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La Modernité Des Romanciers Et Les Limites De Cette Modernité

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s en quelques sortes hystérique qui à un choix particulièrement difficile à prendre. Avec cette technique l’auteur nous rend bien compte de son état d’esprit et nous aide à mieux cerner le personnage de Melle Else. Virginia Woolf dans son œuvre Mrs Dalloway utilise elle aussi le monologue intérieur (monologue narrativisé). « Amoureux ! dit-elle. Que lui, à son âge, avec son nœud papillon, puisse être aspiré, englouti par le monstre ! […] Voilà une chose à lui, se disait-elle : il est amoureux. » Dans son œuvre Woolf se focalise sur l’intériorité de ses personnages ce qui est marqué par la disparition de l’omniscience et la raréfaction de la présence narrative. Mais elle ne se limite pas seulement au personnage de Mrs Dalloway, elle nous expose aussi les pensées de Peter Walsh et Septimus Smith. André Gide à recours à la même technique dans Les faux-monnayeurs, on découvre le monde à travers les yeux des personnages. « Je pensais que ce pardessus avait déjà dû servir […] Je pensais aussi que sa mère était bien négligente, ou bien occupée, pour n’avoir pas réparé cela. » On a encore une fois les pensées du personnage mais ici elles nous sont dévoilées par un monologue rapporté. Les pensées sont extraites non pas directement de sa tête mais de son journal. On peut voir qu’à cette technique l’auteur nous aide à mieux comprendre le personnage en s’appropriant ses pensées les plus intimes et secrètes.

Puis ensuite, nous allons étudier la temporalité dans chacune de ses œuvres. Dans Mrs Dalloway de Woolf, le temps est représenté d’une façon très originale. « Et voilà ! Cela retentit ! D’abord un avertissement, musical. Puis l’heure, irrévocable. » Dans cette œuvre, on peut voir une représentation inédite du temps. En effet l’histoire est racontée à partir de micro événements qui sont eux, tous ponctués par Big Ben. On peut aussi remarquer que l’histoire est quelques fois tirée en avant mais aussi constamment tirée en arrière. Notamment avec Peter Walsh, qui dès son arrivée provoque chez Clarissa Dalloway des flashbacks. Cela donne aux personnages une identité qui n’est pas figée dans le temps, on peut donc avoir la vision d’un même personnage dans le temps passé et dans le temps officiel. Dans Les faux-monnayeurs de Gide, on peut voir que les personnages font souvent appel à leur souvenir. « La dernière fois que je vous ai vu – C’était, vous en souvenez-vous, à St. James Park, le 2 avril, la veille de mon départ pour le midi – […] » On a le souvenir d’une lettre de Laura qui a été envoyée à Edouard, les souvenirs lui reviennent car il la lit à nouveau. Mais on peut aussi voir des souvenirs de Bernard quant à son enfance avec Olivier. Dans Melle Else de Schnitzler, on a la encore une temporalité particulière. En effet, à plusieurs endroits dans l’œuvre, Else remonte dans ses souvenirs passés mais aussi s’imagine sa vie future, on a sans cesse des allers-retours entre présent, passé et futur. Else a tendance à mettre en récit tout ce qui se passe dans sa vie. « Et à Gmunden, cet été, à six heures du matin, sur le balcon, eh bien, ma très distinguée mademoiselle Else ? Vous ne vous êtes pas rendu compte que deux garçons vous reluquaient dans leur barque ? » Ici Else à un souvenir de l’été où elle s’était déjà exhibée devant deux jeunes garçon un matin alors qu’elle sortait sur son balcon. Cette exhibition était volontaire et elle était « plus que contente ». « Mon cercueil dans le salon, avec les cierges allumés. De grands cierges. » Else s’imagine morte et se demande qui viendrait à son enterrement si elle voulait à mourir. Elle y voit toutes les personnes qu’elle a croisées dans la journée.

On peut donc remarquer une modernité de ses romanciers des années 1920 vis-à-vis du monologue qui nous fait entrer dans la tête du personnage et nous aide à mieux le comprendre et à mieux comprendre ses actes, mais aussi une modernité vis-à-vis de la temporalité dans ses œuvres avec des retours dans le passé mais aussi avec une constante imagination de leur vie futur. Mais cette modernité à tout de même quelques limites.

Dans cette deuxième partie, nous allons voir les limites de cette modernité des romanciers des années 1920. Dans un premier temps, on peut en effet remarquer que malgré leur modernité, les romanciers de ce début de siècle ont tout de même quelques caractéristiques des romans réalistes du siècle précèdent. Dans Melle Else de Schnitzler, on peut voir quelques emprunt au réalistes tout d’abord dans l’incipit de l’œuvre. « Je jurerais qu’ils ont une liaison, cousin Paul et Cissy Mohr. Rien au monde ne m’indiffère davantage… […] » On remarque un incipit traditionnelle dans ses fonctions. En effet, Else nous décrit plusieurs personnages absents ou présents dans l’action, pour la plupart des figures masculines, le titre lui aussi, juste le nom du personnage d’Else, nous évoque les titres classiques des romans du XIXème siècle. Mais aussi, dans les rêves d’Else où l’on est intégré directement sans transition. On ne sait pas immédiatement qu’Else est en train de rêver. Les faux-monnayeurs de Gide est le roman qui se rapproche le plus du réalisme. « Pourtant il était inquiet ; il releva la tête, remarqua mon regard et comprit que l’avais vu. Du moins. Il se dit que j’avais pu le voir ; […] » On peut voir un réalisme subjectif car nous voyons le monde à travers les yeux des personnages mais aussi un réalisme dans les histoires racontées. On a l’impression d’une histoire réelle car le personnage qui la vie mais à l’écrit ses « aventures ». Dans Mrs Dalloway de Woolf, on peut voir une hérédité du réalisme car sont cités le nom des rues, des places et des villes. « Lucrezia Warren Smith, assise aux côtés de son mari dans la grande allé de Regent’s Park, regarda le ciel. » Le fait que le parc soit nommé et un peu décrit donne un réalisme à l’histoire. On peut donc remarquer que malgré leur modernité les œuvres ont tout de même héritées de quelques caractéristiques réalistes.

Dans un second temps, nous allons étudier la place de la société et l’hérédité des personnages dans nos trois romans. Tout d’abord dans Mrs Dalloway, nous entraîne dans un Londres mondain où les classes sociales sont très cloisonnées. Woolf nous fait dans son œuvre une critique de l’Angleterre post-victorienne. « L’avion tourna, s’élança, […] (et la voiture passa les grille, sans un regard de personnes) ». Dans cet extrait, le narrateur critique et ironise l’attitude de ces concitoyens, qui vénère une voiture qui est peut-être vide mais aussi le fait que, dès que l’avion fait son apparition tous les regards se détournent et la voiture et mise entre parenthèse. Virginia Woolf dénonce ici le patriotisme factice de ces concitoyens anglais qui oublis leur patriotisme dès le premier petit divertissement. Dans Melle Else de Schnitzler, le personnage éponyme se questionne sur ses choix, se projette dans l’avenir ou bien encore revient sur son passé par une analyse, notamment, de ses liens familiaux. « Même après trente mille, nous ne serons pas tirés d’affaire. Toujours ces histoires. Depuis sept ans ! Non… davantage. » A travers cet extrait, où elle nous parle de sa famille, on remarque que son père n’a pas des problèmes d’argent pour la première fois, et c’est ces problèmes constants qui ont engendrés chez Else cette sorte d’hystérie. L'évocation de ses antécédents nous aide à comprendre d'où lui vient cette fragilité. Cette œuvre dénonce l’hypocrisie bourgeoise et tout ce qu’elle peut engendrer. On peut aussi remarquer que Else est comme prisonnière de la société de son époque, elle n’est pas libre dans ses actes. Else est un symbole de la décadence de la bourgeoisie, menacée par les nouveaux riches tel que Dorsday.

On peut donc dire que malgré leur modernité, les romanciers tels que Gide, Woolf et Schnitzler on quand même hérités de certaines caractéristiques des réalistes comme le réalisme dans le récit ou encore la place de la société et l’hérédité des personnages. Mais les romanciers des années 1920 n’ont pas que des points communs.

Dans cette dernière partie, nous allons voir les différences qu’il y a entre ces romanciers des années 1920. Tout d’abord, on peut remarquer une certaine ambiguïté vis-à-vis des points de vue. En effet dans Les faux-monnayeurs de Gide, on a différents points de vue, celui du narrateur

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