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Rapport à La Convention, Au Nom Du Comité De Salut Public, Sur Les Principes Du Gouvernement Révolutionnaire, Robespierre, 25 Décembre 1793 (5 Nivôse An Ii)

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ent révolutionnaires et contre-révolutionnaires. Chacun revendiquant quelque chose, Robespierre s’affirme comme étant le défendeur de la Révolution, de la République, et y impose une politique qui peut être qualifiée de terroriste.

Robespierre est le « chef de la Terreur ». Cependant, il se trouve face à une certaine incompréhension, notamment de la part des contre-révolutionnaires. Il est alors nécessaire de se demander, dans un premier temps, de quelle manière le Comité de salut public, préside par Robespierre, légitime-t-il le nouveau gouvernement mis en place ? En découle une seconde question qui consiste à chercher par quels moyens, suite à l’instauration de ce gouvernement, le Comité en arrive-t-il à créer un régime totalitaire ?

Après avoir analysé, dans un premier temps, la manière dont le Comité de salut public présente à la Convention la légitimité de son nouveau gouvernement (I), il sera judicieux d’expliquer que le régime de la Terreur était inévitable aux vues des actions de ce même gouvernement (II).

I. Le Comité de salut public présentant à la Convention la légitimité de son nouveau gouvernement

Essayant de légitimer le gouvernement révolutionnaire auprès de la Convention, le Comité de salut public, représenté par Robespierre, explique l’incompréhension de ce nouveau régime qui a pour but la « re-légitimation » de la Révolution (A) après quoi il explique que, bien qu’étant contre la Constitution, ce gouvernement est nécessaire à la régénération du peuple (B).

A. Le gouvernement révolutionnaire : un nouveau régime incompris ayant pour but la « re-légitimation » de la Révolution

Comme le texte nous l’explique, personne n’avait prévu ce gouvernement révolutionnaire, conséquence directe de la Révolution. Si personne ne l’avait prévu, personne ne peut non plus tenter de l’expliquer. La vision qu’on a de ce gouvernement, selon Robespierre, est totalement erronée ; ce nouveau régime se retrouve donc face à une incompréhension totale. En effet, aux yeux de l’aristocratie tout d’abord, ce n’est qu’ « un sujet de terreur ou un texte de calomnie », pour les « tyrans » un « scandale », et pour une bonne partie de la population, enfin, « une énigme ». Il est alors temps d’agir, car contrairement aux tyrans qui « s’occupent peu [de] rechercher la légitimité [de leurs lois] », le gouvernement révolutionnaire, lui, est légitime. C’est ce que va tenter d’expliquer Robespierre.

Ce gouvernement, associé directement à la Terreur, est associé à la vertu. En effet, il est là pour relégitimer la Révolution, car il faut la relégitimer, pour que tout le monde reprenne confiance en elle. La vertu, elle, est une qualité directement associée aux citoyens. Aux « bons citoyens », voilà l’expression de l’époque. En effet, il faut maintenir l’unité et régénérer le peuple, peuple constitué de bons citoyens. Pour Robespierre, il faut « rallier au moins les bons citoyens aux principes de l'intérêt public ». On se retrouve ici face à l’état d’esprit de cette période. Pour les Jacobins, l’homme doit se réaliser dans la citoyenneté ; l’individu doit se fondre dans une identité collective. La phrase citée ci-dessus, non vide de sens, explique parfaitement un des fondements de la Terreur. Les droits naturels de l’individu s’effacent devant les droits d’un peuple de citoyens. L’individu n’existe plus en tant que tel. D’où le lien avec cette vertu, car seuls sont vertueux ceux qui sont parvenus à sacrifier leurs intérêts particuliers pour se consacrer corps et âme dans cette Révolution, et accepter tous les nouveaux principes qui en découlent.

Et voilà de quelle manière Robespierre, au nom du Comité de salut public, tente dans un premier temps de légitimer ce nouveau gouvernement. Celui-ci n’est là que pour le bonheur du peuple et le soutient. C’est une nouvelle vision qui, comme il va l’expliquer, n’entre pas dans la même ligne de conduite que le gouvernement constitutionnel, différent sur bien des points.

B. Un nouveau gouvernement, contre la Constitution, mais nécessaire à la régénération du peuple

Gouvernement révolutionnaire et gouvernement constitutionnel s’opposent ici. Robespierre commence par faire une brève comparaison de ces deux régimes en essayant implicitement de montrer que le premier est bien meilleur, bien plus nécessaire, bien plus légitime. Nous sommes en République ; « Le but du gouvernement constitutionnel est de conserver la République ; celui du gouvernement révolutionnaire est de la fonder ». Revenons quelque temps sur le contexte. La mission de la Convention était de doter la France d’une Constitution. Ce fut chose faite le 24 juin 1793. Cependant, le gouvernement révolutionnaire ne l’entend pas de cette oreille. Pour le Comité de salut public, dont le but est de « fonder » une République, une Constitution est impossible.

En effet, vu le contexte, il ne faut aucune limite constitutionnelle qui puisse limiter le nouveau gouvernement, afin de poursuivre la Révolution. Robespierre se justifie en déclarant que « La Révolution est la guerre de la liberté contre ses ennemis », la Constitution n’étant que « le régime de la liberté victorieuse et paisible ». Or, le gouvernement doit tout d’abord retrouver cette liberté. En effet (et ce ne sera, pour Robespierre, que bénéfique pour le peuple), le nouveau gouvernement a besoin « d'une activité extraordinaire », il doit être « soumis à des règles moins uniformes et moins rigoureuses » ; il explique qu’il se trouve face à des circonstances « orageuses & mobiles », qu’il doit « déployer sans cesse des ressources nouvelles et rapides », parce que les « dangers [sont] nouveaux et pressants ». Bref, ce gouvernement doit pouvoir agir librement, sans contraintes, afin d’atteindre son but ultime : le « salut du peuple ».

Et c’est là que tout le raisonnement de Robespierre prend son sens. Il est ici en train de légitimer son nouveau gouvernement, incompris par beaucoup comme précisé auparavant. Et cette légitimité, il la tire du « salut du peuple, la plus sainte de toutes les lois ». Or, ce salut passe par une régénération absolue qui constituera ce peuple. C’est donc pour régénérer ce peuple que le Comité de salut public met en place ce gouvernement révolutionnaire, et par conséquent la Terreur, instrument de cette régénération. Via celle-ci, il sera alors capable de fonder la vraie République, celle qu’il prône. Pour appuyer encore un peu plus le nouveau régime, il évoque « la nécessité ». Car oui, que ce soit le gouvernement révolutionnaire, le salut du peuple ou la régénération de celui-ci, toutes ces mesures sont nécessaires.

Et si elles sont nécessaires, c’est pour que les citoyens deviennent « bons », car Robespierre, en tentant de régénérer le peuple, veut en fait combattre les mouvements contre-révolutionnaires qui s’amplifient, et qui vont, entre autres, accentuer cette politique de la Terreur.

II. La Terreur, un régime inévitable aux vues des actions du gouvernement révolutionnaire

Après avoir légitimé ce nouveau gouvernement, Robespierre explique dans son rapport à la Convention que c’est une arme légitime qui vise à traquer les ennemis de la République (A) ce qui conduira à un régime paranoïaque qui va faire de la Terreur un régime dramatique (B).

A. Le gouvernement révolutionnaire, une arme légitime visant à traquer les ennemis de la République

Nous venons de l’expliquer, le Comité de salut public légitime son gouvernement révolutionnaire en expliquant la nécessaire régénération du peuple. En effet, ce Comité se trouve confronté à un sérieux problème, à l’encontre de sa politique, à savoir de nombreux mouvements contre-révolutionnaires. Il se met alors à distinguer les amis des ennemis, comme nous le montre clairement cette phrase : « Le gouvernement révolutionnaire doit aux bons citoyens toute la protection nationale ; il ne doit aux ennemis du peuple que la mort ». Cette logique ami / ennemi est présente tout au long du rapport de Robespierre. Celui-ci légitime alors, une fois de plus, « l’origine et la nature » des lois révolutionnaires, puisqu’elles découlent du Comité de salut public (on constate alors la suprématie de celui-ci, qui fut d’ailleurs consacrée dans une loi du 14 frimaire an II) et des « bons citoyens ».

Or, face à ces « bons citoyens », il y a aussi les « ennemis ». Et ce ne sont pas n’importe quels ennemis : étant contre ces lois, ce sont des contre-révolutionnaires. Et encore plus loin, ils sont donc opposés à la République prônée par le Comité de salut public. Robespierre fait alors ici une violente critique de ces anti-républicains, dans le fond, mais aussi sur la forme. Il qualifie ceux-ci de « sophistes stupides ou pervers » et de « lâches assassins ». Il explique alors les pratiques de ces contre-révolutionnaires, qui veulent le retour de « la tyrannie et la mort de la patrie », qui détournent la Constitution pour en violer les principes, et qui se montrent clairement opposés à la République. C’est ici une menace pour le Comité.

Le but de Robespierre est non seulement de dénoncer ces « ennemis », mais de s’en servir, là encore, pour expliquer son gouvernement révolutionnaire et le mouvement qui en découle, à savoir la

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