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Norbert élias

Note de Recherches : Norbert élias. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
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propone una aproximación relacional de las imposiciones de la sociedad que Weber podria haber hecho suyas.

Haut de pageEntrées d’indexIndex de mots-clés :configuration, démarche synoptique, Max Weber, Norbert Elias, pluralisme méthodologique

Haut de pagePlanCe qui les rapproche

Norbert Elias, critique de Max Weber

Le projet weberien d’une enquête sur la presse

Une même conception de l’action en société

Le concept de « configuration » et sa définition

L’analyse eliasienne de la société de cour

Les propositions de méthode

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1Le concept de « configuration » (Figuration) passe volontiers aujourd’hui pour un équivalent de celui de « réseau social », le sociologue s’attachant à en éclairer les formes, la durée ou l’extension. Mais en le neutralisant, en le réifiant, ne risque-t-on pas de priver ledit concept de ses vertus heuristiques ? Aux yeux de Norbert Elias, le choix de ce terme – mieux, de ce point de vue – revient à prendre position à la fois dans l’époque qui est la sienne et dans la discipline qui le devient. Comme Max Weber, il vient d’ailleurs, en l’occurrence, de la médecine et de la philosophie et comme lui, il plaide pour une sociologie qui demeure sensible au poids du passé dans le présent, aux inerties, aux contraintes, aux régularités plutôt qu’à l’écume des jours. Tous deux se font la même idée du métier et de la vocation de savant, ils partagent un même souci de neutralité axiologique, ils cultivent l’un et l’autre la méthode comparative, bref, ils sont de modernes descendants des Lumières. Pourtant, malgré cette évidente proximité, Norbert Elias ne ménagera pas ses critiques contre Max Weber, notre objectif étant de comprendre pourquoi.

Ce qui les rapproche2Commençons d’abord par mettre en lumière ce qui rapproche nos deux auteurs plutôt que ce qui les sépare 1. Ainsi, sur le métier et la vocation de savant, Norbert Elias défend une position voisine de celle de Max Weber :

1 Sur le même argument, voir Déchaux (1995, p. 312) qui, déjà, relevait « l’écart entre la sévérité (...)

2 L’article intitulé « Engagement et distanciation » fut d’abord publié en anglais dans le British J (...)

« Comme les autres hommes, les scientifiques se laissent guider dans leur travail, dans une certaine mesure, par des désirs et des penchants personnels. Ils sont assez souvent influencés par les intérêts de groupes auxquels ils appartiennent. Ils peuvent avoir en vue une promotion dans leur carrière, ils peuvent espérer que les résultats de leurs recherches s’accorderont avec des théories qu’ils ont déjà soutenues ou avec les exigences et les idéaux des groupes auxquels ils s’identifient. Mais, en tout cas, ces tendances à l’engagement jouent un rôle dans les sciences de la nature, dans l’organisation générale de la recherche, notamment dans le choix des sujets. Elles sont, le plus souvent, tenues en bride par des procédures de contrôle institutionnalisées, qui exercent une forte pression sur chaque scientifique pris individuellement et qui visent à subordonner leurs tendances subjectives à l’intérêt "pour la chose même", comme nous avons coutume de dire, donc à une conception plus distanciée de leur tâche. Dans de tels cas, les problèmes immédiats, qu’ils soient personnels ou sociaux, fournissent l’impulsion requise pour l’examen de problèmes d’un autre type, proprement scientifiques, et détachés de toute relation directe à des personnes ou à des groupes déterminés » (Elias, 1993, pp. 12-13) 2.

3L’autonomie relative de la recherche scientifique par rapport au contexte dans lequel elle se déroule crée une obligation éthique pour le sociologue : celle de ne pas occulter ce que ses choix de recherche, qu’il s’agisse de l’objet ou de la méthode, doivent à son propre « rapport aux valeurs » (Wertbeziehung). Mais, pour Norbert Elias également, le sociologue n’a pas non plus à sacrifier à l’un ou l’autre des dieux qui s’affrontent dans une société où prévaut le « polythéisme des valeurs » :

« Des sociologues peuvent-ils proposer quelque contribution valable pour résoudre les problèmes principaux, ne serait-ce que les problèmes de leur groupe, de leur nation, de leur classe, de leur profession, s’ils utilisent les dogmes consacrés et les normes de l’un ou l’autre de ces groupes comme fondements évidents de leurs théories, de telle sorte que les résultats de leurs recherches soient d’entrée de jeu ajustés pour conforter ces articles de foi et ces jugements de valeur canoniques de leur groupe, ou du moins pour ne pas les malmener ? » (Elias, 1993, pp. 27-28).

4N’est véritablement scientifique aux yeux de Norbert Elias qu’un travail de recherche gouverné par la plus stricte « neutralité axiologique » (Wertfreiheit) qu’il définit comme une norme de comportement désormais incorporée par le savant là où son maître et ami à Heidelberg puis à Francfort, Karl Mannheim, en faisait le produit de la condition objective dans laquelle se trouverait une « intelligentsia sans attaches » :

« Parmi les particularités les plus importantes de la recherche scientifique, envisagée dans sa globalité, on observe une émancipation progressive vis-à-vis de certains modes spécifiques d’appréciation des valeurs. Il en va ainsi, par exemple, par rapport aux jugements de valeur de caractère politique ou religieux et, plus généralement, par rapport aux ordres de valeur reflétant les préoccupations du sujet à propos de son bien-être ou mal-être, ou encore par rapport aux intérêts des groupes sociaux dont il se sent solidaire. Dans le travail de la recherche, un autre mode d’appréciation des valeurs l’a peu à peu emporté sur celui-là. L’accent s’est déplacé vers la découverte de l’ordre inhérent à la relation mutuelle des phénomènes. L’effort pour atteindre la connaissance tire l’essentiel de sa valeur de la manière dont il résout cette tâche » (Elias, 1993, pp. 13-14).

5Au moment où, dans la seconde moitié des années 1920, Norbert Elias décide de revenir à l'université – et plus précisément à Heidelberg, dans ce qui était alors, de son propre aveu, « une sorte de Mecque de la sociologie » (Elias, 1991a, p. 49) – pour travailler comme assistant bénévole de Karl Mannheim, il dit avoir voulu se former à cette discipline avec pour ambition de « lever le voile des mythologies qui occultent notre vision de la société afin que les gens puissent agir mieux et de façon plus raisonnable, car j'avais la conviction que toute vision partisane déforme le regard que l'on porte sur les choses »(Elias, 1991a, p. 50). L’expérience acquise dans les tranchées de la première guerre mondiale aura été, pour lui, également celle du mensonge et les combats de rue entre communistes et nationaux-socialistes du temps de la République de Weimar le confirmeront dans sa méfiance à l’endroit des idéologies d'où qu'elles viennent. Comme Max Weber, il est l’héritier du Siècle des Lumières en une époque où, de toutes parts, l'intellectuel est sommé de prendre parti et, comme lui, il croit à la possibilité d’une sociologie dont le progrès scientifique et, par conséquent, le caractère cumulatif, reposeraient exclusivement sur la critique réciproque des savants :

3 Ce passage témoigne de la proximité entre la conception « ouverte » que se faisait Norbert Elias d (...)

« Pour s’adapter aux buts visés par les sciences empirico-théoriques, des concepts nettement plus différenciés que ceux de "vrai" ou "faux" sont requis. Ce qui distingue les résultats de la recherche dans ces domaines n’est bien souvent pas une telle dichotomie absolue, mais un moins et un plus en "vérité" – ou mieux : en adéquation. Avec cette utilisation de concepts davantage comparatifs qu’expressifs d’une polarité, on entend signifier que toute recherche dans le domaine des sciences empirico-théoriques est relativement ouverte et non achevée. Lors du choix de ses concepts, on fait bien également de laisser une place à cette possibilité que les résultats actuels de la recherche, qui dépassent ceux d’hier, seront demain suivis par d’autres qui les dépasseront – et seront "plus vrais", "plus adéquats", "plus complets" qu’eux » (Elias, 1993, p. 61) 3.

6En outre, Norbert Elias partage avec Max Weber l’idée selon laquelle le sociologue devrait se garder de « se replier dans le présent » (Elias, 2003, p. 135) pour, à l’inverse, en recherchant le dialogue avec ses collègues historiens, s’intéresser aux processus sociaux qui s’inscrivent dans la durée :

« Au milieu du xxème siècle, les sociologues dotés d'une vaste culture historique n'étaient pas rares, et beaucoup se rendaient compte déjà que la connaissance du passé est indispensable pour comprendre les problèmes du présent. La plupart d'entre eux, comme moi-même, du reste, avaient acquis leurs connaissances en histoire, donc également la connaissance des structures de sociétés du passé, non pas en

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