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Voltaire Candide

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rticiper à une bataille qui est une «boucherie héroïque» où il voit toutes les horreurs de la guerre.

Il réussit à fuir et passe en Hollande. Recueilli par Jacques l'anabaptiste, il retrouve par un heureux hasard son précepteur, Pangloss, défiguré par la vérole et qui lui fait le récit apocalyptique de la destruction du château et de l'assassinat de la baronne, Cunégonde n'ayant pas, selon lui, échappé au massacre, ce qui fait s'évanouir de chagrin Candide.

Sitôt remis de ses émotions, il part pour Lisbonne avec Pangloss et Jacques qui est victime d’une tempête en mer. À leur arrivée, les deux compagnons sont témoins du tremblement de terre qui détruit la ville et massacre trente mille habitants.

Un auto-da-fé étant organisé, ils font les frais des traitements injustes de l'Inquisition, lui étant fessé et Pangloss étant pendu.

Mais une vieille qui prend soin de Candide lui fait retrouver sa chère Cunégonde qui a survécu miraculeusement, mais est la maîtresse à la fois du grand Inquisiteur et du banquier juif de la Cour. Il tue l’un et l’autre et s’embarque avec sa bien-aimée pour l’Amérique du Sud.

À Buenos Aires, il doit s’enfuir et abandonner sa dulcinée aux mains du gouverneur.

Guidé par le débrouillard Cacambo, il traverse le Paraguay, territoire, merveilleusement organisé mais despotiquement gouverné par les jésuites dont l’un se trouve être le frère de Cunégonde que Candide est amené à tuer quand l’autre déclare refuser de le voir épouser sa bien-aimée.

Les deux compagnons se retrouvent prisonniers des Oreillons, peuplade ennemie des jésuites qui l'ont spoliée de ses terres, et se résignent à être bel et bien dévorés par ces anthrophages, quand le beau discours de Cacambo sur la nature de l'homme les sauve de justesse.

Les deux fuyards arrivrent par hasard à l’Eldorado, pays de rêve, société idéale où les sages habitants, éclairés par la religion naturelle, placent le bonheur au-dessus des richesses matérielles.

Mais Candide veut retrouver Cunégonde et être riche hors d’Eldorado en remplissant ses poches de pierres précieuses ramassées sur les chemins. Les deux compagnons reprennent donc la route.

À Surinam, ils voient un esclave nègre horriblement mutilé par ordre de son maître blanc : «C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe». Lorsqu'un patron hollandais vole à Candide la majeure partie de sa fortune, celui-ci, dégoûté de la méchanceté humaine, décide d'emmener avec lui l'homme le plus malheureux de la province. Parmi de nombreux prétendants, il choisit le philosophe Martin, dont le pessimisme est aux antipodes des dires de Pangloss.

À trois, ils prennent la mer et assistent à un combat naval qui confirme le pessimisme de Martin.

En vue des côtes de France, Martin se rappelle les mésaventures qu’il y a connues et réitère son pessimisme intégral.

À Paris, grande ville tumultueuse, Candide est victime du jeu mais découvre le théâtre.

En Angleterre, il voit un amiral condamné à mort pour n’avoir pas montré assez de courage au combat.

À Venise, il découvre les horreurs de la prostitution et retrouve Paquette qui était, au château, la femme de chambre de la baronne, qui en a été chassée et a connu, elle aussi, toute une série de mésaventures, se trouvant maintenant avec un moine, frère Giroflée.

Candide et Martin rendent visite au noble vénitien Pocuranté, dilettante dégoûté de tous les plaisirs, tandis que le jeune homme s’intéresse beaucoup à sa bibliothèque.

Après avoir retrouvé Cacambo, ils ont un souper avec six étrangers qui sont tous des rois qui ont perdu leur trône.

Avec l’un d’eux, le sultan Achmet, ils s’embarquent pour Constantinople où, lui apprend Cacambo, Cunégonde est prisonnière. Parmi les forçats qui rament, Candide reconnaît Pangloss et le frère de Cunégonde, et les rachète.

Chacun raconte son histoire.

À Constantinople, il retrouve Cunégonde et la vieille et toute la compagnie s’établit dans «une petite métairie».

Pour épouser Cunégonde, par pure bonté d’âme car elle est devenue laide et insupportable, Candide doit «remettre aux galères» le baron. Cacambo, qui est le seul à travailler, est épuisé. Pangloss est désespéré de ne pas être célèbre et de voir que même son élève renie sa théorie. Bientôt, après «les convulsions de l’inquiétude», le repos engendre le pire des maux : l'ennui. Ayant consulté un derviche et un vieillard qui jouit d’une douce vie en cultivant sa terre avec les siens, Candide discerne le secret qui lui échappait et oppose aux bavardages de Pangloss cette objurgation : «Il faut cultiver notre jardin».

Analyse

Intérêt de l’action

Oeuvre d'apparence mineure, on a pris l'habitude de la nommer «conte» mais on peut aussi bien y voir un «roman», à cause de sa longueur et de son réalisme.

C’est un roman d’aventures picaresque où le voyage est une trame commode pour faire parcourir au héros, plein de naïve admiration, un itinéraire mondial à travers une série de lieux et d’expériences divers. Les chapitres sont titrés à la façon dont on le faisait alors dans les romans picaresques. Le récit de cette odyssée, très animé, fait se succéder des situations extraordinaires, des péripéties renouvelées, des moments de malheur et des moments de bonheur. Voltaire possédait au suprême degré l’art de broder les épisodes les plus extravagants avec un parfait naturel. Et on peut voir en “Candide” un anti-roman qui se moque du roman en poussant le romanesque jusqu’à l’excès parodique. Peut-être avait-il eu, en Prusse, l’occasion de connaître le roman allemand de Grimmelshausen, “Der abenteuerliche Simplicissimus»” (1688, “Simplicissimus l’aventurier”) où le héros, au nom bien mérité, traverse la guerre et le monde, séjourne à Paris, pour finir ermite désabusé et expiant?

C’est aussi un roman d’éducation, sur le modèle des “Aventures de Télémaque” de Fénelon où le fils d’Ulysse avait fait son éducation par le voyage ; Candide, nouveau Télémaque, au fil des aventure, suit lui aussi un parcours spirituel et moral et secoue la tutelle de son Mentor, Pangloss. Antérieurement, Zadig, Babouc, Memnon, avaient fait preuve d’esprit critique dans leurs propres aventures.

C’est enfin un roman d’amour qui ne déroge pas à la tradition inusable qui veut que l’amour soit contrarié, que les amants soient séparés, que l’amant parte à la recherche de son amante, qu’ils se retrouvent enfin malgré les épreuves traversées. Mais, là aussi, ce n’est qu’une trame commode. Et Voltaire se moque du roman d’amour, la dérision étant à son comble en cela que Candide, à la fin du roman, retrouve une Cunégonde décatie et ennuyeuse comme la pluie qu’il épouse plutôt par fidélité à ses engagements antérieurs et «par bon procédé» que par un quelconque motif sentimental.

En réalité, les conventions du genre romanesque sont traitées avec désinvolture et Voltaire en fait la satire. Plutôt que de construire une théorie, il met en scène les difficiles réalités de la vie, élaborant ainsi un texte expérimental, qui traite plaisamment de l'amour, de l'autorité, de l'argent, de la guerre, du bonheur, de l'idéal, de la vie sociale et politique, etc., dans des chapitres incisifs et toujours amusants. Mais c'est un conte pour grands enfants, une vraie causerie spirituelle où la brièveté exerce sa séduction. Y est sans cesse à l'oeuvre l’esprit voltairien, qu'on a coutume de ramener à l'ironie.

Le texte est divisé en trente brefs chapitres numérotés et titrés.

La ligne d’ensemble est nette, la structure très simple et très explicite : le texte se partage en deux parties sensiblement égales. Partis de l’Europe, qu’ils ont tous les trois parcourue de l’Allemagne du Nord au Portugal, Candide, Cunégonde et la vieille passent en Amérique du Sud : «Nous allons dans un autre univers, disait Candide» (chapitre X). Au chapitre XVII, parenthèse placée au centre du roman, Candide et Cacambo entrent dans l’Eldorado, seul havre de paix dans ce voyage mouvementé, seul pays où l’optimisme pourrait se justifier mais est inaccessible, utopie qui est le contrepoint nécessaire au constat que, dans ce monde-ci, le mal règne partout. Au chapitre XX, le héros fait voile vers l’Europe, où, cette fois, son parcours va de Paris, Portsmouth et Venise à la Propontide. De manière accessoire, son itinéraire est parfois recoupé par celui de la vieille (Méditerranée, Europe du Nord) ou celui du baron (Paraguay).

Ce clivage entre deux mondes, comme il partage le texte, correspond également à deux types d’expériences. La première partie du texte est essentiellement consacrée aux grandes calamités qui dépassent l’être humain : la guerre, la vérole et les épidémies, le naufrage, le tremblement de terre, l’Inquisition, tout ce que Voltaire entend sans doute par «le mal physique». La seconde partie est plutôt consacrée au «mal moral» : la méchanceté et la perversité humaine, avec l’esclavage, le vol, la tromperie, les

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