poussées, plus il est dur pour elles de se retrouver sans vie sociale, cantonnées à la maison comme leurs aïeules. L’inadéquation de la politique sociale en France

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