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A une passante charles Baudelairs

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sion qui associe par une antithése deux termes qui évoquent des univers opposés. À la lumière fulgurante et brutale de l’« éclair » , Baudelaire oppose immédiatement le noir et l’obscurité totale du mot « nuit », comme si précisément une lumière d’une telle intensité l’avait ébloui et rendu aveugle. Par ailleurs, la violence de cette apparition est encore soulignée par la ponctuation : ici, Baudelaire utilise l’exclamation. Enfin, il prend soin de placer le mot « nuit » à la césure et de le faire suivre d’une pause dans la lecture indiquée par l’emploi d’un tiret. Il le met ainsi particulièrement en relief et insiste sur le vide , qui suit cet éblouissement.

De plus, une violence apparaît ailleurs dans le sonnet, notamment au travers de termes comme « extravagant » (v. 6), « ouragan » (v. 7), « tue » (v. 8), « soudainement » (v. 10). Elle n’est donc pas seulement due à la rencontre elle-même, elle caractérise aussi l’état d’esprit du poète et ce qu’il perçoit dans le regard de la femme qu’il contemple. L’écriture baudelairienne, dans Les Fleurs du Mal en particulier, met en relief ces tensions internes, entre deux points extrêmes : le bien et le mal, la vie et la mort, l’amour et la violence…

II. L’IMAGE DE LA FEMME

A. La beauté de la passante

Dans les trois derniers vers du premier quatrain et le premier vers du deuxième, Baudelaire décrit la passante qu’il observe. Il souligne sa beauté en mettant d’abord en valeur sa silhouette avec les adjectifs « Longue, mince » (v. 2). Le rythme du vers lui-même semble insister sur la grâce de cette femme. En effet, les groupes de syllabes sont croissant; ce qui fait ressortir la noblesse de la démarche de cette passante. La même idée est reprise dans le premier vers du deuxième quatrain : « Agile et noble, avec sa jambe de statue ». La métaphore utilisée par Baudelaire qui rapproche cette femme d’une oeuvre d’art met en relief sa beauté parfaite. Baudelaire souligne la légèreté des mouvements de cette passante « Soulevant, balançant » (v. 4) ; « Agile » (v. 5) sa démarche semble etre une danse.

B. Une femme mystérieuse

le charme de cette passante est avant tout son mystère. En effet, ni le titre du sonnet ni le poème lui-même ne donnent d’indications précises sur l’identité de cette femme. On remarque d’ailleurs l’utilisation que Baudelaire fait des articles indéfinis : « À une passante », « Une femme » (v. 3). De plus le poète se contente de la voir et de la décrire mais il ignore tout de cette femme. Ainsi apparaît-elle « en grand deuil » (v. 2) sans que le poète puisse témoigner de son histoire. De même, la fin du sonnet laisse des incertitude sur le futur de cette femme: « Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ? » (v. 11), « j’ignore où tu fuis » (v. 13).

III. UN ÉCHEC AMOUREUX « PROGRAMMÉ »

A. Mouvement et immobilité

Cette rencontre amoureuse semble vouée à l’échec avant même d’avoir pu commencer. En effet, le titre lui-même : « À une passante » évoque déjà une rencontre impossible . Il suggère avant tout le caractère bref et éphémère de cette rencontre ; la femme ne fait que passer, elle ne s’arrêtera pas. C’est pourquoi le verbe passer est repris dans le premier quatrain : « Une femme passa » (v. 3), faisant directement écho au titre de ce sonnet. De plus, la disparition de la passante est soulignée par l’idée de fuite: « Fugitive beauté » (v. 9), « tu fuis » (v. 13). Elle est mise en relief par la structure même du poème, en particulier avec l’enjambement des vers 9 et 10 qui semble l’accentuer.

En plus de cette fuite, tout au long du sonnet le poète et la femme qu’il observe s’opposent. En effet, tandis que la « passante » est, comme son nom l’indique, caractérisée par le mouvement, le poète lui, est immobile: « Moi, je buvais, crispé comme un extravagant » (v. 6). Les adjectifs « crispé » et « extravagant », souligne l’état de tension interne du poète, incapable de rien faire.

B. Le poids de la fatalité

Si dans les deux quatrains, Baudelaire parle de la passante à la troisième personne du singulier, dans les deux tercets au contraire, il emploie la deuxième personne du singulier, comme s’il s’adressait directement à cette passante : « Ne te verrai-je plus » (v. 11), « tu fuis » (v. 13), « tu ne sais » (v. 13), « ô toi » (v. 14). son discours est cependant inutile puis qu’il se parler à lui-même . D’ailleurs, la fin du sonnet montre une fatalité contre laquelle le poète ne peut pas lutter. Comme

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